Le MTQ doit faire la lumière sur les événements

THETFORD. Le député-ministre de Lotbinière-Frontenac, Laurent Lessard, estime que la population est en droit de savoir ce qui a causé l’affaissement, puis l’effondrement de la route 112.

«On m’a toujours dit qu’un jour cette route devrait être relocalisée parce qu’elle était située entre un cratère et une mine, mais je ne croyais pas voir cela de mon vivant, lance-t-il. Est-ce que la compagnie minière a inversé l’angle de la pente ou est-ce qu’au fil des années l’entretien de la conduite des eaux était suffisant? Je ne connais pas la cause, par contre, j’ai entendu plusieurs scénarios.»

M. Lessard ignore si le ministère des Transports du Québec (MTQ) tentera de trouver une réponse à ce qui s’est passé, mais selon lui, c’est une question qui reste à adresser puisque la population se la pose toujours. «Il faudra un jour la creuser pour savoir pourquoi cette route-là n’a pas résisté plus longtemps.»

Des élus municipaux se prononcent

Le maire de Kinnear’s Mills et préfet de la MRC des Appalaches, Paul Vachon, peine à comprendre pourquoi le MTQ, même après cinq ans, ne tente toujours pas de savoir ce qui s’est passé. «Ce n’est pas normal. Pas du tout. Le ministère doit s’occuper de l’état des routes alors il doit connaître les causes qui provoquent des situations. Quand c’est un “Act of God”, c’est correct, mais dans le cas où nous avons une route qui longe un terrain minier, il me semble que l’on devrait aller voir pour tenter d’avoir des réponses», fait valoir M. Vachon.

Ce dernier se demande d’ailleurs à qui revient la responsabilité dans la situation actuelle. «À qui appartiennent les territoires sur lesquels nous circulions? Il n’y aurait jamais d’études qui seraient réalisées pour obtenir une responsabilité? Quelque part, le gouvernement manque à son devoir. Il devrait au moins se questionner pour savoir ce qui s’est passé et à qui nous pouvons imputer la responsabilité.»

Selon lui, pour déterminer qui est responsable, il faut connaître le dossier. Il faut l’étudier et le creuser pour obtenir des informations.

Pour sa part, le maire de Thetford Mines, Marc-Alexandre Brousseau, estime que le gouvernement du Québec devrait se poser des questions. «Si j’étais à la place du MTQ, j’aurais envie de savoir ce qui s’est produit, parce que c’est un événement majeur. Pour que cela ne se reproduise pas ici ou ailleurs, nous avons le droit d’obtenir le plus d’information possible», estime M. Brousseau.

Enfin, le maire de Saint-Joseph-de-Coleraine, Gilles Gosselin, pense que la responsabilité première appartient au gouvernement, par l’intermédiaire du MTQ, de vérifier exactement les causes et déterminer s’il y a eu négligence. «Je crois que ce serait pertinent, mais ça va nous mener où? On ne le sait pas trop. Si jamais ça va jusqu’à des accusations sérieuses, qu’est-ce que ça va donner en fin de compte? Est-ce que l’on va gaspiller de l’argent pour rien? Ça va peut-être répondre aux inquiétudes des gens qui veulent savoir pour savoir. Est-ce que ça vaut vraiment le coup? Ce n’est pas vraiment à moi d’évaluer cela », a-t-il mentionné.

Le MTQ ne ferme pas la porte

Rejoint par le COURRIER FRONTENAC, le directeur du MTQ pour la région de Chaudière-Appalaches, Richard Charpentier, n’a pas voulu dire s’il y aura une enquête pour déterminer la cause de l’effondrement.

«Je ne répondrai pas à cela. Nous concentrons nos efforts sur la reconstruction de la route 112 et nous le disons depuis le début. Après les travaux, nous verrons s’il y a matière à investiguer par rapport aux causes. Il est trop tôt pour le dire», a indiqué M. Charpentier. Rappelons que l’ouverture du nouveau tronçon est toujours prévue à l’automne 2015.

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