Alain Rayes veut être à la «table des décisions»

VICTORIAVILLE. Le maire de Victoriaville, Alain Rayes, a confirmé ce que tous savaient déjà. Il se portera candidat sous la bannière du Parti conservateur du Canada au prochain scrutin fédéral dans la circonscription de Richmond-Arthabaska. Il a annoncé qu’il quitterait la mairie de Victoriaville au moment du déclenchement de la campagne électorale. Il y reviendra s’il n’est pas élu député, son mandat municipal devant prendre fin en novembre 2017.

Il a ainsi confirmé sa volonté de vouloir «jouer sur la patinoire faisant partie d’une équipe gagnante dirigée par un leader». Il invite déjà les électeurs d’ici à envoyer la plus grande délégation possible «afin que le Québec soit bien représenté à Ottawa à la table des décisions».

Près de 200 personnes se sont massées à l’Évasion. Parmi elles, les nouveaux candidats conservateurs Gérard Deltell et Pascale Déry. Ils étaient assis aux premières «loges» en compagnie des membres de la famille Rayes et devant une vingtaine de maires de la circonscription dont plusieurs de la MRC d’Arthabaska, des intervenants du monde économique, des gens d’affaires, des fonctionnaires municipaux et conseillers municipaux.

Une allocation de départ, une fondation

En écho à des récriminations déjà formulées, Alain Rayes a annoncé que si la population de Richmond-Arthabaska le choisit le 19 octobre, il remettra son allocation de départ de la mairie à une nouvelle fondation qu’il créera avec sa conjointe. Une fondation pour venir en aide aux enfants malades ou en situation de pauvreté.

Au-dessus de l’affiche «Une fenêtre pour influencer et agir» placardée à son lutrin, il a rappelé comment il en était venu à prendre l’importante décision de faire le saut en politique fédérale, une décision «lourde de conséquences pour Catherine, mes trois enfants et moi-même».

Dès 2009, a-t-il dit, il avait annoncé qu’il ne voulait pas plus de deux mandats à la mairie de Victoriaville. Depuis les fêtes 2014, il avait commencé à réfléchir à ce qu’il voulait faire après. Il savait qu’il souhaitait poursuivre en politique pour continuer à «poser des gestes qui améliorent notre qualité de vie et pour travailler à mettre en place, avec vous les acteurs du milieu, les conditions favorables à notre développement comme société».

Le futur candidat conservateur (l’assemblée d’investiture le confirmera) a rendu hommage au ministre conservateur Denis Lebel, avec qui il s’est lié d’amitié. «Il a été le premier, il y a deux ans environ à semer dans ma tête l’idée un jour de m’impliquer en politique fédérale.»

Alain Rayes a ajouté qu’il y a deux mois – le 12 février – il rencontrait le premier ministre du Canada pour la troisième fois, commettant le lapsus de le désigner comme premier ministre du Québec dans son discours.

Un chef qu’il respecte

«Un homme que je respecte, a dit M. Rayes en parlant du chef conservateur. Un homme qui dirige un parti qui a fait de l’économie, la gestion des finances publiques et la dette une priorité. Un gouvernement qui a baissé les taxes et les impôts. Un gouvernement qui retourne l’argent aux familles et qui les laisse choisir ce qui est bon pour eux. Le gouvernement qui est allé le plus loin dans l’histoire pour reconnaître les victimes d’actes criminels. Le gouvernement qui a mis fin aux libérations conditionnelles des criminels de crimes graves. Le seul parti qui demande à ce que la cérémonie pour accéder à la citoyenneté canadienne se fasse à visage découvert. Un homme qui dit ce qu’il va faire en campagne électorale et qui fait ce qu’il dit durant son mandat.»

À ceux qui doutent, je voudrais dire que mes valeurs sont les mêmes hier qu’aujourd’hui et elles seront les mêmes demainAlain Rayes

À ceux qui se désolent de voir le maire du «berceau de développement durable» adhérer à une formation dont les politiques environnementales sont décriées, il répond qu’il y a beaucoup de «démagogie» dans les commentaires. Il dit qu’il discutera abondamment de ces questions pendant la campagne électorale alors que se tiendra le Sommet de Paris et que le gouvernement va déposer ses cibles.

Tant devant son auditoire que devant les journalistes, il a souligné qu’en changeant de «zone de pouvoir», c’était pour agir encore davantage. «Je ne change pas de personnalité», a-t-il insisté, voulant porter à Ottawa les mêmes valeurs que celles qu’il a toujours défendues.

Il persiste à dire que le palier municipal est le plus près des citoyens. «Mais les deux autres paliers sont aussi importants.» Il mènera sa campagne misant sur sa personnalité, ses idées, celles du parti. Non, répond-il, ce n’est pas parce que la nouvelle de sa candidature a filtré dans les médias nationaux des rangs conservateurs qu’il a perdu le contrôle de son agenda. «Je n’ai rien confirmé. La date du 13 avril pour annoncer ma candidature avait été choisie il y a plusieurs jours.»

Une décision de famille

Si le maire devenait député, il est entendu que la famille restera à Victoriaville, confirme Catherine, sa conjointe. Elle admet que la décision a été difficile à prendre. «Il aime la politique. Il a toujours eu ça en lui. Et étant donné que je l’aime beaucoup…», a-t-elle ajouté.

Elle dit qu’il aurait renoncé à son «rêve» si elle le lui avait demandé. «On a pesé le pour et le contre. Et la colonne des contre était moins longue.» Mme Lacoste ajoute que si son mari devient député, Ottawa n’est quand même qu’à trois heures et demie de route. «Et on ne serait pas les premiers à vivre cela.»

L’«équipe» d’Alain Rayes commence déjà à se dessiner. Le jeune maire de Daveluyville, Antoine Tardif, orchestrait la période de questions lui qui deviendra son agent officiel.

Et à ces conseillers municipaux comme Benoît Gauthier et Patrick Paulin à qui on demandait s’ils étaient présents en appui au futur candidat conservateur, ils ont répondu qu’ils «étaient venus entendre l’annonce du maire».

Ce serait aussi, selon M. Rayes, le cas de ces élus et fonctionnaires municipaux dont plusieurs de la Ville de Victoriaville qui étaient présents pour «venir entendre officiellement la nouvelle de leur maire, avec laquelle ils devront vivre au cours des cinq prochains mois».

Il a aussi répondu qu’il était bien entendu sa campagne électorale, il la mènerait avec sa propre équipe et que les employés municipaux n’avaient rien à voir là-dedans.