Isabelle Claveau bientôt de retour auprès des siens

La Thetfordoise Isabelle Claveau pourra de nouveau savourer la vie auprès des siens dans une maison entièrement adaptée à ses besoins. D’importants ennuis de santé, survenus en janvier 2021, l’ont forcé à s’installer dans un CHSLD.

La femme de 49 ans a été victime d’une forme d’AVC. Son système immunitaire s’est attaqué à son système nerveux central et tous ses membres ont paralysé. Elle doit se déplacer en fauteuil roulant et vivre avec une vue partielle. Il lui était donc impossible de continuer à demeurer dans sa petite maison de deux étages.

Un grand mouvement de solidarité s’est donc mis en branle dans les derniers mois afin de permettre la construction ou l’achat d’une nouvelle résidence. De nombreux citoyens et entrepreneurs de la région ont répondu présents. « Je me sens excitée, choyée, appuyée, comblée et bien parce que je suis avec ma famille. C’est une belle surprise que la vie m’envoie. Le moral va très bien. Je suis toujours de bonne humeur. Les petits moments qui me donnaient envie de lâcher sont enfin partis », a confié Isabelle Claveau au Courrier Frontenac.

Pour son conjoint Steve Roberge, il s’agit d’un soulagement puisque les derniers mois ont plutôt été difficiles. « Un moment donné, nous étions sur le point de nous décourager et de nous dire qu’on ne trouverait jamais de maison. Parfois, j’avais envie de sauter sur la première occasion, mais je me disais que je devais trouver celle qui ferait parfaitement l’affaire. »

Au départ, l’idée était de construire une résidence adaptée pour Isabelle, mais finalement l’achat d’une maison dans le quartier Sainte-Marthe s’est avéré la meilleure option. « C’est très dispendieux construire aujourd’hui. Idéalement, je voulais trouver quelque chose qui nécessiterait le moins de modifications afin de ne pas m’ajouter des tâches sur les épaules. Puis, je n’aurais pas eu l’énergie pour m’embarquer dans un projet de construction. Cela aurait été trop pour moi », a expliqué Steve Roberge.

La nouvelle maison se trouve d’ailleurs à cinq minutes de route de son lieu de travail. Elle comprend de grandes pièces ensoleillées qui permettront d’accueillir les équipements requis pour les soins d’Isabelle. De plus, elles se trouvent toutes sur le même étage. « Quelques travaux sont à prévoir, dont l’installation d’une nouvelle porte d’entrée et d’un élévateur, des modifications au système de chauffage ainsi que la construction d’un patio en dalle de béton. Je dois adapter une chambre pour Isabelle. Il y aura aussi de petites rénovations au sous-sol pour nos deux garçons », a-t-il précisé.

La famille pourra bénéficier de l’appui d’intervenants du CLSC. Un ergothérapeute doit d’ailleurs se rendre sur place pour l’aider à adapter la résidence. Bien qu’aucune date n’ait été fixée, Steve Roberge envisage de retirer sa conjointe du CHSLD d’ici la fin de l’année. « Présentement, elle vient nous voir les fins de semaine. J’ai bon espoir qu’elle sera complètement avec nous en décembre. »

Les prochaines semaines seront très occupées puisque la maison actuelle située dans le quartier Saint-Maurice vient tout juste d’être vendue.

Un effort collectif

La réalisation de ce projet a été rendue possible grâce à un grand mouvement de solidarité. Une campagne de sociofinancement GoFundMe, créée par la cousine d’Isabelle, Marie-Ève Claveau, a permis de récolter plus de 50 000 $.

De son côté, sa bonne amie Sophie Morissette a organisé un cardiofitness-o-thon en avril dernier. Elle a été en mesure de remettre un chèque de plus de 86 000 $. Il faut ajouter à cela plusieurs dons reçus en matériaux et en main-d’oeuvre. « Je suis très satisfaite du dénouement puisque l’idée de départ était très simple et surtout humble. Je fais un événement-bénéfice une fois par année pour une personne ou un organisme en particulier. Je prévoyais amasser entre 3000 et 5000 $. Dans ce cas-ci, j’ai décidé de mettre au défi les entrepreneurs. Ça n’a pas été facile au début, mais je pense qu’il y a quelque chose à tirer de cela. Il y a des gens qui n’osent pas demander et une panoplie de personnes qui veulent faire quelque chose. S’il n’y a pas quelqu’un entre les deux pour faire le pont, il ne se passe absolument rien. Tout le monde est capable », a-t-elle soutenu.

Pour Isabelle, l’implication de son amie est extraordinaire. « Sophie, c’est le point de départ. Si je ne l’avais pas eue, je suis certaine que je ne serais pas rendue ici, à tout le moins pas dans le même état ni à la même vitesse. »

La famille est d’ailleurs très reconnaissante de tout ce qui a été fait pour elle dans les derniers mois afin que ce projet puisse se réaliser. « C’est assez incroyable. Les gens nous ont beaucoup aidés. Nous ne serions pas rendus-là aujourd’hui sans cet effort collectif. J’ai la liste de tous ceux et celles qui ont contribué et je vais possiblement faire un mur quelque part dans la nouvelle maison avec leurs noms inscrits dessus », a conclu Steve Roberge.

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