Le diocèse de Québec fait-il sa part?

THETFORD. Malgré des revenus plus modestes qu’auparavant pour les fabriques du diocèse de Québec, ce dernier empoche toujours plus d’argent de la part de ses paroisses. En effet, bien que la Paroisse Saint-Alexandre ait vu son nombre d’églises passer à deux, sa contribution diocésaine a quant à elle augmenté.

En 2013, cette contribution s’élevait à 67 000 $, alors qu’en 2008, elle était de 65 000 $. Depuis les années 2000, elle n’a d’ailleurs pas cessé d’augmenter même si les revenus et la contribution volontaire annuelle (CVA) diminuent, cette dernière passant de 535 800 $ à 285 500 $ en cinq ans.

Peu importe ces chiffres, le diocèse a toutefois besoin de l’aide de ses paroisses pour se maintenir à flot puisque ses dépenses, bon an mal an, se situent autour de 7 millions $. «Le diocèse est plus mal pris que nous puisqu’il est très endetté. On s’imagine qu’il a de l’argent, mais ce n’est pas le cas», affirme Marcel Nadeau, président de la fabrique Saint-Alexandre. Selon lui, le diocèse fait tout de même des efforts pour abaisser ses dépenses.

Il est toutefois difficile de faire le même constat en analysant les états financiers du diocèse. En effet, en 2009, les dépenses se situaient à 7,7 millions $, mais quatre ans plus tard, en 2013, elles étaient de 7,9 millions $. Les revenus sont aussi restés fixes, de 6 millions $ en 2009 à 6,5 millions $ en 2013.

Le diocèse soutient quand même faire des efforts. «Nous fonctionnons avec un budget qui tient compte des revenus que nous avons. Nous aussi nous sommes en contrôle de dépenses depuis plus de 14 ans. Le personnel a diminué et les équipements sont assez modestes. Nous faisons tout pour contrôler nos dépenses au maximum», raconte le responsable du département des fabriques au diocèse, Rémy Gagnon.

Une entité fédérative

Selon M. Gagnon, le diocèse est une entité fédérative qui soutient ses paroisses, mais qui doit aussi être soutenue par celles-ci. «Chaque paroisse ramasse l’argent nécessaire à ses dépenses. Le diocèse a besoin d’un budget de 6 millions $ par année. De ce 6 millions $, 2 millions $ proviennent des paroisses. Le reste est comblé à partir de campagnes du diocèse ou des fonds accumulés.»

À la Paroisse Saint-Alexandre, on affirme qu’il s’agit d’une contribution normale. «Le montant qu’on paye augmente un peu chaque année, mais ils nous rendent quand même des services comme des services juridiques ou d’organisation de formation», précise M. Nadeau.

«On ne pige pas directement dans les paroisses. C’est une entente qu’il y a avec elles. Ça se retrouve dans leurs budgets. Une paroisse qui va avoir plus de revenus ne verra pas sa part augmenter. La contribution n’est pas augmentée au coût de la vie, seulement après consultation et de façon raisonnable», ajoute le responsable des fabriques, Rémy Gagnon.

Pas de solution à court terme

Par ailleurs, Marcel Nadeau avoue que des fusions de diocèses pourraient en effet régler certains problèmes de manque de fonds. «Ce n’est pas impossible que ça arrive dans les années à venir. Certains diocèses sont au minimum. Par exemple, à Saint-Jérôme, l’évêque y est seul. Ça ne serait peut-être pas une mauvaise chose de faire des fusions. Il faudra juste voir à ne pas couper dans les services aux gens.»

De son côté, M. Gagnon affirme néanmoins que les diocèses ne sont pas rendus là. «Les fusions ne sont pas encore envisagées. Il y aura cependant un réaménagement des paroisses. Diminuer le nombre de paroisses, c’est une question de gouvernance pour baisser certains frais fixes. Pour ce qui est du diocèse, un organisme qui vit de la charité du public, nous avons deux solutions, demander à la population de continuer à donner ou réduire des dépenses de façon raisonnable et logique», soutient-il.

Selon lui, un réaménagement ne sauverait pas d’argent dans le cas des diocèses, même s’il affirme le contraire pour les paroisses. «On ne fait pas de réaménagement pour faire des coupures de dépenses, mais pour mieux réfléchir ensemble», conclut-il.

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