Me Ann Marie Prince élue bâtonnière du Barreau d’Arthabaska

À l’occasion de l’assemblée générale virtuelle tenue récemment, les membres du Barreau d’Arthabaska ont accordé leur confiance à Me Ann Marie Prince élue bâtonnière pour la prochaine année.

Procureure aux poursuites criminelles et pénales depuis près de 12 ans au palais de justice de Victoriaville, Me Prince succède à ce poste à l’avocat thetordois Me Serge Larose. « Je suis touchée et honorée de cette confiance », commente-t-elle, en entrevue avec le www.lanouvelle.net.

Comme bâtonnière, l’avocate, native de Drummondville, agira comme la représentante officielle du Barreau du Québec pour la section d’Arthabaska qui regroupe quelque 240 membres répartis dans trois districts : Arthabaska, Frontenac (Thetford Mines) et Drummond.

Le Barreau du Québec et chacune de ses sections, ont la même double mission : la protection du public et le soutien des avocats dans leur profession.

La nouvelle bâtonnière a d’abord obtenu un baccalauréat en sciences politiques, puis un autre en droit. « Ce sont mes études en sciences politiques qui, à un certain moment, m’ont donné envie de poursuivre en droit », raconte celle qui a suivi les traces de son père lequel a mené sa carrière d’avocat à Drummondville.

Assermentée comme avocate à la fin janvier 2009, Ann Marie Prince a œuvré quelques mois en défense en pratique privée avant son recrutement par le Directeur des poursuites criminelles et pénales en octobre 2009 pour un poste à Victoriaville.

Me Prince a toujours pratiqué en droit criminel, « un des droits les plus humains avec le droit de la jeunesse et celui de la famille ». « Nous sommes en présence de personnes vulnérables, avec des gens qui ont parfois besoin d’aide. Le droit criminel permet des contacts humains », exprime-t-elle.

Le mandat de la bâtonnière

Son mandat comme bâtonnière, Ann Marie Prince l’entame avec « beaucoup d’enthousiasme » et bien consciente qu’il lui faut faire des choix, un mandat d’une année étant si vite passé.

Il lui importait aussi de choisir, comme thème de bâtonnat, un thème qui, note-t-elle, doit « coller tant à la personnalité du bâtonnier ou de la bâtonnière qu’aux réalités sociales dans lesquelles on est ».

« Un barreau bienveillant », voilà le thème qu’elle a retenu. Une bienveillance qui doit notamment s’exercer envers les enfants. D’ailleurs, la création par le bâtonnier de l’époque Me André Komlosy du comité aviseur en droit de la jeunesse l’a motivée en 2019 à joindre les rangs de l’exécutif du Barreau d’Arthabaska. « J’ai toujours voulu accorder une grande place au droit de la jeunesse, souligne-t-elle. Au cours de mon mandat, je travaillerai notamment à promouvoir le droit des enfants ».

Comme procureure de la Couronne, elle siège au sein de plusieurs comités et conseils d’administration s’intéressant à l’amélioration des outils pour la protection des enfants.

La bienveillance, exprime la bâtonnière, doit également s’exprimer envers les avocats de la région. « Je vais essayer d’être à l’écoute, de me rendre disponible, accessible et de me montrer sensible parce que, comme d’autres professions, la pandémie nous a affectés et réduit les contacts humains. Sous réserve des consignes sanitaires, je tenterai de favoriser les contacts humains avec les membres », avance-t-elle.

Pour Ann Marie Prince, la bienveillance se veut synonyme de collaboration et d’entraide. « La collaboration avec les services judiciaires sera de première importance au cours de mon mandat, car le vaste chantier de la modernisation et de la transformation de la justice ne peut se réaliser qu’avec la participation de tous les acteurs du système judiciaire », signale-t-elle, tout en assurant que le Barreau d’Arthabaska compte bien être partie prenante de l’exercice.

« L’idée, c’est de rendre notre justice encore et toujours plus accessible et plus efficace », explique-t-elle.

Fière de son Barreau, la nouvelle bâtonnière entend bien assurer son rayonnement. « La bienveillance, c’est l’ouverture à créer et à innover pour un monde meilleur. Je vais faire rayonner le Barreau d’Arthabaska chaque fois que se présenteront les opportunités en plus de celles que nous créerons », fait-elle valoir.

Une femme engagée

Ses implications ne manquent pas. Elle fait partie des conseils d’administration du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC), de l’organisme Homme Alternative, d’Équijustice en plus d’être membre de l’Association canadienne pour l’éthique juridique et de l’International association of legal ethics.

Ce qui la motive, confie-t-elle, c’est ce sentiment de se sentir utile. « Le sentiment aussi de faire une différence auprès des gens et de la communauté juridique. Et puis, c’est de redonner. Moi, j’ai été accueillie à bras ouverts chaleureusement. Inévitablement, à un moment, on a envie de redonner », mentionne Ann Marie Prince.

Une fille d’équipe

Comme bâtonnière, Me Ann Marie Prince se sait bien entourée au sein du conseil de section. « Je suis une fille d’équipe et, comme je leur mentionnais, si je m’engage avec autant d’assurance et à offrir le meilleur de moi-même, c’est grâce au support de grande qualité de notre conseil de section. On est privilégié avec des gens extraordinaires, efficaces, humains, disponibles et accessibles », louange-t-elle.

Il s’agit de Me Élisabeth Jutras de Drummondville (première conseillère), de Julie Martineau de Thetford Mines (secrétaire), de Me François Lacoursière de Drummondville (trésorier), Me Maïté Morin (conseillère, district Arthabaska), Me Joanie Laquerre (conseillère, district Frontenac) et Me Marie-Pier Bouchard (conseillère, district Drummond). Me Serge Larose agit, pour sa part, comme bâtonnier sortant. « Pour moi, quand on a un conseil d’une aussi grande qualité, c’est motivant pour s’impliquer », fait-elle valoir.

Ann Marie Prince salue, au passage, le bâtonnier sortant, Me Serge Larose, dont le travail n’a pas été de tout repos en pleine pandémie.

D’ordinaire, le Barreau d’Arthabaska organise des activités. Au cours de la dernière année, tout a été suspendu en raison de la COVID. « Nous en sommes à regarder le calendrier des possibles activités à venir. Habituellement, nous avons de la formation. Le Barreau d’Arthabaska y accorde une grande importance », précise la bâtonnière.

Remise de prix

Le Barreau d’Arthabaska a profité de son assemblée générale pour remettre deux distinctions.

Le Mérite du Barreau d’Arthabaska a été remis, à titre posthume, à l’avocat Gilles Ouellette de Thetford Mines, un ancien juge aussi de la cour municipale.

Quant au Prix reconnaissance attribué à une personnalité civile, il a été décerné à Éric Gagnon-Poulin, directeur de l’ACEF Appalaches-Beauce-Etchemin.