Fonds de diversification économique : le changement des critères réclamé une fois de plus

Largement dénoncé par les élus de la région de Thetford lors de son annonce en juin 2017, et à maintes reprises par la suite pour ses critères inadaptés aux besoins, le Fonds de diversification économique de la MRC des Appalaches mis en place par le gouvernement du Québec est un échec selon eux.

Après trois ans d’existence, seulement 7,4 millions $ ont été déboursés sur l’enveloppe de 50 millions $ disponibles. Présenté à l’époque comme un important levier de développement, le fonds vient à échéance le 31 mars 2023. Pire encore, seulement 450 000 $ ont été déboursés concernant la portion non remboursable de l’enveloppe réservée de 7,5 millions $. Ces données ont été obtenues en vertu de la Loi d’accès à l’information.

« Dans le contexte d’effondrement de notre industrie minière dû à une décision politique, situation unique dans l’histoire du Québec, l’équité intergénérationnelle commande des mesures particulières, des critères spécifiques pour diversifier notre économie dans une approche d’accompagnement structurant. On ne parle pas ici d’équipement municipal, on parle de projets structurants qui attendent depuis des années. La recapitalisation du Fonds Capital expansion région Thetford (CERT), la construction du Centre de transformation agroalimentaire, le développement du Pôle récréotouristique du Mont Adstock et le parc industriel de la mine Bell sont des exemples tangibles de projets jugés non admissibles au fonds dû aux critères inappropriés à notre situation », a déploré le président de la Société de développement économique de la région de Thetford (SDE), Marc-Alexandre Brousseau.

Ces quatre projets représentent plus de 25 millions $ en investissements. Il estime qu’au rythme actuel, à peine 12 millions $ auront été utilisés dans le fonds provincial.

Le préfet de la MRC des Appalaches, Paul Vachon (Courrier Frontenac – Jean-Hugo Savard)

Pour sa part, le préfet de la MRC des Appalaches, Paul Vachon, a tenu à préciser que la situation a été dénoncée dès le départ et à maintes reprises par la suite. « Force est de constater que nous avions raison. À plusieurs égards, les programmes et les fonds traditionnels d’Investissement Québec (IQ) sont plus intéressants pour les promoteurs que le Fonds de diversification du provincial. C’est déplorable et incompréhensible de voir que le gouvernement fait encore la sourde oreille à nos représentations. Nous ne sommes simplement pas en mesure de réaliser nos projets structurants, d’avancer avec ceux-ci et de poursuivre notre diversification. Le gouvernement a moins de 20 mois pour changer le tir et nous aider. À ce titre, les critères de la défunte Initiative canadienne de diversification économique des collectivités tributaires du chrysotile devraient guider les modifications. »

Le préfet rappelle que la MRC des Appalaches est un gouvernement de proximité, imputable, et qu’à ce titre, elle devrait être entendue.