Le Korsé en mode expansion

Le propriétaire du Korsé, cafébar de Thetford Mines, Jonathan Laroche, investira plus de 325 000 $ pour l’aménagement d’une cuisine de transformation et de production d’aliments, d’une épicerie fine et spécialisée ainsi que d’une boutique gourmande. Le tout sera situé dans un local d’une superficie de 1870 pieds carrés situé aux Galeries Appalaches.

Ce projet permettra la création d’au moins cinq nouveaux emplois. Les travaux sont en cours depuis la mi-février et l’ouverture devrait avoir lieu vers la fin du mois de mai.

« Nous offrirons un service très haut de gamme et uniquement des repas prêts à manger qui seront cuits et sous vide. Les gens n’auront qu’à ouvrir l’emballage et se servir, ou le mettre dans un chaudron ou un bain-marie chaud. Nous apprêterons une multitude de protéines et beaucoup d’accompagnements », a mentionné M. Laroche au Courrier Frontenac.

Ce nouveau secteur d’activité de l’entreprise sera d’ailleurs sous la gestion du chef cuisinier Alan Segarra. « Il sera très impliqué. Il est avec nous depuis la fermeture du bistro L’Maudit français. C’est grâce à lui et à ses idées que nous avons pu lancer notre menu Bistro à la fin du mois d’août. Nous nous assurons d’être innovants et de toujours avoir un produit hyper frais et savoureux qui est différent des autres commerces locaux. Nous voulons apporter des options pour les familles, les personnes seules ou encore les gens qui veulent recevoir avec un haut niveau de cuisine. Nous entendons justement développer un service de traiteur qui sera lancé plus tard au cours de l’été », a expliqué le propriétaire.

Jonathan Laroche prévoit l’ouverture du nouvel espace vers la fin du mois de mai. (Courrier Frontenac – Jean-Hugo Savard)

Beaucoup d’adaptation

La pandémie de COVID-19 n’a pas donné le choix aux restaurateurs de faire preuve d’imagination pour demeurer la tête hors de l’eau selon Jonathan Laroche. « Quand elle a frappé l’an dernier, le Korsé n’avait pas un grand historique puisque ça fait seulement deux ans et quatre mois que nous sommes ouverts. Mon équipe et moi étions en train de développer le marché avec des produits simples tels que des sandwichs, des potages et des pizzas. Nous avons dû nous adapter énormément et je me suis rendu compte que les gens aimaient la facilité. Ils ont aussi appris à cuisiner à la maison. C’est pourquoi j’avais décidé avant les Fêtes de lancer une boutique de Noël avec des articles, des produits gourmands et des idées cadeaux », a-t-il ajouté.

La fermeture des commerces non essentiels le 25 décembre est toutefois venue mettre des bâtons dans les roues. « J’ai alors décidé de pousser davantage le volet culinaire et le 26 décembre j’ouvrais une boutique gourmande. J’ai vu chez les gens un intérêt pour les produits épicuriens, gastronomiques et haut de gamme. J’avais déjà une bonne idée que ce serait populaire, mais le fait d’ouvrir ces deux petites boutiques m’a convaincu d’aller de l’avant avec le projet », a-t-il dit.

D’après lui, les propriétaires d’entreprises se doivent d’être proactifs. « Le 16 mars 2020, j’ai mis en arrêt temporaire tous mes employés. J’ai été seul pendant deux mois. C’est à ce moment que j’ai décidé de vendre des pizzas congelées sous vide parce que les gens ne pouvaient plus manger sur place. Je voulais me donner une chance d’augmenter mes revenus et la population m’a vraiment soutenue. Par la suite, j’ai lancé mes boissons glacées parce qu’il fallait trouver quelque chose pour garder les jeunes qui aimaient bien venir ici et elles ont connus un immense succès », a-t-il souligné.

L’entrepreneur a aussi fait preuve d’imagination en mettant en place un service à l’auto de style « drive-in ». « Chaque fois que le gouvernement annonçait de nouvelles restrictions, rapidement, nous avons toujours trouvé des idées intéressantes pour continuer notre progression et surtout demeurer présents afin que les gens ne nous oublient pas. »

Un retour timide

M. Laroche a confié que le retour des clients dans ses deux salles à manger aux Galeries Appalaches et au Setlakwe Mode depuis le changement de palier d’alerte s’est fait de façon plutôt timide. « Je pensais qu’il y aurait eu un plus gros boum que ça. Ç’a été très bien, mais il y a quand même beaucoup de clients qui nous appellent pour savoir si nous sommes ouverts. Les consignes en place font encore peur à certains. La clientèle du Cégep n’est pas encore revenue à 100 % en présentiel alors ça ne nous aide pas non plus et plusieurs employés sont toujours en télétravail. Par contre, ceux qui viennent ici sont extrêmement contents. »

Le propriétaire du Korsé, cafébar ne croit pas que le taux d’achalandage dans les restaurants va réellement revenir à la normale comme avant la pandémie. « Les habitudes de consommation des gens ont commencé à changer et ça va se poursuivre dans les prochaines années. C’est pour cela qu’en créant cette cuisine de production, nous voulons être capables de nous adapter à toutes les éventualités du marché. Il faut être imaginatifs. Je crois que mon expérience depuis plus de 20 ans dans à peu près tous les domaines de la restauration m’a aidé à bien m’adapter, à me réinventer ou à m’ajuster chaque fois. »

D’autres projets sur la table

Dans les prochains mois, le propriétaire du Korsé, cafébar aimerait bien ouvrir de nouvelles succursales. Un autre projet davantage axé sur le plan social lui tient particulièrement à cœur.

« Je suis en discussion avec Guylaine Beaunoyer du Carrefour jeunesse-emploi (CJE) de Frontenac pour la mise en place d’un programme permettant d’intégrer avec nous des personnes ayant des difficultés d’insertion ou d’apprentissage, ou vivant avec une légère déficience. Cela pourrait se traduire sous forme de stages. L’objectif serait d’en accueillir plusieurs trois fois par année et de les aider à développer leur intérêt pour la cuisine. »

À son avis, cela contribuerait à atténuer le manque de main-d’œuvre en restauration. « Ces gens seraient un atout majeur une fois les tâches maîtrisées. Il n’y a rien d’officiel encore, mais le but est de créer un partenariat à long terme avec un organisme local et je pense que le CJE serait parfait pour nous aider là-dedans », a-t-il conclu.