L’asphalte et l’Internet ne devraient faire qu’un

Bien que l’accès à la téléphonie cellulaire et à Internet haute vitesse soit acquis dans les grands centres, dans les régions plus éloignées, la réalité est toute autre.

Les maires de la MRC des Appalaches ont d’ailleurs récemment adopté une résolution afin que la situation soit corrigée. «Nous avons fait une demande au ministère des Affaires municipales et de l’occupation du territoire pour qu’il reconnaisse les infrastructures numériques au même titre que les infrastructures déjà existantes au Québec, telles que les routes, les ponts et le traitement et la distribution de l’eau potable et à ce qu’elles puissent bénéficier des mêmes critères d’admissibilités pour l’octroi de subventions au développement», souligne la directrice générale de la MRC des Appalaches, Marie-Eve Mercier.

La MRC soutient que cinq ans après le dévoilement du rapport du Groupe de travail provincial sur les collectivités rurales branchées et ses recommandations pour démocratiser l’accès à la téléphonie cellulaire et l’Internet partout sur le territoire, plusieurs représentants politiques de la ruralité dénoncent toujours et encore un sous-développement numérique chronique et persistant loin des grands centres urbains. Selon des statistiques obtenues par la MRC des Appalaches, près de 800 000 ménages n’auraient pas accès ou disposeraient d’une connexion médiocre à l’Internet au Québec.

Pour les communautés, cela représente un enjeu important puisque le problème d’accès à la technologie mine le développement de la région. «Une zone rurale sans cellulaire efficace et un accès à Internet de qualité ne peuvent plus attirer de familles, d’entreprises, ni même de villégiateurs», déplorent les élus.

Alors qu’autrefois, l’économie principale passait par les routes et que celles-ci jouissent de subventions gouvernementales, les maires des Appalaches considèrent qu’à présent la voie numérique est la voie de l’avenir et qu’elle devrait être financée au même titre que le circuit routier.

«La démocratisation de l’Internet à haute vitesse et du cellulaire sur l’ensemble de la ruralité du Québec devrait cesser d’être vue comme un coût, mais plutôt être considérée comme un investissement, si l’on veut s’assurer que nos régions soient porteuses de richesse et de développement économique», concluent-ils.