Des pertes de revenu de 50 % pour certains commerces

Le secteur des rues Notre-Dame Est, Cyr et Mailhot au centre-ville de Thetford Mines ressemble depuis le début juin à un champ de bataille en raison des travaux. Cette situation a d’ailleurs créé plusieurs désagréments à certains commerçants qui ont tout de même apprécié la grande collaboration de l’entrepreneur et le nouveau look de ce tronçon.

Sans surprise pour quelques commerçants, la baisse d’achalandage a mené à une diminution des revenus de près de 50 %. C’est le cas notamment du Nettoyeur Ultra, du restaurant Crêpicuriennes et du magasin Chez Marie-Anne.

«C’était complètement désastreux. J’ai eu des journées à un client. Mes personnes âgées ne peuvent pas passer par en arrière, donc la clientèle a été épouvantable. Je peux comprendre que les travaux, il faut que ça se fasse, mais la période qu’ils ont choisie n’était à mon avis pas la bonne», a raconté le propriétaire de Nettoyeur Ultra, Stéphane Turgeon.

Pour sa part, la propriétaire de Crêpicuriennes, Catherine Beaudoin, n’a pas aimé que des travaux soient faits en même temps sur la rue St-Alphonse. «On nous avait bien informés pour la Notre-Dame, mais sur la St-Alphonse, nous ne le savions pas du tout. Les trois semaines où les travaux y étaient effectués en même temps nous ont tués parce que les gens ne savaient pas par où passer. Au départ, je leur disais d’aller se stationner derrière le Dépanneur du coin, toutefois, quand la rue St-Alphonse a été fermée, ce n’était plus possible. Je le sais que c’est fait dans le but d’améliorer la ville, mais comme jeune commerçante, le fonds de roulement que je n’avais presque pas y est passé», a-t-elle soutenu.

De son côté, malgré la baisse assez marquée de sa clientèle, le propriétaire de Chez Marie-Anne, Jose Portillo, reconnaissait la nécessité des travaux. «C’est pareil partout ailleurs. Quand il y a de gros travaux, les commerces sont toujours affectés», a-t-il réagi.

Un autre propriétaire ayant voulu garder l’anonymat ne digère tout simplement pas que la Ville ait priorisé le Festival de la relève plutôt que ses commerces. «Ce qu’on se fait dire, c’est qu’il faut que ça se fasse avant le Festival de la relève. Cet événement en mène large. C’est comme si la Ville ne virait pas sans lui, mais c’est seulement trois jours sur 365. Nous continuons à vivre quand même. J’ai payé pour que ça se fasse avant le festival», a-t-il déploré.

Plus de peur que de mal

Pour d’autres commerçants, les travaux n’auront finalement eu peu ou pas de dommages sur leurs revenus, c’est le cas pour le Cinéma Pigalle et le restaurant Rouge Poisson.

«Je suis resté très surpris de l’évolution des travaux. Il y avait toujours un accès pour les gens en auto. Ça n’a pas affecté la clientèle du cinéma. Quand il y a eu le gros trou devant, en trois jours c’était terminé et ça ne m’a pas fait fermer. Même sur semaine, ça n’a rien dérangé. Je suis bien content du déroulement et du résultat», a affirmé le propriétaire du Cinéma Pigalle, Georges Bogus.

Un peu anxieux au départ, l’un des propriétaires du restaurant Rouge Poisson, Louis Thivierge, a souligné qu’il y a eu plus de peur que de mal. «Ça me stressait un peu, même si finalement cela a bien été. Oui, nous avons eu une légère baisse, mais rien d’inquiétant. C’est un moment plate à passer, mais le résultat final est très bien. Ça fait 20 ans que je suis propriétaire de l’immeuble et aucunes réparations n’ont été faites durant cette période.»

Bonne collaboration

Quelques-uns des propriétaires s’entendaient pour dire que l’entrepreneur avait bien collaboré avec eux et les avaient tenus informés tout au long des travaux. «Les travailleurs venaient souvent me voir et répondaient à mes questions. Je pouvais aussi aller les voir si j’avais des interrogations», a confié Catherine Beaudoin.

Même son de cloche du côté de Louis Thivierge. «On a eu une belle collaboration avec la Ville et l’entrepreneur.»

Par ailleurs, le nouvel aspect de la rue et des trottoirs plait bien aux propriétaires. Selon Catherine Beaudoin, le stationnement que d’un côté de la rue apportera une meilleure fluidité au trafic. «On redonne la rue aux gens. Ce sera une belle rue qui sera intéressante à traverser. Elle était rendue maganée!»

Une publicité qui fait jaser

La propriétaire de Crêpicuriennes a utilisé un moyen plutôt humoristique par l’entremise de Facebook afin d’attirer des gens à son commerce malgré les travaux. Elle a publié plusieurs photos la montrant elle ou ses produits en plein chantier.

«Il faut le prendre avec humour parce que nous n’avons pas le choix. Peu importe ce que j’en pensais, il fallait que ça se fasse. Cela m’a quand même aidé, je m’en faisais parler partout. Si je n’avais pas fait cela, ça aurait été encore pire.»