Le projet de fertilisants agricoles bientôt sur les rails

ÉCONOMIE. Le projet d’utiliser des résidus d’amiante pour fabriquer des fertilisants agricoles sur le site de l’ancienne mine Carey continue de progresser. Des annonces à cet effet pourraient être faites au cours des prochaines semaines.

Le maire de la localité de Tring-Jonction, Mario Groleau, a d’ailleurs bon espoir de voir le projet se matérialiser dans un avenir rapproché. « Ça va bon train. Les promoteurs travaillent très fort pour obtenir toutes les autorisations nécessaires et le feu vert pour aller de l’avant. »

L’idée est celle de l’entreprise KSM, basée à Thetford et qui travaille sur des procédés du genre depuis plusieurs années. «Nous avons cinq brevets pour protéger notre procédé, alors nous avons fait plusieurs phases de pilotage dans la dernière année, soit l’étape entre les essais en laboratoire et l’usine proprement dite», explique son président, David Lemieux.

Celle-ci poursuit ses travaux avec ses partenaires et une étude de faisabilité a été complétée à l’automne 2021. Dans toutes ses démarches, l’environnement est l’un des enjeux que doit adresser l’entreprise. «Le résidu d’amiante n’est pas l’intrant principal servant à fabriquer les fertilisants, c’est plutôt la potasse qui provient de la Saskatchewan. Pour les résidus miniers, nous avions participé aux travaux du BAPE en 2020 et nous nous servons des recommandations émises à ce moment. Il y a aussi des comparables qui existent déjà et on travaille avec les meilleures firmes d’ingénierie», explique M. Lemieux.

Il ajoute que le procédé utilisé par l’entreprise pour fabriquer son produit sera beaucoup moins énergivore que la façon traditionnelle de produire ces fertilisants et que l’entreprise arrive à un bon moment, puisque l’autonomie alimentaire fait partie des discours. «On produira 70 % moins de gaz à effet de serre que les autres méthodes. Le produit est déjà utilisé au Québec, particulièrement dans les cultures maraîchères telles que les pommes de terre, les tomates ou les petits fruits en général. Toutefois, 100 % des fertilisants, à l’heure actuelle, sont importés et nous serons la première source canadienne et québécoise à les proposer ici.»

Le projet cadre d’ailleurs parfaitement avec le retour du train dans la région, soutient M. Lemieux qui se réjouit de voir le dossier avancer avec le démantèlement récent du pont ferroviaire à Vallée-Jonction. «S’il n’y avait pas le train, un projet comme le nôtre ne serait pas possible. Le coût du transport est très important dans notre plan d’affaires. Nous serons, on l’espère, assurément un bon client lorsqu’il sera en service.»

Le projet risque de devenir un employeur important dans la région également, mais l’entreprise ne peut le quantifier pour le moment. «Nous sommes toujours à évaluer tout ça, mais des choses pourraient être annoncées d’ici à l’été, on le souhaite.»