Projet de valorisation des résidus à la mine Carey

Grâce à un partenariat entre les entreprises ECO2 Magnesia et 3R Minéral, une usine qui produira de l’oxyde de magnésium (MgO) sera installée à même l’ancien chantier de la mine Carey, soit sur le 3e rang dans les municipalités de Sacré-Cœur-de-Jésus et de Tring-Jonction. Le projet représente un investissement de 250 millions $.

Le MgO qui sera produit sera exporté partout dans le monde, entre autres pour la fabrication de briquettes. (Photo Thyssenkrupp)

Plus précisément, par un procédé écologique, l’usine y prendra les résidus miniers de l’exploitation de l’amiante, les décontaminera et les transformera en oxyde de magnésium. « Le plus pur de la planète », a avancé Paul Boudreault, administrateur de ECO2 Magnesia.

À la première phase de l’usine, dont la construction devrait être lancée en 2023 pour être prête en 2024, celle-ci devrait produire 20 000 tonnes de MgO par année. À la seconde phase, possiblement lancée environ cinq ans après le début des opérations, l’usine devrait produire 60 000 tonnes annuellement.

« C’est une entente historique. Il y a 80 milliards $ de valeur dans les résidus de la mine. […] On est dans la nouvelle ère de l’or blanc », a commenté pour sa part Guy Bérard, président de 3R Mineral. Mentionnons ici que l’entente entre les deux entreprises est d’une durée de 60 ans.

« Si vous faites une recherche sur Internet et que vous cherchiez le mot « amiante » ou le mot « Chernobyl », vous trouverez les mêmes images. Aujourd’hui, on est ailleurs. […] Ça va contribuer à l’avancement du Québec à tous les niveaux », s’est enthousiasmé Paul Vachon, maire de Kinnear’s Mills, préfet de la MRC des Appalaches et président de la Table régionale des élus municipaux de Chaudière-Appalaches.

À terme, le projet créera une centaine d’emplois et revalorisera plus de 480 000 tonnes de résidus miniers par année, ceci tout en évitant l’émission de 160 000 tonnes de gaz à effet de serre par an (comparativement aux procédés utilisés par les autres entreprises productrices de MgO). Or, puisque celles-ci sont désormais taxées sur leurs émissions de gaz carbonique, utiliser un produit développé par un procédé écologique lui offre, selon Paul Boudreault, une valeur ajoutée.

« L’empreinte carbone devient un facteur de décision. […] On vous amène une solution qui a été travaillée par d’éminents chercheurs pendant dix ans « , a-t-il assuré, en avançant que le gouvernement du Québec commence à s’ouvrir sur le caractère sécuritaire de la technologie utilisée. « Il faut se baser sur la science, pas l’émotivité. »

OXYDE DE MAGNÉSIUM

Le MgO est présent dans différents types de produits, tels que les médicaments antiacides et les pneus. Connu pour être un retardateur de flammes et pouvant résister à de très hautes températures, le MgO qui sera produit sera exporté partout dans le monde, entre autres pour la fabrication de briquettes pour des entreprises spécialisées dans la transformation d’acier ou de ciment (par exemple).

Notons que les projets de développement du chemin de fer dans la région ne sont pas étrangers à l’enthousiasme des deux entreprises partenaires. En mars dernier, dans le cadre de l’appel de projets d’innovation et de vitrines en technologies propres lancé par le gouvernement du Québec, le projet a obtenu une aide financière de 2 millions $.