Productrice d’émissions de télévision : Andrée-Anne Roberge raconte son parcours

Originaire de la municipalité d’Irlande, Andrée-Anne Roberge travaille depuis près d’une vingtaine d’années dans le monde de la télévision à Montréal. Elle a d’ailleurs remporté deux trophées aux derniers Prix Gémeaux en tant que productrice des émissions La Tour à TVA et Les Chefs à Radio-Canada.

C’est après son passage à la Polyvalente de Black Lake qu’elle a joint le programme Art et technologie des médias, une formation technique, au Cégep de Jonquière. « Dès le départ, c’était clair pour moi que je voulais travailler à la télévision. J’ai toujours eu des forces en organisation, mais c’est certain qu’en arrivant au collégial à 17 ans, je ne savais pas encore quel métier serait parfait pour moi », a-t-elle expliqué en entrevue avec le Courrier Frontenac.

À la fin de sa formation, elle a eu la chance de réaliser un stage avec la directrice de production Chantal Lépine. « C’est elle qui fait les plus gros shows au Québec. Elle a produit La Voix et présentement elle a Chanteurs masqués. Mon stage avec elle m’a permis de m’ouvrir des portes et de commencer dans le métier. Au début, c’est sûr que tu es au bas de l’échelle. J’ai été assistante de production où tu as une liste de tâches à accomplir afin de supporter l’équipe. Je me promenais notamment dans Montréal pour faire des courses alors que je n’avais jamais conduit en ville! J’ai aussi été magasinière de nuit, ce qui consistait à amener les outils aux techniciens qui font les changements de décor. J’avais fait cela sur une grosse série du Cirque du Soleil. » 

Andrée-Anne a tranquillement gravi les échelons. Elle a travaillé comme coordonnatrice de production sur plusieurs galas comme ceux de l’ADISQ et des Olivier. Elle a par la suite été directrice de production pour plusieurs émissions telles que Prochaines sorties, Paquet voleur, Silence, on joue!, L’amour est dans le pré et la version québécoise de The Price is Right.

En tant que productrice, elle est actuellement en charge de certains projets de Trio Orange, notamment de La Tour, une quotidienne animée par Patrick Huard et en diffusion à TVA depuis septembre 2020. « Au départ, les grandes lignes d’un projet comme celui-ci se tiennent sur deux pages. À cette étape, c’est à moi à engager l’équipe et à le développer pour le rendre concret. Par la suite, lorsque l’émission est présentée, il s’agit de répondre aux urgences et aux problématiques, de m’assurer que tout roule bien et parfois de faire les ajustements nécessaires. Avec une quotidienne comme celle-ci, il y a toujours de petits imprévus à régler. »

La productrice est également responsable de la nouvelle compétition de téléréalité d’Évasion, La course aux vacances, animée par Anaïs Favron.

UN TRAVAIL STIMULANT

Ce qu’elle adore par-dessus tout de son travail est le fait que les journées soient toutes différentes les unes des autres. « Même avec une quotidienne, ce n’est pas du tout routinier. C’est super stimulant et agréable. J’adore aussi l’aspect travail en équipe. Pour monter de gros projets comme ça, il faut être bien entourée. C’est ce qui rend le produit encore meilleur », a souligné Andrée-Anne.

Même si les artisans de la télévision ne font pas leur métier pour les récompenses, la productrice admet néanmoins qu’il s’agit d’un beau cadeau pour tout le travail accompli. « Par exemple, pour La Tour, nous étions très heureux du prix puisque nous avons mis sur pied l’émission assez rapidement. Nous avons commencé à travailler dessus en juin 2020 et en septembre suivant elle était déjà à la télévision. Nous l’avons conçue pour qu’elle soit différente des talk-shows traditionnels, donc c’est plaisant de constater que l’industrie a aimé ce que nous avons créé. »

En plus de celui pour Les Chefs cette année, elle avait déjà remporté un Gémeaux pour la même émission par le passé. L’an dernier, elle a aussi été récompensée avec l’équipe de La vraie nature. « C’est une belle reconnaissance, mais nous sommes conscients qu’il y a de nombreux métiers qui n’ont pas cela. C’est plaisant d’avoir cette chance de voir notre travail reconnu », a conclu Andrée-Anne.