Des mois de travail envolés en cinq minutes à la ferme « Les sacrés potagers »

Les orages violents survenus le jeudi 21 juillet ont laissé des traces dans le secteur Sacré-Cœur-de-Marie à Adstock. Les installations de la ferme « Les sacrés potagers », qui exploite une parcelle de terre à l’Incubateur agroalimentaire des Appalaches, ont été lourdement endommagées.

« Le vent a brisé les deux tunnels chenilles que nous avions au champ. Les tiges se sont pliées, puis cassées », a raconté au Courrier Frontenac la maraîchère Marjori Lehoux.

Cette dernière cultive des fleurs coupées et comestibles, des plantes médicinales et des légumes biologiques. Une bonne partie de sa production a été abîmée. « Les plants étaient couchés sur le côté. Je n’ai pas eu le temps de tout évaluer, mais il y aura beaucoup de pertes. J’espère que dame Nature sera aussi forte à se relever. »

Gracieuseté

La productrice évalue les dommages à plusieurs milliers de dollars. « Seulement les deux tunnels chenilles, cela représente 6000 $. Je venais d’acheter la toile qui va par-dessus. Tout était solide, mais avec la pression du vent, tout a écrasé sur le sens de la longueur. »

Elle admet s’être sentie découragée et surtout impuissante devant la situation. « Je me trouvais dans le bâtiment de service. Je voyais tout cela se produire et je ne pouvais rien faire. Nous avons semé chaque graine qui a fait un mini-plant que nous avons ensuite transplanté manuellement dans le champ. Ce sont des mois de travail qui se sont envolés en cinq minutes. Nous devons maintenant nous relever et apprendre de cette expérience. »

Marjori Lehoux a profité de l’occasion pour conscientiser ceux et celles qui se plaignent des prix qui peuvent être plus élevés si l’on compare à ceux affichés au supermarché. « Nous entendons souvent des gens dire que nos tomates ou nos laitues sont plus chères que celles vendues en épicerie. Mes produits sont récoltés la veille, ils sont frais et plus gros que ceux que l’on retrouve dans les grandes surfaces. Parfois, nous sommes découragés d’avoir ce genre de commentaire parce que les consommateurs ne voient pas tout le travail derrière cela. Nous sommes à genoux dans nos champs. Nous semons nos oignons verts et nous désherbons chaque semaine. À l’épicerie, les légumes proviennent du Mexique et des États-Unis, ils sont récoltés deux à trois semaines avant et ils sont traités pour être conservés. C’est un peu plate d’entendre cela », a-t-elle conclu.