GROBEC reçoit favorablement le plan d’action de Québec sur l’amiante

Le Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour (GROBEC) estime que la création d’un « Observatoire national de l’amiante », qui assurera autant la concertation des acteurs locaux que les études scientifiques sur l’impact de l’amiante sur l’eau, est la pierre angulaire sur laquelle s’appuiera la prise en charge de ce passif minier.

L’organisme sans but lucratif souhaite que les mesures de remédiation et de restauration qui y sont annoncées permettent d’appliquer les recommandations émises dans le Plan de contrôle des sédiments amiantés du secteur minier de la Haute-Bécancour 2022-2027. Il cible une dizaine de mesures de rétention, particulièrement aux mines Normandie, British Canadian, King Beaver et lac d’Amiante. Il a été développé en collaboration avec une quinzaine de partenaires locaux et régionaux.

À ce jour, il a reçu un appui formel de la majorité des partenaires ayant participé à son élaboration, dont Granilake, propriétaire de la mine Lac d’amiante, la MRC des Appalaches, la Ville de Thetford Mines, les municipalités de Saint-Joseph-de-Coleraine et d’Irlande ainsi que l’Association de protection du lac à la Truite d’Irlande.

Ce plan de contrôle des sédiments amiantés propose des pistes de solution pour contenir les résidus sur les sites miniers afin d’éviter qu’ils ne se retrouvent dans la rivière Bécancour et ses lacs fluviaux en aval, les lacs à la Truite d’Irlande et William. Rappelons que ces sédiments amiantés causent un préjudice à la rivière Bécancour et ses lacs fluviaux. 

Une étude réalisée par le département de géographie de l’Université Laval a démontré que les montagnes de résidus miniers s’érodent, laissant s’échapper de grandes quantités de sédiments et de fibres d’amiante. Ceux-ci sont transportés par la rivière Bécancour et viennent rapidement remplir ces deux lacs, les faisant vieillir prématurément. D’ici quelques dizaines d’années, le lac à la Truite d’Irlande, déjà à l’agonie, est menacé de disparaître. De plus, quoiqu’aucun critère de qualité de l’eau pour l’amiante ne soit en vigueur au Québec à l’heure actuelle, par principe de précaution, ce minerai ne devrait pas pouvoir s’échapper librement des anciens sites miniers.

Le GROBEC propose également de restaurer l’ancien cours de la rivière Bécancour et l’ancien lac Noir, aujourd’hui devenu la fosse de la mine Lac d’amiante. Rappelons que le lac Noir a été asséché de 1955 à 1959 pour faire place à l’exploitation de l’amiante. La rivière Bécancour qui le traversait a aussi été détournée à l’époque sur plus de deux kilomètres. L’étude a démontré qu’avant son dragage, le lac Noir permettait aux sédiments amiantés provenant de Thetford Mines et Black Lake de s’y déposer. Aujourd’hui, la réappropriation du lit de la rivière Bécancour vers la fosse du Lac d’amiante permettrait de diminuer la quantité de sédiments amiantés transportés par cette rivière vers les lacs à la Truite d’Irlande et William, en plus de créer un lac intéressant pour la vie aquatique et d’éventuels villégiateurs, pêcheurs et plaisanciers.

Finalement, le GROBEC est d’avis que la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement du Québec devra minimalement permettre d’appliquer les lois en vigueur exigeant que les sites miniers se dotent d’un plan de restauration et lui déposent la garantie financière pour sa réalisation avant d’entreprendre la valorisation des résidus miniers amiantés. Il est également impératif que la Loi sur la qualité de l’environnement soit dorénavant appliquée sur les activités de valorisation des résidus miniers amiantés. Ces mesures éviteront de répéter les erreurs du passé et seront garantes d’un avenir meilleur pour la rivière Bécancour, les lacs à la Truite et William, ainsi que les habitants de la région.