Les agresseurs sont désormais accompagnés

Tous les agresseurs ayant eu affaire avec les agents du Service de police de Thetford Mines (SPTM) sont désormais dirigés vers la ressource « Alter Agir », anciennement Se parler… d’hommes à hommes. Cette façon de traiter un suspect vise à lutter contre les féminicides et la violence conjugale.

L’ancien protocole datait de plus de 20 ans et consistait à remettre un dépliant de l’organisme au moment où l’agresseur quittait la centrale de police à la suite de son arrestation. « Lorsque les policiers arriveront sur un lieu d’intervention, que ce soit pour une chicane ou encore de la violence conjugale, ils demanderont maintenant l’autorisation de l’homme à ce que notre organisme communique directement avec lui quelques jours après l’événement le temps de laisser la poussière retomber. Prendre le téléphone et appeler pour demander de l’aide est l’étape la plus difficile. Si la personne accepte, le policier prendra ses coordonnées et nous ferons les premiers pas pour lui offrir nos services », a mentionné au Courrier Frontenac l’intervenante Marie-Claude Casey.

Une fois le premier contact établi, l’agresseur sera invité à assister à une rencontre d’accueil. « Nous lui expliquerons d’abord nos services, puis nous tenterons de créer un lien et d’en savoir davantage sur ce qui s’est produit afin de déterminer comment nous pouvons lui venir en aide. Ensuite, un processus d’évaluation où l’on repasse au peigne fin l’ensemble de la situation est prévu et nous établissons des objectifs thérapeutiques », a renchéri l’intervenant Jean-Philippe Gourde. 

Il a ajouté qu’il s’agit d’un processus à durée variable. « Chaque personne est différente et a des objectifs qui le sont aussi. On peut parler de quelques rencontres, mais en même temps, ce n’est pas rare de recevoir des usagers sur une période prolongée jusqu’à quelques mois. »

Entre le 1er janvier et le 25 mai 2022, le SPTM a enregistré 79 dossiers en matière de violence conjugale. Au cours des années 2020-2021, un total de 241 cas ont été enquêtés. « Cela nous amène à penser que davantage de travail doit être fait au niveau de la prévention de ces gestes qui sont en hausse et de plus en plus signalés. Nous devons faire en sorte d’être plus visibles et d’offrir nos services auprès d’un plus large éventail de personnes », a dit M. Gourde. 

Pour sa part, le directeur général d’Alter Agir, Halim El haddouti, estime important que les gens comprennent qu’il n’y a pas de honte à demander de l’aide. « Derrière chaque homme, il y a un papa, un conjoint, un ami, un frère ou un fils. C’est important que cette personne n’amène pas tous ceux et celles autour d’elle dans la tristesse », a-t-il conclu.