Éoliennes de l’Érable ne tient pas parole : le promoteur abandonne deux promesses

SAINT-FERDINAND – Éoliennes de l’Érable abandonne son projet de construction du bâtiment de l’Étoile de l’Érable, un investissement présumé de l’ordre de 4 millions $, tout comme son objectif de créer 25 emplois permanents pendant la durée de l’exploitation de la centrale éolienne.

Des travaux plus chers que prévu, du retard dans la réalisation du parc, un recours collectif qui inquiète la compagnie et des difficultés d’arrimer l’emplacement de l’Étoile de l’Érable avec la CPTAQ sont au nombre des raisons données par Éoliennes de l’Érable à la Municipalité de Saint-Ferdinand pour justifier cet abandon.

L’Étoile de L’Érable, un bâtiment multifonctionnel, devait servir de lieu de réception des visiteurs, accueillir des expositions, séminaires et conférences en plus d’offrir un programme d’activités éducatives, culturelles et sportives pendant toute l’année.

Nouvellement en poste depuis novembre 2013, le maire de Saint-Ferdinand, Rosaire Croteau, s’est dit déçu de cette décision de l’entreprise qui ne respecte pas ses promesses, mais conserve espoir de réaliser un autre projet avec Éoliennes de l’Érable qui devrait satisfaire, tant les opposants du projet de parc éolien en milieu habité que les propriétaires d’attraits touristiques et commerçants du milieu que la Municipalité et la compagnie elle-même.

Pour M. Croteau, il est évident qu’il y aura un impact pour sa Municipalité. « Ce bâtiment de l’Étoile de l’Érable devait nous rapporter jusqu’à 30 000 $ par année en revenus de taxation et aurait permis d’augmenter l’achalandage touristique sur notre territoire au profit de nos commerçants. »

« C’est évident que ça a aidé Éoliennes de l’Érable à vendre son projet, mais il n’y a jamais eu d’engagement formel de sa part. Il n’y avait rien de signé. C’est une situation qui est un peu plate, j’en conviens, mais je ne mettrai pas d’énergie dans mon mandat de quatre ans pour engager un procès qui n’aboutirait à rien. J’aime mieux garder mes énergies pour bâtir, d’autant plus qu’il y a ouverture de la compagnie pour une autre compensation », d’expliquer M. Croteau sans vouloir en dire davantage pour l’instant sur ce projet de nouvelle structure qui n’en est qu’à une étape embryonnaire.

Quant aux 25 emplois qui devaient être créés durant l’exploitation du parc, M. Croteau se montre également très déçu. « On parlait de 25 emplois intéressants, mais il semble que ce nombre sera réduit à six ou sept tout au plus », d’expliquer M. Croteau.

Réaction du RDDA

Dans un communiqué de presse, le Regroupement pour le développement durable des Appalaches (RDDA) dénonce le comportement du promoteur Enerfin. « Éoliennes de L’Érable a trompé les élus et la population en reniant ses engagements économiques associés à son projet éolien. »

« La construction du bâtiment l’Étoile de l’Érable est abandonnée tout comme l’objectif de créer 25 emplois permanents pendant l’exploitation de la centrale éolienne. Ces deux promesses étaient des arguments de vente majeurs du promoteur pour faire accepter son projet par le gouvernement, les élus et la population », peut-on lire dans le communiqué.

« Le promoteur n’a cessé de vanter le projet et même de le bonifier d’un jardin botanique pour un investissement global de 4 à 5 millions $ devant rapporter autour de 20 000 $ par année en taxes municipales à Saint-Ferdinand », ajoute le RDDA.

Au moment même où les éoliennes sont mises en service, le promoteur évoque toutes sortes de raison pour tenter de justifier cet abandon, notamment des dépassements de coût du projet. « Pourtant, le projet éolien de L’Érable estimé à 420 millions $ au départ a nécessité un investissement de 365 millions $ (260 millions d’euros) selon un communiqué émis le 27 novembre à Madrid par la maison mère d’Enerfin », précise le RDDA.

Pour le RDDA, la création de 25 emplois permanents dans la région est un autre argument de vente majeur sans cesse clamé sur toutes les tribunes par Éoliennes de l’Érable. « La vérité est que le projet éolien de L’Érable génère à peine quatre à cinq emplois, soit le ratio moyen pour l’entretien et l’exploitation d’une centrale de 50 turbines. Nous avions mis en garde les autorités sur les mensonges et les exagérations du promoteur, évoquant son passé sombre en Espagne où il a été condamné à plusieurs reprises relativement à la gestion de ses centrales éoliennes, notamment en refusant de verser les redevances à plusieurs municipalités », ajoute le RDDA.

« Sur la promesse de juteuses retombées économiques, le promoteur a sciemment trompé les élus et la population. Il a la responsabilité morale de faire amende honorable et de compenser pour les pertes monétaires causées par l’abandon de ses engagements. Nous incitons les élus de la MRC de L’Érable à prendre tous les moyens nécessaires, incluant le recours à des mesures légales, pour forcer le promoteur au respect de ses engagements », conclut pour sa part le RDDA.

 

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