Un avenir plus que prometteur pour Solutions Chemco

Le fabricant de produits chimiques spécialisés Solutions Chemco de Thetford Mines a le vent dans les voiles, principalement depuis le début de la pandémie de COVID-19. En effet, la compagnie a vu son chiffre d’affaires croître de 33 % en 2020, comparativement à l’année précédente. Elle anticipe déjà un autre 33 à 35 % à la fin de 2021.

Au cours de la dernière année, l’entreprise a produit 4 millions de litres de produits chimiques, tels que des solvants, diluants et décapants, alors qu’avant la crise sanitaire, son volume approximatif était de 3 millions.

« Nous avons eu l’occasion de gagner en visibilité parce que toutes les grandes industries québécoises avaient de la difficulté à s’approvisionner auprès de leurs fournisseurs de produits chimiques en raison de la forte demande. Nous avons aussi eu la chance de pouvoir fabriquer du désinfectant pour les mains et de fournir des produits à d’autres entreprises qui voulaient en faire puisque c’est un marché que l’on couvrait déjà via le secteur de l’acériculture avec l’alcool isopropylique », a mentionné le président-directeur général, Philippe Roussin, au Courrier Frontenac.

Il a indiqué être désormais contraint de refuser des clients plutôt que de ne pas être en mesure d’honorer ses engagements. Cette importante croissance fait en sorte que le bâtiment actuel, situé sur la rue de l’Église dans le secteur Pontbriand, est devenu trop petit. Un projet de relocalisation estimé entre 3 et 5 millions $ est d’ailleurs en cours d’élaboration.

Courrier Frontenac – Jean-Hugo Savard

« Notre bâtisse a une superficie de 20 000 pieds carrés, mais seulement 10 000 d’entre eux sont disponibles pour la production puisque notre permis environnemental nous interdit de sortir les citernes contenant les matières premières à l’extérieur. Cela limite un quelconque agrandissement », a-t-il expliqué.

La superficie de production recherchée est de 25 000 pieds carrés, excluant les citernes qui seraient alors installées à proximité de l’infrastructure. « Nous pourrions ainsi quintupler la production, et ce, avec le même nombre d’employés. »

Dans le meilleur des mondes, Philippe Roussin aimerait commencer à occuper le futur bâtiment dans un an et augmenter le nombre d’employés à une trentaine d’ici cinq ans. « Nous sommes actuellement une équipe de dix. Nous voulons engager des gens qualifiés, dont des chimistes, et avoir notre propre laboratoire. »

Des démarches sont en cours avec la Ville de Thetford Mines afin de trouver l’endroit idéal pour implanter la nouvelle usine et de voir s’il pourrait avoir accès à divers programmes d’aide. La firme de conseils d’affaires Inno-centre accompagne également l’entrepreneur de 29 ans. « Notre objectif n’est pas de faire pression sur qui que ce soit. Nous voulons seulement démontrer que nous avons une belle entreprise dans la région qui a envie de prendre de l’expansion et d’offrir de beaux emplois », a-t-il dit.

De grandes ambitions

Alors que la totalité de ses clients proviennent uniquement du Québec, M. Roussin ne cache pas son envie d’atteindre un marché beaucoup plus large. « Avec la nouvelle usine, nous pourrions produire environ 5 millions de litres par année. Nous prévoyons desservir la clientèle de l’Ontario pour, d’ici trois ans, être pancanadiens. Pour cela, nous avons besoin d’une nouvelle installation et de nous moderniser. Si le train peut revenir officiellement, nous changerions complètement notre compagnie et nous gagnerions énormément en visibilité. »

En attendant que le projet se concrétise, Solutions Chemco s’affaire à former ses employés pour qu’ils puissent parler anglais et à revoir son image de marque ainsi que son positionnement sur le Web.

Notons enfin que l’entreprise thetfordoise a été fondée en 1991. Philippe Roussin détenait depuis 2016 la moitié des parts. Le 1er mars 2020, il faisait l’acquisition des actions restantes que possédait John Prus pour ainsi devenir propriétaire unique. Deux semaines plus tard, le gouvernement du Québec annonçait la fermeture des entreprises.

« Je me suis pris la tête à deux mains en me demandant ce que nous allions faire. Finalement, il s’est présenté toutes ces opportunités et nous les avons saisies. Nous avons tout à bâtir et tout à faire. J’ai beaucoup d’ambition », a conclu M. Roussin.