Les professionnels de la santé invités à briser la loi du silence

Depuis le 15 juin, un Formulaire de soins sécuritaire se retrouve sur le site de la Fédération interprofessionnel de la santé du Québec (FIQ) afin que les professionnels de la santé puissent briser la loi de l’Omerta et ainsi divulguer de façon confidentielle et par voie électronique les situations aberrantes dans le réseau.

«Nos membres sont confrontés à des craintes de dénoncer ce genre d’événements par peur de représailles, d’avis disciplinaires de leurs gestionnaires ou encore de peur de briser le climat de travail. Si tout était dénoncé, les gens n’en reviendraient tout simplement pas. Il y a beaucoup trop de choses qui ne sont pas dénoncées. Nous allons recevoir plus d’informations au niveau des équipes locales et intervenir le plus rapidement possible», mentionne la présidente du syndicat Manon Larochelle, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de Québec représentant 6200 membres oeuvrant pour le Centre intégré de santé et services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA).

Le personnel débordé

Elle invite aussi les patients à dénoncer les situations aberrantes. «Certains usagers du système hésitent à porter plainte ou même à dénoncer puisqu’ils ne veulent pas mettre à porte-à-faux les professionnels. Bien souvent, les gens le savent aussi bien que nos membres sont surchargés», lance Mme Larochelle.

Cette situation n’est pas prête de changer à court terme pendant les vacances estivales. «L’employeur panique puisqu’il manquera de main-d’œuvre pour l’été. La prévision de la main-d’œuvre se fait habituellement à l’automne, mais le CISSS-CA souligne qu’il n’a pu le faire en raison de la fusion. Il y a plusieurs de nos membres qui risquent d’avoir un appel pendant leurs vacances. Elles ont le droit de refuser de rentrer, mais cela occasionnera encore des heures supplémentaires obligatoires. Nous allons vivre cela tout l’été. Au printemps, tu devrais savoir si tu as le personnel suffisant pour couvrir les vacances d’été et les manques habituels tels que les congés maladies et les cas de CSST. C’est tout simplement anormal», conclut Mme Larochelle.