Les cités régionales s’unissent contre Optilab

Le caucus des cités régionales de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) s’unit afin de mettre un frein au projet de réorganisation des services de laboratoire médical (Optilab).

Réunies à Thetford Mines, le vendredi 2 décembre, 27 villes représentant plus d’un million de Québécois ont fait connaître leur point de vue à ce sujet et toutes s’entendent à l’effet que ce plan du ministère de la Santé va à l’encontre du développement régional.

«C’est quelque chose qui nous touche beaucoup parce que pour la très grande majorité des cités régionales, nous sommes perdants là-dedans. Nous associons beaucoup cela comme un projet de dévitalisation des régions. Il y aura des impacts économiques importants pour nous et nous avons beaucoup de doutes quant à l’économie réalisée par le gouvernement», a mentionné le maire de Thetford Mines et vice-président du caucus, Marc-Alexandre Brousseau.

Vicki-May Hamm, mairesse de Magog et vice-présidente du caucus, a quant à elle souligné le manque de vision du gouvernement. «On dirait qu’il n’y a eu aucune réflexion par rapport à l’impact économique et social dans nos communautés. Plusieurs de nos régions se sont battues pour garder notre centre hospitalier et pour les équiper. Nous avons des services régionaux super importants, mais là nous les perdons, en plus de perdre aussi des emplois de qualité», a-t-elle déploré.

Un dialogue de sourds

La rencontre du conseil d’administration de l’UMQ avec le ministre de la Santé Gaétan Barrette la semaine dernière n’a apparemment pas permis de rapprocher les deux parties. «La première chose à faire était d’entendre l’interlocuteur principal au dossier, mais ce que nous avons eu est un dialogue de sourds. Maintenant que nous avons entendu son point de vue et que nous savons qu’il ne rejoint pas le nôtre, la prochaine étape est de faire pression parce que nous continuons de croire qu’Optilab n’est pas la bonne voie», a précisé M. Brousseau.

Lors de la rencontre de la semaine dernière, ce dernier a également donné en exemple au ministre Barrette l’événement s’étant produit en septembre dernier entre le CLSC de Disraeli et l’hôpital de Thetford Mines alors que 28 échantillons ont été perdus. Il s’agissait d’une erreur interne et non une conséquence du projet Optilab, mais selon le maire Brousseau, cela démontre que ce genre d’erreur pourrait revenir souvent avec la réorganisation des services de laboratoire.

«Il a banalisé la chose en disant qu’il y a toujours eu des échantillons qui se perdaient et que ce n’était pas grave qu’il y en ait 28 qui se perdent. Nous ne souhaitons pas qu’il y ait des problèmes majeurs qui arrivent à nos citoyens parce que des échantillons se sont perdus au moment où est-ce que leur état de santé nécessitait des soins urgents», a signalé le maire de Thetford Mines en ajoutant que les impacts sur l’environnement, avec tous ces déplacements en voiture, ne sont pas à jeter du revers de la main.

Les représentants du caucus des cités régionales ont aussi indiqué que de plus en plus de grandes villes se rangeaient de leur côté, même celles qui profiteraient d’Optilab, puisqu’elles réalisent l’impact économique et social que cela pourrait avoir sur les régions.

Des pôles importants

Outre le projet Optilab, le caucus a été l’occasion d’aborder plusieurs autres enjeux que ces villes ont en commun, notamment de la reconnaissance des municipalités comme gouvernements de proximité, de l’apport des cités régionales au développement économique des régions et l’état de la concurrence des services professionnels en évaluation foncière. Elles ont aussi adopté leur plan d’action 2016-17.

«Nous nous rendons de plus en plus compte de l’importance de parler des villes de notre taille qui sont des centres de services. Nous voulons que notre voix soit plus entendue. Nous sommes des pôles de développement économique. Nous avons commandé une étude il y a quelques années qui est clairement venue démontrer l’importance du rôle que l’on joue et que lorsque des investissements sont faits chez nous, à quel point cela a des répercussions sur le reste de la province», a conclu Mme Hamm.

Notons que le caucus compte 27 municipalités membres : Alma, Amos, Baie-Comeau, Cowansville, Dolbeau-Mistassini, Drummondville, Gaspé, Granby, Joliette, La Tuque, Lachute, Magog, Matane, Rimouski, Rivière-du-Loup, Rouyn-Noranda, Saint-Georges, Saint-Hyacinthe, Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Jérôme, Salaberry-de-Valleyfield, Sept-Îles, Shawinigan, Sorel-Tracy, Thetford Mines, Val-d’Or et Victoriaville.