L’Incubateur agroalimentaire des Appalaches poursuit son expansion

Alors qu’il entame sa quatrième saison, l’Incubateur agroalimentaire des Appalaches semble avoir le vent dans les voiles. En effet, la capacité de production de cette terre-école située dans le secteur Sacré-Cœur-de-Marie à Adstock a plus que doublé cette année et des investissements ont été réalisés afin d’assurer une meilleure qualité des produits.

« Nous avons agrandi notre superficie au champ pour répondre à la demande qui est grandissante. Nous occupons désormais environ trois acres. Nous avons également investi une somme de 30 000 $ pour rénover le garage dans le but d’y implanter une salle de lavage complète. Nous pourrons nettoyer nos légumes à cet endroit et les réfrigérer plus rapidement. Cela nous permettra d’offrir des produits encore plus beaux aux consommateurs », a mentionné la coordonnatrice Marie-Michelle Breton au Courrier Frontenac.

Selon elle, l’engouement pour les produits locaux et biologiques qui s’est fait ressentir en 2020 se poursuivra. « L’an dernier, nous avons fait de très belles ventes. Nous avons aussi écoulé beaucoup de transplants. Les gens veulent retourner à la source. Les légumes sont frais et ils savent d’où ils proviennent. Je crois que plus nous serons autonomes, plus cela va aider notre économie ainsi qu’à développer un sentiment d’appartenance. Nous prenons d’ailleurs le temps d’échanger avec les clients afin de leur transmettre le plaisir de cuisiner leurs aliments de base. »

Un grand terrain de jeu

Cette année, l’incubateur profite à deux jeunes productrices de la région, soit Elyse Gagnon de la ferme « Aux coureurs des champs! » qui revient pour une deuxième saison et Marjori Lehoux de la ferme « Les potagers verts tomates ». Pour cette dernière, il s’agit du début d’une belle aventure. « L’incubateur représente pour moi un grand terrain de jeu. Lorsque j’ai approché l’équipe, c’était pour faire en quelque sorte un laboratoire. Je vais essayer de cultiver des fleurs et différentes variétés de légumes. Je m’occupe moins de la mise en marché, alors je pourrai mettre l’accent sur la production. »

Bien qu’elle dise vouloir démarrer son projet tranquillement, celui-ci a toutefois beaucoup évolué en l’espace de six mois. « J’ai été contactée par des gens qui font des produits naturels. Les fleurs comestibles m’intéressent beaucoup, tout comme celles que je pourrais vendre déjà coupées au kiosque de l’incubateur et au marché public. D’ailleurs, ce n’est pas quelque chose qui a été exploité dans la région. J’aimerais aussi vendre des légumes à des restaurateurs de la région. Nous avons cette chance à l’incubateur d’explorer plein d’horizons. »

Pour Marjori, ce projet représente un retour à la terre. « J’ai des grands-parents qui étaient agriculteurs. Des membres de ma famille ont aussi eu des érablières. Je reviens un peu à mes origines. Il y a aussi le côté écoresponsable et le volet communautaire que l’on retrouve dans l’agriculture biologique qui m’interpellent. »

Elyse Gagnon de la ferme « Aux coureurs des champs! » (Courrier Frontenac – Jean-Hugo Savard)

Un beau début

Pour sa part, Elyse Gagnon cultive ses légumes à l’Incubateur agroalimentaire des Appalaches pour une deuxième saison et possiblement la dernière si tout va bien. « La construction de la serre sur ma terre située dans le secteur Robertsonville à Thetford Mines est terminée. Je vais y produire des tomates, des concombres et du basilic tout en continuant à travailler ici. »

Elle souhaiterait pouvoir transférer la totalité de sa production chez elle à partir de l’année prochaine. « Je prévois commencer à rénover ma grange cette année. Si ce n’est pas possible, je pourrai toujours continuer à cultiver à l’incubateur puisque nous avons le droit de demeurer sur place pendant un maximum de cinq ans. »

Elyse Gagnon ne chômera pas au cours des prochains mois puisque sa liste de clients intéressés à obtenir des paniers de légumes est déjà bien remplie. « Je vais nourrir 50 familles par semaine, comparativement à 21 lors de ma première saison. J’ai aussi établi des partenariats avec d’autres fermes de la région, dont la Fruitière Mario Nadeau qui voulait diversifier son offre. Je vais donc l’approvisionner en légumes. Il y a aussi les propriétaires du Camping Soleil de Kinnear’s Mills qui sont intéressés par mes produits. C’est quelque chose que je n’aurais pas envisagé l’année dernière. »

Notons enfin que l’Incubateur agroalimentaire des Appalaches collabore depuis deux ans avec le Centre de formation professionnelle Le Tremplin qui occupe une partie des serres pour la production de champignons. Des étudiants se sont rendus sur place au début de l’année et devraient y retourner en cours de saison.