Adstock de plus en plus multiculturelle

Depuis les trois dernières années, la Municipalité d’Adstock constate une augmentation du nombre de travailleurs issus de l’immigration sur son territoire tels que des Mexicains, des Guatémaltèques, des Philippins, des Français, des Marocains, des Tunisiens et des Camerounais.

Leur présence permet ainsi de combler les besoins en main-d’œuvre au sein des différentes entreprises. « Nous retrouvons une grande proportion de travailleurs étrangers à la Boulangerie Saint-Méthode, chez Bercomac ainsi qu’aux Plantations Nicholas. Nous voyons aussi davantage de petites entreprises accueillir des immigrants comme c’est le cas à la Menuiserie Saint-Méthode », a mentionné au Courrier Frontenac la directrice des communications et responsable des relations avec le milieu, Émilie Marcoux-Mathieu.

La Municipalité d’Adstock a procédé à l’automne 2021 à la création d’un comité d’accueil visant à favoriser l’intégration de ces nouveaux arrivants. Celui-ci regroupe des élus, des employés, la chargée de projet en immigration à la MRC des Appalaches Véronique St-Gelais, le milieu des affaires et des immigrants. Ce groupe de travail se réunit une fois par mois pour analyser les besoins des travailleurs étrangers et identifie des moyens pour faciliter leur intégration.

« Lorsqu’ils arrivent ici, ils sont sous la responsabilité des entrepreneurs, mais la Municipalité a tout avantage de les garder dans notre milieu parce qu’ils peuvent être attirés par les grands centres. Ils sont habitués de travailler 60 à 70 heures par semaine, alors qu’au Québec la norme est de 40 heures. Après leur mandat de la journée, ils s’ennuient et ne savent pas quoi faire. Nous devons leur transmettre l’information à savoir que nous avons, entre autres, un complexe sportif dans le secteur Saint-Méthode où il est possible de faire plusieurs activités et une salle de conditionnement physique à Sacré-Cœur-de-Marie. Nous leur remettons d’ailleurs une pochette qui leur présente ce qui se passe à Adstock et quels sont les principaux attraits pour leur permettre de s’intégrer le plus possible », a expliqué Mme Marcoux-Mathieu.

Au cours de la dernière année, à la demande des immigrants et via le Service des loisirs et des relations avec le milieu, un match de soccer opposant les Marocains et les Tunisiens ainsi qu’un événement entourant la diffusion de la partie de soccer de la Coupe du monde de la FIFA entre le Canada et le Maroc ont été organisés. Cette activité a réuni non seulement la communauté immigrante d’Adstock, mais également des élèves de l’école aux Quatre-Vents. Lors de son plus récent Gala distinction et reconnaissance, la Municipalité a aussi consacré une catégorie aux personnes ayant obtenu leur résidence permanente, une étape cruciale en vue de leur établissement dans la communauté. « À partir de ce moment, ils peuvent décider d’habiter n’importe où, de là l’importance de commencer le travail avant. Il y a une campagne de séduction là-dedans. Nous devons leur montrer que des gens sont présents pour eux et qu’ils sont écoutés. À ce sujet, nous travaillons avec l’épicerie du coin afin qu’elle puisse offrir des produits de leurs pays. C’est une demande que nous avons reçue. Quelques produits du Mexique sont maintenant disponibles. Nous ferons la même pour nos résidents provenant du Maroc et de la Tunisie », a souligné la directrice des communications et responsable des relations avec le milieu.

Jusqu’à présent, l’intégration des nouveaux arrivants se déroule bien. « Savez-vous ce qu’ils me demandent le plus? C’est de pouvoir faire du bénévolat. Ils veulent s’impliquer. Certains manifestent de l’intérêt pour accompagner des personnes âgées au Manoir Valin, donner un coup de main au Défi Quatre-Vents et participer aux décorations de Noël. Nous essayons de les intégrer dans différentes organisations pour qu’il puissent voir des gens et parler avec eux. »

La problématique du logement touche également la municipalité d’Adstock qui aimerait voir l’offre être bonifiée au cours des prochaines années puisque de nouveaux arrivants sont attendus. « Des pourparlers sont en cours avec des promoteurs immobiliers. Quand les travailleurs arrivent ici, la responsabilité de les loger revient à l’employeur. Certains achètent de grandes maisons, puis les rénovent pour en faire des chambres avec un salon et une cuisine collective. Il s’agit d’une solution temporaire puisque les travailleurs finissent par vouloir leur propre espace et faire venir leur famille. Nous savons qu’il y a des besoins pour des 3½ et des 4½. Le dossier suit son cours », a conclu Mme Marcoux-Mathieu.