Les policiers thetfordois sont officiellement intégrés à la Sûreté du Québec

Le corps policier thetfordois est devenu aujourd’hui le 566e contingent de la Sûreté du Québec (SQ) à être assermenté. La cérémonie a eu lieu au centre de congrès en présence du ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, du maire de la Ville de Thetford Mines, Marc-Alexandre Brousseau, de la directrice générale de la SQ, Johanne Beausoleil, et de plusieurs autres dignitaires.

Les familles des policiers et policières avaient aussi été invitées à l’événement. Au total, ce sont 36 membres du Service de police de Thetford Mines ainsi que quatre employés civils qui ont été assermentés et qui ont reçu leurs pièces d’autorité et cartes d’identité.

Rappelons que cette intégration des policiers municipaux est l’aboutissement d’un processus au cours duquel la Ville avait officiellement demandé, pour des raisons financières, l’abolition de son corps policier municipal et son transfert à la SQ. La ministre de la Sécurité publique de l’époque, Geneviève Guilbault, avait finalement donné son aval le 31 août 2022.

MICHEL DODIER DEMEURE EN POSTE

Michel Dodier (Photo Courrier Frontenac – Jean-Hugo Savard)

Devenu directeur du Service de police de la Ville de Thetford Mines en janvier 2020, Michel Dodier sera désormais, à titre de lieutenant, responsable de la nouvelle unité fusionnée de la MRC des Appalaches. En entretien avec le Courrier Frontenac, il a affirmé que son équipe passait maintenant à un autre chapitre, ajoutant que ce sera un plaisir pour l’ensemble du personnel de poursuivre leur carrière à la SQ.

« Tout le monde a bien compris qu’il s’agissait d’une volonté municipale et que ce n’était pas notre travail qui était remis en question. Au contraire, la Ville a souvent dit que nous étions d’excellents policiers », a mentionné celui qui a siégé au comité d’intégration.

D’après Michel Dodier, l’adaptation à venir pour les policiers se fera principalement au niveau des outils de travail, soit des véhicules et du système de radiocommunication. Il assure que pour la population, il n’y aura aucun changement puisque l’entièreté des ressources est transférée à la SQ.

UNE QUESTION DE COÛTS

Pour le maire de Thetford, Marc-Alexandre Brousseau, c’est une page d’histoire qui se tourne. Il a de plus réitéré que la décision de la Ville n’était en rien un désaveu envers le travail de ses policiers. « C’est l’aboutissement d’un processus qui a été guidé par l’absence de financement. Les Municipalités qui font appel aux services de la SQ sont subventionnées de façon importante, mais pas celles qui ont leur propre corps policier. Nous avons fait plusieurs demandes de financement, mais elles sont restées infructueuses. Cela a fait en sorte que nous avons dû nous diriger vers cette solution », a-t-il expliqué.

Marc-Alexandre Brousseau (Photo Courrier Frontenac – Jean-Hugo Savard)

Durant les démarches, la Ville a eu plusieurs discussions avec le ministère de la Sécurité publique, le cabinet ministériel et la SQ pour obtenir certains gains. Parmi les éléments auxquels elle tenait mordicus, il y avait l’établissement du centre de services régional à Thetford Mines. « Dans les premières discussions, c’était absolument exclu. Il a fallu faire des démarches pour que ça arrive et nous avons finalement eu gain de cause. La région de Lotbinière sera maintenant jumelée à nous et c’est logique en raison des liens que nous avons tissés dans plein de domaines », a indiqué le maire Brousseau.

Au cours du processus, la population a été consultée et elle a pu poser des questions entourant ces démarches. M. Brousseau souligne toutefois que ce dossier n’a pas soulevé les passions. « Je crois que c’était devenu une évidence en raison du manque de financement. »

Les interrogations de la population tournaient principalement autour de la qualité des services. « En vérité, ce sont les mêmes personnes qui changent de couleur de chemise. Ils ont des patrons différents et peut-être des méthodes de travail différentes, mais ce sont des policiers qui ont tous été formés à la même école et qui vont continuer d’œuvrer sur le territoire pour assurer la sécurité des gens », a soutenu le maire.

Il est encore trop tôt pour définir quels seront les économies à long terme pour la Ville à la suite de ce changement. Jusqu’à maintenant, celles-ci se trouvent principalement au niveau des véhicules, du matériel et du mobilier qui ont été vendus à la SQ, pour une somme de plus de 667 000 $.

À noter que des ressources pourraient être embauchées à la Ville afin d’appliquer certains règlements municipaux.

HISTORIQUE

Le 14 juillet 1899, un corps de police est établi à Kingsville, qui deviendra Thetford Mines en 1905, sous la direction du premier chef Joseph Legendre. Il est alors composé d’une vingtaine d’hommes qui se répartissent les quatre secteurs de la ville selon leur lieu de résidence. Ils agissent également comme pompiers volontaires.

Fait à noter, à cette époque, leur rémunération n’est pas un salaire. Pour chaque arrestation à laquelle ils participent, ils reçoivent un dollar. En 1900, cette rémunération est révisée et ils se voient offrir douze cents et demi de l’heure. C’est en 1902 que les premiers policiers réguliers sont embauchés avec un salaire de 1,25 $ par jour. Le premier revolver sera acheté en 1906 et il servira à l’ensemble du personnel.

Jusqu’en 2001, les policiers et les pompiers sont regroupés au sein du même service. Lors des fusions municipales, ils seront divisés en deux organisations distinctes.

En 1998 et en 2004, le corps policier thetfordois est couronné le plus efficace au Québec parmi les territoires desservis par des services municipaux, selon les statistiques annuelles du ministère de la Sécurité publique.