La région obtient une petite part du gâteau

L’annonce de 620 millions $ du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, pour la restauration des sites miniers abandonnés au Québec touchera quelques sites de la MRC des Appalaches pour un montant de près de 5,8 millions $.

Le gouvernement souhaite ainsi diminuer le passif environnemental minier de 80 % d’ici 2022. Il s’était d’ailleurs engagé à cet effet dans le budget 2016-2017. Actuellement, le Québec compte 499 sites miniers qui doivent faire l’objet d’un suivi par l’État afin d’être restaurés ou sécurisés.

Dans la MRC des Appalaches, ce sont six sites qui se retrouvent dans le plan de travail du ministère, soit la mine de cuivre Harvey Hill à Saint-Pierre-de-Broughton, les mines de chrome Reed-Bélanger et Grand-Père à Saint-Joseph-de-Coleraine, ainsi que les mines de chrysotile Belmina à Saint-Julien et Continental à Vimy. La mine Breeches-Est a aussi récemment été ajoutée, tandis que Montréal et American Chrome ont complètement été restaurées.

Pour certains, il s’agit de petits sites qui ont été recouverts par la nature avec le temps. «On sait qu’ils ont déjà existé, mais ils sont ce qu’on appelle des sites orphelins. Ce sont des petites mines qui étaient exploitées il y a une centaine d’années. On a tendance à penser qu’il n’y a que quelques mines dans la région, mais en réalité il y en a eu au-delà d’une centaine. Au début du 20e siècle, les gens creusaient un trou, engageaient quelques personnes et mettaient les minerais dans une poche pour les vendre ensuite», a expliqué le préfet de la MRC des Appalaches, Paul Vachon.

Rien pour les sites majeurs

Le préfet déplore néanmoins qu’il n’y ait aucune aide pour les sites majeurs. «Le gros problème est qu’il y a toujours des propriétaires à ces endroits et le gouvernement ne restaure que les sites où il n’y a pas de propriétaire, ceux dont il a la responsabilité. Nous sommes pris avec des mines en dormance, ce qui crée une dévaluation importante des terrains. Ce sont des millions de dollars en taxes que les municipalités ont perdus et continueront de perdre si rien ne change», a souligné M. Vachon

La région se retrouve dons dans une impasse puisque les propriétaires ne sont en mesure ou tout simplement intéressés à restaurer les sites miniers. «Nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes et en plus de cela, nous avons la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNSST), ainsi que la Santé publique sur le dos. Aussi, quand le gouvernement provincial a annoncé la fin de l’amiante, il n’a rien donné. Nous sommes comme une espèce de vide et serons-nous capable de nous en sortir un jour? Je ne le sais pas», a conclu le préfet.