Impasse de 2,5 millions $ pour un projet de 30 millions $

Le développement d’un pôle récréotouristique qui sera situé au pied du mont Adstock est présentement bloqué par une impasse au niveau du financement d’une route reliant celui-ci au reste de la station et de l’amélioration du chalet d’accueil.

Le Domaine Escapad est un projet de près de 30 millions $ d’investissements privés qui prévoit la construction de micro-chalets, condos et espaces de camping agrémentés d’activités telles que de la baignade, des jeux d’eau, un parcours arbre en arbre, ainsi que des pistes de randonnée, de vélo et de ski de fond.

Selon le maire d’Adstock, Pascal Binet, les promoteurs œuvrent toujours pour obtenir les autorisations nécessaires auprès du ministère de l’Environnement et le dossier chemine bien aux dires de ceux-ci. Le Courrier Frontenac a d’ailleurs appris que ces derniers ont convenu d’une entente de principe pour acquérir le Club de golf en autant que le financement du projet se concrétise.

Le problème actuel provient surtout du financement pour la construction d’une route qui est d’autorité municipale. «Nous aurions besoin notamment de 2,5 millions $ pour relier l’ensemble du pôle récréotouristique, soit une route de deux kilomètres, sans parler du chalet. Nous avons l’appui de la MRC des Appalaches et nous sommes accompagnés par la Société de développement économique de la région de Thetford dans ce dossier. Nous faisons tout ce qui est nécessaire en sollicitant plusieurs rencontres auprès de différents ministères. Nous avons fait une demande via le fonds fédéral de 50 millions $, mais on nous a dit que ça ne rentre pas dans les critères. Nous avons fait d’autres demandes sans recevoir de réponses. On nous dit que notre projet est hors normes», soutient M. Binet.

Fonds fédéral

Le maire d’Adstock est particulièrement déçu que l’Initiative canadienne de diversification économique des collectivités tributaires du chrysotile (fonds fédéral de 50 millions $) n’ait pas permis de dénouer l’impasse étant donné qu’il reste environ 4 millions $ dans l’enveloppe. Trois projets ont été soumis, soit celui d’Adstock, la phase 2.1 du Centre historique de la mine King et le Centre de transformation agroalimentaire des Appalaches.

«Vous ne pouvez pas demander aux citoyens d’Adstock de prendre en charge seuls le financement de la voie d’accès et du nouveau chalet d’accueil. Ces infrastructures sont régionales et pas seulement municipales.» – Pascal Binet

«Pourquoi ne pas avoir étudié la possibilité de réaliser les trois avec l’enveloppe restante, se demande Pascal Binet. C’est un projet touristique régional. Nos skieurs provenant d’Adstock représentent environ 5 % de la clientèle, le reste provient du reste de la région et de l’extérieur. Pourquoi est-ce que ce serait aux citoyens d’Adstock de payer la facture à 100 %? Pour KB3, les gens de Thetford Mines n’ont pas payé les coûts à 100 %, pourquoi les gens de chez nous devraient le faire?»

Le Courrier Frontenac a tenté d’obtenir des réponses du côté des gens de Développement économique Canada au sujet des raisons derrière le refus de financer ce projet, mais ils ont répondu qu’ils ne commentaient pas les dossiers des clients.

Pour ce qui est des programmes provinciaux, la Municipalité est encore en attente de réponses, mais le dossier continue de cheminer. Les élections sont venues quelque peu ralentir le processus. Notons que la députée de Lotbinière-Frontenac, la caquiste Isabelle Lecours, s’était prononcée en faveur du projet avant les élections.

Travaux retardés

La Municipalité d’Adstock était prête à aller en appel d’offres ce mois-ci pour la conception des plans et devis et débuter les travaux avant le début de l’hiver. «Nous venons de perdre une saison. Le temps joue aussi contre nous parce que les promoteurs sont prêts à investir dès maintenant. C’est aussi cela que j’ai de la difficulté à comprendre. Nous avons 30 millions $ d’investissements privés qui vont venir engendrer le double en retombées et nous sommes incapables d’avoir un appui de quelques millions de dollars pour lancer le projet. Après la salle de quilles, le karting, pouvons-nous nous permettre comme région de perdre le mont Adstock? Nous allons voir ce que nous pouvons faire avec ce que l’on va nous donner, mais ça prend un point de départ et pour l’instant nous ne l’avons pas», déplore Pascal Binet.

Collecte de fonds pour la Coopérative

La Coopérative de solidarité récréotouristique du Mont Adstock a de son côté reçu de bonnes nouvelles pour la mise à jour des installations entourant l’enneigement, l’éclairage du ski en soirée et de nouvelles pistes familiales. Le conseil d’administration se mobilise afin de préparer une collecte de fonds dans la région pour recueillir les derniers montants pour réaliser les travaux totalisant plus de 2 millions $.

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