Des retombées de plus de 6 millions $ pour la région

THETFORD. Alors qu’une étude de KPMG-SECOR démontre que l’investissement dans la recherche est un moteur économique important, cette tendance se confirme ici par les deux Centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) du Cégep de Thetford, qui ont rapporté 6,6 millions $ pour la région en 2012-13.

Des résultats non négligeables donc pour le Centre de technologie minérale et de plasturgie (CTMP) et le Centre collégial de transfert de technologie en oléochimie industrielle (Oléotek). «Ce sont des retombées directes de nos activités, explique le directeur général d’Oléotek, David Berthiaume. Nous avons un budget annuel que nous dépensons et que nous donnons en salaires. Récemment, nous avons fait des rénovations majeures de nos laboratoires, donc il y a eu des bénéfices pour les gens qui sont dans le domaine de la construction dans la région.» Les retombées proviennent aussi des clients, donc par les employés qu’ils embauchent et par leurs investissements.

Selon M. Berthiaume, cette étude avait avant tout été commandée par la Fédération des cégeps et le Réseau Trans-tech, qui regroupe les CCTT, afin de démontrer l’importance des cégeps, mais aussi des centres de recherche collégiaux pour l’économie des régions du Québec. «Au début, nous voulions aller chercher plus d’argent parce que nous trouvions que nous avions de bons résultats. Nous n’avions cependant pas de chiffres à présenter aux décideurs. L’utilité de cette étude était donc de démontrer plus clairement les résultats dont nous parlions.»

À présent, elle pourrait surtout servir à ne pas perdre les acquis. «L’étude a été demandée avant même le début des coupures. Maintenant, ça pourrait plutôt aider à conserver nos budgets. Nous croyons toutefois que l’investissement est très positif pour toutes les régions du Québec et qu’il faut continuer d’en mettre plus», affirme M. Berthiaume.

Financement presque autonome

Le financement du CTMP vient majoritairement des clients et des services offerts. Une plus petite partie provient de fonds publics. «Étant un organisme à but non lucratif, nous recevons de l’argent du fédéral et du provincial par l’entremise du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et du Fonds de recherche du Québec en nature et technologies (FRQNT)», précise François Therrien, responsable du développement des affaires et des communications au CTMP.

Même chose du côté d’Oléotek qui ne reçoit que 280 000 $ du gouvernement provincial sur un budget de près de 2 millions $. «Notre financement du gouvernement provincial vient du ministère de l’Éducation avec 200 000 $ par année et du ministère du Développement économique avec 80 000 $. Nous avons récemment été coupés par ce dernier et nous croyons que ce sera encore le cas l’an prochain. C’est quand même mineur, mais nous allons voir les impacts à long terme étant donné que nous avons besoin de chaque dollar», insiste M. Berthiaume. Le reste du financement d’Oléotek vient du gouvernement fédéral et des clients.

Des joueurs importants

L’étude de KPMG-SECOR démontre sans équivoque que les CCTT du Québec apportent des bénéfices pour les entreprises et pour la société québécoise. Au Québec, les 49 CCTT, affiliés aux cégeps et collèges, sont des centres de recherche appliquée qui collaborent aux projets de recherche et d’innovation des entreprises et organismes.

En 2012-2013, près de 4000 clients ont pu bénéficier du soutien des CCTT du Québec dans leurs projets. À Thetford, ce sont plus de 245 projets qui ont bénéficié de l’appui du CTMP et d’Oléotek. L’impact de ces CCTT se fait sentir sur la profitabilité des entreprises québécoises, qui se sont partagées près de 210 millions $.

Ainsi, encore en 2012-2013, le gouvernement du Québec a investi 19,8 millions $ dans les centres de recherche. Pour la même année, les dépenses des CCTT ont permis de générer des entrées fiscales et parafiscales de 18 millions $ pour le gouvernement du Québec et de 7 millions $ pour le gouvernement fédéral.

Le saviez-vous?

La mission du CTMP est de contribuer et supporter le développement de produits et de procédés novateurs pour des entreprises et organismes québécois des secteurs de la technologie minérale et de la plasturgie. Il assure des services de recherche appliquée et d’assistance technique liés au développement et à l’optimisation de procédés et de produits.

La mission d’Oléotek est d’aider les entreprises à innover dans les secteurs de la chimie renouvelable, de la chimie verte, du pilotage de procédés et des bioproduits industriels tout en contribuant activement au maintien d’un pôle d’excellence régional à portée internationale.