La relance de l’ancien abattoir Levinoff-Colbex plus lente que prévue

Si la réouverture de l’ancien abattoir Levinoff-Colbex avait été annoncée pour le mois d’octobre 2013, puis reportée au début de 2014, les promoteurs à la tête de cette relance n’osent plus avancer de date.
 

Le dossier évolue plus lentement que prévu et investissement Québec, qui est désormais propriétaire des installations situées à Saint-Cyrille-de-Wendover, tarde à prendre position.

La Coopérative d’abattage du Québec, qui regroupe les producteurs de bovins prêts à relancer ce principal abattoir de vaches de réforme dans l’est du Québec, a présenté avant les Fêtes une offre d’achat d’un million de dollars pour faire l’acquisition des installations et des équipements de la petite municipalité du Centre-du-Québec. Depuis, Investissement Québec est resté de marbre. « Il n’y a pas d’échéancier pour le moment parce qu’on n’a pas pris de décision », explique Chantal Corbeil, porte-parole média d’Investissement Québec.

 

Le rapport d’enquête se fait analyser

C’est qu’il faut attendre les conclusions du ministère des Finances et de l’Économie et du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec qui analysent actuellement le rapport effectué par la firme KPMG.

Cette enquête, commandée par le gouvernement Marois, visait à évaluer si les Libéraux de Jean Charest ont bien fait d’ordonner la transaction de 62 millions $ conclue en 2006 entre la Fédération des producteurs de bovins du Québec et les anciens propriétaires de Levinoff-Colbex, les frères Cola, aussi reconnus pour être des sympathisants du Parti libéral. Quand le montant de l’achat a été dévoilé, trois ans plus tard, plusieurs l’ont fortement contesté, le jugeant trois fois trop élevé.

 

Un deuxième appel d’offres

De plus, Investissement Québec prévoit présenter un deuxième appel d’offres public avant de se départir des installations de Saint-Cyrille. Rappelons qu’un premier appel d’offres a eu lieu à l’été 2012, qui n’avait pas abouti parce que les acheteurs avaient soumis des offres et/ou des conditions considérées trop basses ou inacceptables.

Qui dit un second appel d’offres, dit aussi d’autres acheteurs potentiels pouvant concurrencer la proposition qu’a déjà rendue publique la Coopérative d’abattage du Québec. « Ce n’est pas juste une question d’argent », statue Mme Corbeil. Il importe d’évaluer si Investissement Québec doit remettre de l’argent dans le projet. Depuis la faillite de Levinoff-Colbex, cette organisation doit toujours assumer le prêt de 19 millions $ pour l’achat de l’abattoir il y a huit ans. C’est sans parler de la garantie qu’avait offerte Québec à la Banque Nationale pour la marge de crédit de 10 millions $. « Tant qu’il n’y a pas de conclusions sur le rapport, on ne peut pas aller en appel d’offres. (…) Ça va aider à savoir où on s’en va », renchérit-elle.

Rappelons que le député caquiste Sébastien Schneeberger a récemment questionné dans les médias où était rendue l’enquête commandée par le Parti québécois, il y a maintenant un an. L’Association de défense des producteurs de bovins a également mis de la pression pour que le gouvernement fasse enfin connaître les résultats de ce fameux rapport.

 

Le recrutement de producteurs se poursuit

De son côté, la Coopérative d’abattage du Québec continue son recrutement. « On travaille fort », laisse tomber le porte-parole, Paul Doyon. En date de la semaine passée, elle comptait 488 membres, ce qui est tout près du cap minimal fixé à 500 producteurs.

« Tout est plus lent qu’on pensait, on ne met plus de date de démarrage. On ne veut pas faire de fausses promesses aux gens », fait-il savoir. Plusieurs régions du Québec, telles que l’Estrie, l’Outaouais, les Laurentides et Lanaudière, n’avaient pas encore été visitées. De nouvelles tournées sont donc à l’agenda des responsables.