Travail de rue : une deuxième ressource dans la MRC des Appalaches

Confronté à une hausse de la demande, le Réseau d’entraide des Appalaches (REA) a ajouté dans la dernière année une deuxième ressource en travail de rue. La pandémie de COVID-19 et ses conséquences ont en effet entraîné une explosion de problèmes en santé mentale et en besoins d’accompagnement de toutes sortes.

En plus de Patrick Naud, les gens peuvent maintenant faire appel aux services de Bianca Leclerc. Déjà employée au REA depuis trois ans, notamment en cuisine collective, cette dernière, comme son collègue, offre des services d’écoute-relation d’aide, de prévention, d’accompagnement dans différentes démarches (aide au logement, à l’emploi, transports, etc.), de distribution de matériel (matériels stériles d’injection et d’inhalation incluant une récupération sécuritaire, kit Naloxone, condoms, tests de grossesse), en plus de fournir une présence accrue dans différents milieux (domiciles, parcs, écoles, rues, organismes communautaires, festivals, etc.). Lorsque la situation le permet, le REA organise également des activités de groupe ainsi que des ateliers de prévention dans différents lieux. L’organisme, qui a pignon sur rue au centre-ville de Thetford Mines, couvre tout le territoire de la MRC des Appalaches.

 » Au cours des dernières années, les demandes d’aide ont augmenté. Il y a davantage de besoins pour des problèmes en santé mentale. Plusieurs personnes sont isolées pendant cette pandémie. Les gens ont besoin d’écoute. Parfois, il s’agit seulement de parler et d’évacuer. Puis, avec la hausse du coût de la vie et les pertes d’emploi dues au confinement, la demande en aide alimentaire a été très importante. J’ai fait beaucoup de références auprès de la banque alimentaire La Vigne. Depuis mars, on parle de plus de 130 « , a indiqué la travailleuse de rue en entretien avec le Courrier Frontenac.

Selon elle, les demandes d’aide ne viennent pas nécessairement des personnes aux prises avec des dépendances ou des problèmes de santé mentale.  » Certaines ont perdu leur emploi et soudainement, elles ne savaient pas comment elles pourraient y arriver. La Prestation canadienne d’urgence (PCU) a aussi causé des problèmes parce que plusieurs ne savaient pas comment ça fonctionnait. De notre côté, nous sommes là pour les accompagner et les référer aux bonnes ressources, et non pas pour les juger. C’est important qu’ils comprennent cela. « 

Les mesures sanitaires rendent par ailleurs les choses plus difficiles quand vient le temps de rejoindre les gens.  » Au début, nous ne pouvions pas aller chez eux, donc nous essayions de nous rencontrer dehors en gardant une distance. Nous visitions les bars, mais ils ont été longtemps fermés et le sont de nouveau aujourd’hui. Le défi est de retrouver ces personnes et de leur faire comprendre que nous sommes là pour elles. « 

Bianca Leclerc a ajouté que les gens peuvent choisir un intervenant plutôt qu’un autre.  » Si une femme est plus à l’aise avec moi, il n’y a pas de problème. L’inverse est aussi vrai si un homme préfère parler à Patrick [Naud]. C’est important qu’ils sachent qu’ils ont le choix. « 

L’ITINÉRANCE EN HAUSSE

Depuis quelques années, l’itinérance est de plus en plus présente dans la région.  » C’est vrai que lorsqu’on pense à cela, on s’imagine que ça se passe dans les grandes villes, davantage à Montréal qu’à Thetford Mines, mais nous en avons aussi. Ce n’est pas parce qu’ils l’ont voulu, mais les coûts ont augmenté, puis plusieurs ont arrêté de travailler et cela a tout chamboulé. Il y a aussi eu beaucoup de séparations « , a expliqué Bianca Leclerc.

La pénurie de logements abordables est également un enjeu.  » Il y a plusieurs propriétaires qui ont augmenté les coûts des appartements puisqu’ils ont fait beaucoup de rénovations. C’est correct et ils ont le droit, mais cela a fait en sorte de diminuer le nombre de loyers accessibles. Nous avons une clientèle sur l’aide sociale ou qui travaille à faible revenu. C’est difficile pour elle de payer tous les frais. Les logements qui ne sont pas trop chers sont tous pris. Certains sont capables de se loger ici et là chez des amis, mais d’autres sont vraiment dehors. Ça surprend quand tu vois cela pour la première fois ici. Notre travail consiste à faire des démarches avec eux pour leur trouver une place, ce qui est de plus en plus difficile. Nous essayons de leur montrer que nous sommes présents et que nous ne les abandonnerons pas. Notre objectif premier est qu’ils réussissent à s’en sortir. « 

LE TRAVAIL DE RUE, C’EST :

–          Se rapprocher des personnes en marge des normes sociales et contribuer à leur mieux-être en les accompagnant dans ce qu’ils vivent tout en respectant leur rythme et le milieu dans lequel ils vivent.

–          Le but avec ces jeunes est de développer une relation significative, basée sur l’empathie, l’honnêteté et la patience. Il s’agit d’une approche humaine, non directive où il faut prendre le temps et avoir une présente constante.

–          Il faut les aimer, croire en eux et ne pas les juger.

Source : Réseau d’entraide des Appalaches

L’horaire des travailleurs de rue est variable. N’hésitez pas à les contacter au Réseau d’entraide des Appalaches, par courriel ou sur leur cellulaire. Si vous n’arrivez pas à les joindre, laissez un message clair avec un numéro de rappel. Pour les urgences, composez le 811 ou le 911.

Bureau : (418) 338-2024 poste : 224

Cellulaire : (418) 814-9429 (Patrick) / (418) 341-0699 (Bianca)

Courriel : reatravailleurderue@hotmail.com

L’horaire des travailleurs de rue est variable. N’hésitez pas à les contacter au Réseau d’entraide des Appalaches, par courriel ou sur leur cellulaire. Si vous n’arrivez pas à les joindre, laissez un message clair avec un numéro de rappel. Pour les urgences, composez le 811 ou le 911.