Le milieu communautaire se mobilise pour réclamer un meilleur financement

Une quinzaine d’organismes de la MRC des Appalaches prendront part à une marche le 24 février dans le cadre de la campagne « Engagez-vous pour le communautaire » dans le but de réclamer un meilleur financement de leurs missions globales. Du 21 au 24 février, le milieu communautaire participe à une vague massive de quatre jours d’actions, de grèves et de fermetures rotatives.

« À la fin des années 1990, des milliers d’organismes se sont mobilisés au Québec pour faire adopter une loi afin de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Nous revoyons un peu le même type de mouvement. L’objectif est de sensibiliser la classe politique à la hausse des demandes auprès du milieu communautaire, notamment en vue du prochain budget. Tout le monde est à bout de souffle et c’est pour cela que nous nous mobilisons, même si nous sommes déjà débordés », explique Éric Gagnon Poulin, porte-parole de l’événement et président de la Corporation de développement communautaire des Appalaches.

Les organismes sont présentement sous financés, ce qui rend la tâche difficile pour répondre à la demande grandissante. Ils estiment que le manque à gagner est de 460 millions $.

La pandémie a de nouveau confirmé l’apport crucial du milieu communautaire. « Il y a un certain niveau de stress par rapport à ce qui arrive. Nous constatons qu’il s’agit pour l’instant de la pointe de l’iceberg. Beaucoup de gens ont perdu leur emploi, les prix des loyers sont en hausse et les logements abordables sont de moins en moins nombreux. Avec un revenu moyen, c’est devenu très difficile de se loger. On ajoute aussi à cela la hausse du prix du panier de consommation et de l’essence. Le transport collectif étant un problème en région, les gens ont besoin d’une voiture pour aller travailler », soutient M. Gagnon Poulin.

Ce dernier est également directeur général de l’Association coopérative d’économie familiale Appalaches-Beauce-Etchemins. Celle-ci emploie actuellement sept personnes, dont quatre conseillers en matière de budget. Afin d’être en mesure de bien accompagner les gens, deux autres salariés seraient nécessaires dans l’équipe.

« Nous sommes de plus en plus sollicités. Auparavant, nous pouvions donner un rendez-vous dans la semaine, mais maintenant on parle de trois à quatre semaines pour un cas non urgent. Évidemment, ceux à risque d’itinérance ou qui ne peuvent plus assurer leurs besoins de base passent en priorité dans la semaine. »

Le départ de la marche du 24 février se fera à 11 h 30 à partir du Centre femmes La Rose des Vents du côté de la rue Sainte-Anne à Thetford Mines. Les manifestants emprunteront ensuite la rue Notre-Dame pour se diriger vers les bureaux de la députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours.

« Si le communautaire n’avait pas été là durant la pandémie, nous n’aurions pas pu passer au travers de la même façon. Les organismes devront aussi être là pour appuyer la population dans la reprise économique. La hausse du financement gouvernemental est primordiale pour nous aider à poursuivre nos missions globales », conclut Éric Gagnon Poulin.