Plus de 200 familles nourries par Les Jardins Dublin

Propriété de Jonathan Roy et de Marc-Antoine Daigle, originaires de Laurierville et de Lévis respectivement, la ferme maraîchère Les Jardins Dublin ne cesse de se développer depuis sa fondation il y a quatre ans. Elle cultive aujourd’hui une quarantaine de variétés de légumes biologiques et nourrit jusqu’à 200 familles, du printemps jusqu’à l’automne.

Les propriétaires de la petite ferme, qui est située à Inverness aux limites de Laurierville, sont très heureux de la situation. Quand ils ont démarré en 2017, leur chiffre d’affaires avait à peine franchi le cap des 25 000 $. Cette année, les ventes devraient atteindre les 200 000 $.

«Nous avons vraiment connu une bonne année en 2020 au niveau de la reconnaissance de notre métier. Les gens ont pris à cœur l’achat local et développé leur intérêt pour la consommation de légumes de certification biologique en cette période de COVID-19. Ça nous a permis de croître au niveau de nos productions et d’améliorer notre mise en marché», explique M. Roy.

La superficie de production en champ est passée d’un hectare et demi à deux hectares et demi depuis quatre ans. Une deuxième serre a également été aménagée pour faire passer la superficie de production de 300 à 800 mètres carrés.

«Les serres nous permettent d’avoir des cultures qui durent toute la saison. Nous pouvons par exemple offrir la tomate (rouge et jaune dans la charnue, cerise, italienne), le concombre (libanais), l’aubergine et le poivron rouge du début juin jusqu’à la fin du mois d’octobre dans notre offre de panier, ce qu’on ne pourrait faire en misant seulement sur la production en champ à cause de notre climat.»

La tomate de serre demeure le produit le plus convoité vendu par la ferme. «Elles ont vraiment un bon goût comme nos autres légumes. Leur croissance est faite de manière à ce que les plants aient le temps de mûrir leurs fruits et à ce que les sucres soient vraiment développés avant de les cueillir. C’est bien différent des légumes immatures qui ont dû être transportés et qui ont mûri dans une boîte avant d’atterrir sur les tablettes de nos supermarchés», mentionne-t-il.

Du raisin pour 2024

En plus de cultiver ses légumes, l’entreprise maraîchère pourra d’ici quelques années ajouter le raisin, la prune et la poire à son offre. «C’est un nouveau créneau qu’on mijotait depuis quelque temps. Nous attendions d’avoir les reins assez solides avant de nous lancer dans ce projet, car nous n’en verrons pas les revenus avant quelques années. C’est 1500 plants de vigne et 300 arbres fruitiers (prune et poire) que nous avons implantés ce printemps. Il faudra toutefois attendre à 2024 pour la première récolte du vigneron et jusqu’en 2025 pour celle du verger (2026 pour la poire).»

Même s’il est plus compliqué à produire en mode bio, le melon d’eau sans pépins fera son apparition cette année. «C’est une tentative que nous expérimentons. Nous avions déjà de bons rendements avec le melon d’eau avec pépins, mais nous souhaitons l’offrir sans pépins qui est plus agréable à consommer.»

Tous les légumes vendus à la ferme sont biologiques. Le vignoble et le verger sont également en processus de certification. Ce mode de production est soumis à diverses normes plus contraignantes. «Nous travaillons beaucoup en prévention. Nous utilisons des filets pour protéger nos cultures et nous faisons aussi des rotations pour éviter des maladies. Nous nous servons même d’insectes prédateurs pour nous débarrasser de pucerons lorsque nous en dépistons.»

M. Roy mentionne que les cabanes d’hirondelles qu’ils ont installées près des champs affichent complet cette année. «C’est une année record, nous n’en avons jamais vues autant. Elles sont efficaces dans la lutte contre les insectes indésirables. Nous étudions la possibilité de faire la même chose avec les chauves-souris qui pourraient nous débarrasser des insectes de nuit. C’est toutefois plus compliqué parce qu’elles hivernent ici et que nous devons leur offrir des cabanes quelque peu chauffées.»

En plus du vignoble et du verger en développement, les copropriétaires songent à ouvrir de nouvelles parcelles pour cultiver de plus grandes superficies en champ afin de continuer à faire croître leur ferme. «Nous pensons également ajouter une troisième serre pour augmenter notre capacité de production et augmenter le nombre de paniers disponibles à notre clientèle.»

L’entretien de la ferme est également exigeant. «Nous avons maintenant trois employés qui travaillent avec nous. De temps à autre, des bénévoles se joignent à nous lors de grandes corvées. Il s’agit de membres de la famille ou encore d’amis. La ferme nous a en effet permis de rencontrer plein de gens qui sont devenus nos amis et qui nous offrent quelques heures de travail par année. Éventuellement, nous devrons cependant embaucher quelques autres travailleurs.»

Côté température, le printemps sec que l’on a connu n’a pas vraiment eu d’influence sur les cultures produites par leur petite ferme. L’achat d’un canon à eau plus tôt cet hiver leur a permis d’irriguer leur champ et d’éviter tout retard dans la production.

Fonctionnement

Pour se procurer les paniers bio, les gens réservent leur abonnement à partir du mois de janvier. Les produits de l’entreprise sont également offerts au kiosque de la ferme à Inverness le vendredi entre 16 h et 18 h. Les surplus sont aussi disponibles dans des points de chute à Québec et Lévis. Il y a de plus le libre-service disponible de 7 h à 19 h le vendredi à la ferme où les gens choisissent eux-mêmes leurs légumes disponibles à partir d’un frigo. La boutique en ligne est également une autre façon de se procurer leurs produits.

Pour ce qui est de leur participation au Marché public d’Inverness, ce n’est que partie remise en 2022 puisque celui-ci a de nouveau été annulé cette année à cause de la pandémie à la COVID-19.

Ail, bette à cardes, betterave, brocoli, carotte, chou (différentes variétés), citrouille, courgette, courge, épinard, fenouil, haricot, laitue, cantaloup, melon d’eau, mesclun, oignon, panais, persil, poireau, pomme de terre, rabiole et radis sont tous des produits des champs offerts à un moment ou un autre durant la saison en plus des produits de serre mentionnés plus haut.