La Distillerie L’incantatrice en mode expansion

La Distillerie L’incantatrice située dans la municipalité de Beaulac-Garthby connaît un véritable succès auprès de la clientèle, à un point tel que les propriétaires Jean-Sébastien Bergeron et Kim Daniel procéderont à des travaux d’agrandissement.

Le projet, qui nécessitera des investissements de plusieurs centaines de milliers de dollars, prévoit la construction d’un espace d’entreposage et, éventuellement, d’une salle de réception pour des activités privées et corporatives. La première phase des travaux devrait être complétée à l’automne 2023.

Pour le couple, l’exploitation d’une distillerie résulte d’une passion commune envers les spiritueux. « Lorsque nous nous sommes rencontrés, nous avions cet intérêt de déguster de nouveaux produits et d’en collectionner. Nous avons suivi des formations et nous voulions démarrer notre propre projet. Nous avons fini par réussir. Nous avons visité une trentaine de fermes au Québec et nous avons décidé de nous établir à Beaulac-Garthby pour la beauté du site, mais aussi pour le terroir qui était cultivable », a mentionné M. Bergeron au Courrier Frontenac.

Ils ont alors fait l’acquisition d’une terre de 90 acres en 2015. Les propriétaires ont commencé par développer le volet agricole. Il leur aura fallu trois ans pour obtenir la certification biologique. À partir de ce moment, ils ont procédé à la construction de la distillerie. Deux ans auront été nécessaires avant d’en arriver à la recette parfaite. « Nous cultivons nos propres bleuets et framboises. Nous les pressons pour en faire un vin que nous distillons afin d’obtenir une eau-de-vie (brandy). Nous produisons ensuite notre gin en utilisant une vingtaine d’épices que nous avons sur notre terre. Ce mélange permet de créer le goût que les gens aiment, soit le côté floral, ensuite herbacé et qui termine sur une petite note briochée », a expliqué M. Bergeron.

Le producteur maraîcher prévoit être en mesure de sortir 3000 bouteilles de gin cette année. L’agrandissement prévu devrait lui permettre d’augmenter la quantité de bouteilles d’eau de vie et de développer un nouveau produit qui ne peut être dévoilé pour le moment.

La Distillerie L’Incantatrice dessert une clientèle provenant du Québec, mais également de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et des États-Unis. « Notre bouteille se détaille à 70 $. Nous avons de bons clients qui aiment notre produit et qui sont loyaux. Notre but n’est pas de nous retrouver sur les tablettes de la SAQ ou à l’international », a dit M. Bergeron.

Pour lui, l’important est de parvenir à conserver la qualité du produit. « Il y a beaucoup de demandes pour notre gin, mais nous ne voulons pas nous dépêcher pour sortir un produit de moins bonne qualité pour vendre. Le but est que les clients sachent que la bouteille en vaut le prix. Tout est passé en revue, que ce soit l’étiquette, la couleur, l’odeur et le goût. De plus, cela demande beaucoup de recherches, de préparation et d’entretien. Nous n’utilisons pas de pesticides ni d’herbicides. Tout est fait à la main. Nous fabriquons aussi notre propre compost avec des copeaux de bois que nous déposons à la base des plants. Tout cela fait une différence sur la qualité du fruit. »

Changements climatiques

Les changements climatiques représentent un défi important pour les propriétaires de la distillerie. « Nous avons subi une grande sécheresse il y a trois ans. Cela a été très difficile. Nous sommes chanceux d’avoir beaucoup d’étangs autour. Nous avons installé une tubulure qui permet de déverser des gouttes d’eau à la base de nos plants. Le tuyau se trouve sous terre. Au besoin, nous utilisons ce système pour éviter de perdre notre production », a indiqué M. Bergeron.

Cette année, le problème opposé s’est toutefois présenté avec de grandes quantités de pluie. « Nous avons dû procéder à des travaux de drainage. Logiquement, nous sommes prêts à tout. »

Main-d’oeuvre

Enfin, comme un peu partout ailleurs, l’entreprise familiale éprouve de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre. « L’an dernier, nous avons eu trois employés. Nous tenterons de faire plus de promotion pour annoncer nos offres d’emploi. Nous faisons seulement affaire avec des travailleurs locaux pour la période d’avril à novembre. Si tout se passe bien avec l’agrandissement, nous aurons besoin davantage de gens manuels et autonomes », a conclu Jean-Sébastien Bergeron.