Fin de la desserte ambulancière locale le soir et la nuit à East Broughton

Depuis septembre dernier, le point de service de l’entreprise de soins préhospitaliers CAMBI situé à East Broughton n’est plus en fonction le soir et la nuit. La couverture de cette zone est désormais assurée par des paramédics des municipalités limitrophes, une décision qui est loin de plaire aux élus municipaux.

Cette réorganisation s’inscrit dans le cadre de la demi-conversion des horaires de faction pour des horaires réguliers de 12 heures. Ainsi, plutôt que d’être attachés à leur radio 24 heures sur 24 pendant sept jours, les employés affectés au point de service d’East Broughton s’y présentent dès 7 h, prennent leur véhicule d’urgence et sillonnent les routes de la région. Lorsque leur journée de travail se termine à 19 h, les ambulances appelées à intervenir à l’est de la MRC des Appalaches peuvent aussi bien se trouver à Thetford Mines qu’ailleurs en Chaudière-Appalaches.

« Les horaires de faction sont décriés par le personnel, mais également par les syndicats et les entreprises depuis plusieurs années puisque la conciliation travail-famille est très difficile, tout comme l’attraction et la rétention des employés. Maintenant, lorsqu’ils ont complété leur relais, les paramédics sont en congé et ne peuvent pas être rappelés avant le lendemain », a expliqué Richard Ouellet, conseiller-cadre en sécurité civile et services préhospitaliers au Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA).

Son organisation priorise maintenant un déploiement dynamique qui prend en compte la distance et le niveau d’urgence de chaque appel. Les équipes sont ainsi amenées à travailler ensemble, peu importe le moment de la journée afin d’assurer un meilleur service à la population. « Il est possible qu’une ambulance de Thetford Mines soit demandée à se déplacer jusqu’à Beauceville parce qu’il n’y a personne là-bas. Les véhicules sont d’ailleurs tous géolocalisés en temps réel. Le répartiteur médical d’urgence peut donc assurer une couverture à l’échelle de Chaudière-Appalaches. »

Le CISSS-CA s’est d’ailleurs montré insistant aux dires de M. Ouellet pour se voir accorder par le ministère de la Santé et des Services sociaux du financement afin que les paramédics puissent avoir un meilleur horaire de travail.

Une situation dénoncée

Les élus municipaux d’East Broughton réclament quant à eux le retour de la desserte locale le soir et la nuit. Ils se disent préoccupés quant aux délais de réponse supplémentaires qui peuvent survenir. « Nous trouvons que cela n’a pas de bon sens. Nous n’avons même pas été consultés à ce propos. Nous avons été avisés de la fin de la couverture de nuit. Cela nous a été imposé », a déploré le maire Jean-Benoît Létourneau.

Son conseil a adopté lors de la dernière séance publique une résolution visant à demander qu’une solution soit trouvée afin qu’une couverture puisse être assurée par des professionnels de la santé sur place, et ce, en tout temps. « Les citoyens n’ont pas à payer potentiellement de leur vie pour des questions de logistique. Il ne leur incombe pas non plus de porter la responsabilité de donner les premiers soins d’urgence », a ajouté M. Létourneau.

Dans l’attente d’un dénouement satisfaisant, la Municipalité tente de former une équipe de premiers répondants disponible le soir et la nuit le temps qu’une ambulance puisse se déplacer sur le lieu de l’intervention. « Nous allons essayer d’avoir un véhicule qui servira en quelque sorte d’unité mobile. Des citoyens se sont proposés. Cela devrait se mettre en branle rapidement. Nous devrons payer pour les former et les rémunérer en conséquence. Nous n’avons pas le choix de nous acclimater », a souligné le maire.

De son côté, Richard Ouellet a précisé que le CISSS-CA a toujours démontré de l’ouverture aux demandes de rencontres et au dialogue à ce sujet. « Ce n’est pas un passage obligé. Si les intervenants, les municipalités et la population ne veulent absolument pas de ces horaires, nous pouvons revenir aux anciens n’importe quand. Nous retournerons les sommes investies au ministère de la Santé et des Services sociaux et elles seront injectées ailleurs. Nous devons lui rendre des comptes après 3, 6, 12 et 24 mois d’implantation. Nous sommes actuellement en période d’analyse. D’ici la fin janvier, nous devrions être en mesure de sortir des statistiques et des données intéressantes. »