Deux récréations obligatoires : l’idée est bonne mais…

Le président du Syndicat de l’enseignement de l’Amiante (SEA), Francis Jacob, croit que l’idée du gouvernement du Québec d’offrir aux enfants du primaire deux périodes de récréation obligatoires dès la prochaine rentrée scolaire est bonne, mais il s’interroge sur la manière dont tout cela va s’orchestrer.

«Faire bouger les jeunes et les envoyer à l’extérieur, nous ne pouvons pas être contre. Cela leur permet d’être plus calmes et plus réceptifs lors du retour en classe. Sauf que ça va amener bien des changements dans la façon de faire», a-t-il mentionné au Courrier Frontenac.

Selon lui, l’ajout d’une récréation chaque jour pourrait rallonger les journées de travail. «Il ne faut surtout pas que la commission scolaire pense pouvoir récupérer ces 20 minutes sur l’heure du dîner du personnel parce que dans certaines écoles, ils n’ont même pas le temps minimum. Les gens devraient au moins avoir droit à 75 minutes et à quelques endroits ils n’ont même pas 50 minutes.»

Francis Jacob se questionne aussi en ce qui a trait à la surveillance des élèves. «Je ne sais pas ce qu’ils veulent faire, mais j’espère qu’ils n’envisagent pas en plus de confier cela aux enseignants qui ont déjà des tâches pleines. Ça ressemble encore à une augmentation de la charge de travail puisque ça me surprendrait bien gros qu’ils aient prévu engager des surveillants d’école.»

Il avance que la décision du gouvernement pourrait également avoir un impact sur le transport scolaire. «Il y a des écoles qui commencent à 7 h 45 pour finir à 14 h et d’autres à 8 h 30 jusqu’à 16 h. Ça dépend toujours où tu es situé sur le territoire. De plus, nécessairement, si tu bouges l’horaire du primaire, tu modifies celui du secondaire à cause du transport scolaire.»

«Chaque fois que le gouvernement a une bonne idée, ça tombe toujours dans la cour des enseignants. Comment vont-ils organiser cela?» – Francis Jacob

Un défi organisationnel

De son côté, le directeur général de la Commission scolaire des Appalaches, Jean Roberge, est d’avis que l’obligation d’offrir deux récréations par jour est en cohérence avec les orientations ministérielles, mais également avec celles de la commission scolaire.

Il reconnait que cela représente un défi sur le plan organisationnel. «Cela va effectivement entraîner des changements au niveau du transport et de la planification des horaires à l’intérieur des écoles. Ceux-ci amènent une réflexion et une réorganisation. Nous allons nous ajuster et trouver les solutions pour répondre à cette exigence.

M. Roberge est conscient qu’il y a des règles à respecter en lien avec les normes du travail et les conventions collectives. «Nous allons nous assurer de tout regarder afin que tout le monde soit respecté. Des horaires d’autobus et de journée ça se modifie. Il faut se laisser le temps de bien réfléchir», a-t-il conclu.