Laurent Lessard estime qu’il subit «une exécution sans procès»

Laurent Lessard se pose des questions quant à la raison pour laquelle plusieurs histoires le concernant ont récemment fait les manchettes et ont été mentionnées à l’Assemblée nationale. Il croit que cela pourrait avoir un lien avec son nouveau rôle de ministre des Transports.

Rappelons que le député de Lotbinière-Frontenac est l’objet de plusieurs allégations concernant de possibles conflits d’intérêts dans l’attribution de subventions à des projets dans sa circonscription, ainsi que l’implication dans ces dossiers de son ex-conseiller politique Yvon Nadeau, de la conjointe de celui-ci, Stéphanie Donato, et de l’épouse de M. Lessard, Johanne Binette. Il fait d’ailleurs l’objet de griefs auprès du Commissaire à l’éthique et tous les partis d’opposition ont appelé à sa démission. Le premier ministre du Québec et chef du Parti libéral, Philippe Couillard, a toutefois continué de le soutenir depuis le début.

De passage à Thetford Mines, hier, afin d’assister à différentes conférences de presse pour des projets privés locaux, Laurent Lessard est revenu sur ses propos tenus la semaine dernière voulant qu’il soit l’objet d’une exécution sans procès en raison de ses tâches comme ministre des Transports, notamment celle de revoir le processus d’attribution des contrats.

«Je me suis dit, est-ce que c’est ce que j’ai à changer qui pose problème? Qu’est-ce qu’il y a dans mon mandat qui inquiète certaines personnes? Je suis en train de fouiller et je vais sûrement trouver quelque chose», a-t-il raconté.

Le travail d’un député

Laurent Lessard a également soutenu qu’il n’a jamais voulu nuire au gouvernement. «Le travail de base d’un député est de représenter sa population. On m’a même reproché d’être allé à la Société d’habitation du Québec, mais il y a des choses qui avaient été faites dans ce dossier par le député qui m’a précédé», a-t-il affirmé.

De son point de vue, ce n’est pas seulement lui qui a été touché par les allégations, mais aussi toute la région qu’il représente. «Ici, tu ne peux pas travailler seul, il faut le faire en groupe. Tous les dossiers sont à portée collective. Ils ont pensé frapper sur un individu, mais ils ont frappé sur une collectivité.»

Quant au fait que sa conjointe a aussi été le sujet d’un reportage dans un quotidien, Laurent Lessard a dénoncé le travail journalistique. «Ils ne peuvent pas inventer des besoins pour faire travailler ma conjointe. Si les besoins n’existent pas, il n’y en a pas de projet. Ce sont des groupes communautaires qui montaient des projets depuis six ou sept ans. Il manquait de travail là-dedans (dans le reportage).»

Confiant

Pour ce qui est des plaintes faites au Commissaire à l’éthique, le ministre des Transports ne sait pas quand le rapport sera rendu public. Bien qu’il aimerait que ce soit le plus rapidement possible, il préfère que le Commissaire prenne son temps pour bien faire son travail.

«Quand tu le rencontres, tu as presque le goût de lui demander. Est-ce que ça va prendre une semaine, deux semaines, trois semaines? Moi je lui ai dit, faites ça le mieux possible. Ce n’est pas tant la vitesse, comme la qualité qui me préoccupe», a observé Laurent Lessard.

Ce dernier reste toutefois sûr que le résultat de l’enquête lui donnera raison. «Ils ont le droit de porter des griefs, mais c’est le Commissaire à l’éthique qui va rendre sa décision et non pas le Parti québécois ou les autres oppositions officielles. On vivra avec sa décision, mais je suis confiant», a-t-il conclu.