Une décision décevante, mais réaliste

La Ligue nord-américaine de hockey (LNAH) a annoncé la semaine dernière qu’elle annulait sa saison 2020-2021. Il est en effet impossible pour elle d’entrevoir un début des activités dans les prochains mois avec les règles sanitaires en vigueur.

« La LHJMQ a cessé ses activités jusqu’au 3 janvier, la East Coast League ne joue pas, nous voyons les annonces qui sont faites tous les jours et nous savons qu’en janvier, février et mars, ce ne sera pas mieux. Nous avons aussi appris que tant que la vaccination ne sera pas complétée pour un certain pourcentage de la population, le gouvernement ne rouvrira pas la porte aux événements intérieurs de 1000 personnes. Nous sommes évidemment très déçus, ce n’est pas que nous voulons laisser tomber, mais il faut être réalistes », a indiqué le copropriétaire et vice-président aux opérations hockey de l’Assurancia de Thetford, Serge Cadorette.

Selon le plan initial de la LNAH, on anticipait un retour au jeu en novembre, décembre ou janvier avec au moins 1000 spectateurs dans les estrades. Les dirigeants de la ligue ont dû se rendre à l’évidence, ce scénario ne pourra pas être possible pour encore un bon moment. « Au lieu d’étirer ça jusqu’en janvier, nous avons jugé préférable de l’annoncer tout de suite qu’il n’y aura pas de saison cette année », a précisé M. Cadorette en soulignant que la ligue avait pris la bonne décision de ne pas amorcer ses activités en septembre avant que plusieurs régions tombent en zone rouge puisqu’elle aurait été obligée de fermer.

Même si la saison 2020-2021 est à l’eau, le circuit s’est néanmoins gardé une porte ouverte pour un tournoi à la ronde qui serait présenté à huis clos à la fin mars ou en avril. S’il était permis, celui-ci aurait lieu sur deux fins de semaine. L’objectif serait de permettre aux joueurs de voir un peu d’action ainsi que de démontrer aux partisans que la ligue existe toujours en vue d’un retour à la normale en 2021-2022.

« Le début de saison serait en octobre si la vaccination est assez avancée et si le gouvernement décide de libérer un peu les amphithéâtres pour que nous puissions avoir des événements avec un public », a expliqué le v.-p. aux opérations hockey.

Pas d’impact financier à court terme

Pour ce qui est de l’impact financier de cette annulation, pour le moment il n’y en a pas vraiment pour l’Assurancia puisque l’équipe n’a pas de frais fixes ni d’obligations. C’est aussi le cas pour la ligue alors que les dirigeants ont accepté de continuer à effectuer leurs tâches sans être payés.

« C’est sûr que nous sommes conscients que ça arrivera l’an prochain lorsque nous voudrons refaire le tour de nos commanditaires, s’il y en a qui ont fermé ou ont fait faillite. Les joueurs avaient déjà accepté cette année, s’il y avait un impact, d’en prendre une partie eux aussi au niveau salarial. Nous présumons que ce sera la même approche avec eux, mais nous ne sommes pas rendus là », a soutenu Serge Cadorette.

Il est difficile pour lui de prédire à quoi ressemblera la LNAH l’automne prochain. Les six équipes ont toutefois confirmé qu’elles seraient là. La nouvelle concession de Saint-Jean-sur-Richelieu, qui devait se joindre à la ligue cette saison, mais qui avait reporté son entrée à 2021, a une fois de plus remis cela, soit en 2022-2023. Il aurait été impossible pour elle de bâtir une équipe et de chercher des commanditaires en raison de l’incertitude.

« Quand tu arrêtes une année dans ce type de ligue, ce n’est jamais le fun. Est-ce qu’il y a des joueurs qui vont prendre leur retraite? Est-ce qu’il y en a qui vont décider de ne pas retourner en Europe ou dans la Ligue américaine pour rester au Québec? Il est difficile d’évaluer ce qui va se passer et la réaction des joueurs. »

Les dirigeants de l’Assurancia ont effectué, il y a deux semaines, un sondage à travers son effectif afin de connaître leur intérêt à revenir en 2021-2022 et le résultat s’est avéré très positif. « À notre grande surprise, tous les gars veulent revenir et ils ont tous hâte, donc notre équipe qui devait être excellente le sera encore. C’est encourageant pour la direction et les propriétaires. Nous nous attendions à ce qu’il en ait quatre ou cinq qui disent non. Au contraire, ils ont dit qu’ils avaient gagné assez ‘’d’Air lousse’’ cette année, donc ils seront corrects pour au moins deux ans », a conclu Serge Cadorette en riant.