Irlande : la rivière aux Pins sort de son lit

APPALACHES. La rivière aux Pins située sur le territoire de la municipalité d’Irlande a fait des siennes au cours des derniers jours. En effet, un embâcle s’est formé à proximité du pont Chrétien à la suite des précipitations de pluie. La circulation automobile y est toujours autorisée.

Pour le maire Bruno Vézina, cette situation était prévisible. «Pendant plusieurs années, nous faisions des travaux d’entretien sur la rivière aux Pins pour justement éviter les embâcles. Depuis huit ans, le ministère de l’Environnement nous le défend prétextant que nous n’avons aucune raison d’y aller et que ce n’était pas nécessaire de faire des travaux à cet endroit. Nous avons maintenant un bel exemple de ce que donnent les nouvelles normes environnementales.» 

Ce dernier a tenu à préciser que les travaux réalisés à l’époque étaient toujours encadrés par le ministère de l’Environnement et la MRC des Appalaches et qu’ils se faisaient à des périodes de l’année très spécifiques. «Malgré le fait que nous avons un dossier impeccable concernant l’entretien des cours d’eau, il y a de nouvelles politiques qui viennent nous empêcher de procéder ainsi afin de protéger les biens et infrastructures municipales», a déploré M. Vézina.

Taxes cachées?

La Municipalité d’Irlande et la MRC des Appalaches travaillent d’ailleurs ensemble dans le but de faire comprendre au  gouvernement du Québec qu’une non-intervention cause également des dommages collatéraux. «Il se forme actuellement des amoncellements de bancs de gravier dans la rivière et ce sont eux qui créent en quelque sorte l’embâcle puisque la glace s’assoit là-dessus et il y a donc obstruction. Depuis deux ans, le ministère de l’Environnement exige des certificats d’autorisation extrêmement coûteux lorsque les Municipalités veulent intervenir», a déclaré Bruno Vézina.

Selon lui, ces frais se chiffrent autour des 5000 $ par année en incluant les frais d’ingénierie. Il estime que ces coûts sont abusifs et considère qu’il s’agit d’une forme de taxation qui est inacceptable. «Ce que nous voulons, c’est de pouvoir identifier des fosses à sédiments et procéder par la suite à un entretien récurrent sans toujours avoir besoin de demander un certificat d’autorisation au ministère de l’Environnement», a-t-il dit.

Rencontre au sommet

La directrice générale de la MRC des Appalaches, Marie-Eve Mercier, a confié qu’une rencontre avec des représentants du ministère de l’Environnement est prévue, le jeudi 4 février, à Ste-Marie. Il sera entre autres question des problématiques vécues dans les différents cours d’eau du territoire et des exigences en vigueur.

Mme Mercier a fait savoir que son organisation ne peut actuellement intervenir dans le dossier qui préoccupe la Municipalité d’Irlande. «Selon la loi 105 sur les compétences municipales, toute MRC doit réaliser les travaux requis pour rétablir l’écoulement des eaux lorsqu’elle est informée de la présence d’une obstruction qui menace la sécurité des personnes et des biens. On constate ici la présence d’eau dans un champ. Nous sommes à l’affût, nous discutons avec le ministère, mais il n’y a pas d’urgence.»

La MRC des Appalaches souhaite elle aussi que le ministère de l’Environnement reconnaisse l’historique de récurrence et autorise les Municipalités à entretenir leurs cours d’eau sans nécessairement devoir obtenir un certificat d’autorisation au préalable.