Le directeur général d’Aquart n’est pas inquiet pour l’événement

THETFORD. Le directeur général de l’exposition sous-marine Aquart, Fabrice Vanhoutte, ne croit pas que les cinq décès survenus à la carrière Flintkote depuis 2007 puissent finir par mettre en péril l’événement qui se tiendra cette année du 7 au 9 août.

«C’est certain que ça frappe les esprits et qu’éventuellement, cela peut avoir un impact négatif sur le nombre de visiteurs. Par contre, il faut être très conscient qu’au Québec, la carrière Flintkote est probablement l’endroit le plus intéressant et le plus sécuritaire autant pour les débutants que pour les plongeurs expérimentés qui désirent exercer leur sport favori», a-t-il mentionné au COURRIER FRONTENAC.

M. Vanhoutte estime normal que le site de la mine Flintkote se retrouve au sommet des statistiques de décès liés à la plongée sous- marine étant donné l’incroyable affluence de plongeurs à cet endroit, grand lieu de rassemblement connu depuis longtemps et utilisé comme tel.

Des règles non respectées

De plus, celui-ci remarque que dans la plupart des cas de décès, le plongeur peut avoir une grande part de responsabilité. «Si nous regardons les statistiques, nous avons 95 % des accidents et incidents qui arrivent parce que le plongeur n’a pas respecté les codes de conduite et les procédures de sécurité. Autrement, une personne peut avoir décidé de plonger toute seule, ce qui ne se fait jamais», a-t-il ajouté.

D’après le directeur général d’Aquart, la plongée sous-marine est un sport extrêmement fiable et sécuritaire, à partir du moment où les gens respectent leur niveau de qualification et leur limite personnelle. «Il n’y a aucun danger supplémentaire à la Flintkote comparé à d’autres endroits de plongée. Je dirais même que c’est un endroit plus sécuritaire du fait que les débutants sont supposés se rendre à ce que l’on appelle la pente-école. Elle est plus douce et descend de façon régulière et progressive», a-t-il raconté.

Pour le 5 % restant, M. Vanhoutte croit que les gens qui peuvent avoir un malaise sous l’eau, soit un arrêt cardiaque ou une perte de conscience, auraient pu être confrontés à cet incident en faisant la pelouse, au travail ou en conduisant leur voiture.

«Si ça arrive en plongée, d’habitude les médias ont tendance à sauter là-dessus parce que ça fait des grosses nouvelles, un peu comme les accidents d’avion. Un avion est beaucoup plus fiable qu’une voiture et, toute proportion gardée, vous avez beaucoup plus de chances d’avoir un accident de voiture. Pourtant les accidents d’avion font le tour de la planète», a confié M. Vanhoutte.

Autodiscipline

Fabrice Vanhoutte ne pense pas que le manque de sensibilisation sur les risques potentiels soit en cause. Il s’agit selon lui d’une question d’autodiscipline que malheureusement les gens n’ont pas.

«Tout cela n’a rien à voir avec le fait que c’est de la plongée, mais davantage avec l’attitude d’une certaine partie de la population. Dans la grande majorité du temps, quand quelqu’un a un accident ou un incident de plongée, c’est parce qu’il contre-passe ses qualifications ou ses limites. On ne peut rien faire contre cela», a-t-il déploré.

M. Vanhoutte est d’avis que c’est le rôle de chaque instructeur de plongée d’intervenir lorsqu’il est témoin de personnes semblant poser un mauvais geste, plongeant avec un mauvais équipement, étant mal accompagnées ou ne possédant pas les aptitudes nécessaires pour pratiquer ce sport. «Des fois c’est bien reçu et d’autres fois non, toutefois, ça fait partie du mandat des instructeurs qualifiés. Nous n’avons pas eu à expulser des participants et nous n’avons pas ce pouvoir ou ce droit. Nous pouvons donner des conseils, mais ils sont responsables d’eux-mêmes et de plonger selon leurs certifications», a-t-il déclaré.

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