Luc Champagne se défend

THETFORD. Malgré la réprimande de la Commission municipale du Québec (CMQ), Luc Champagne persiste et signe; selon lui, il n’a pas contrevenu à l’éthique lorsqu’il a divulgué des informations concernant les échanges au sujet de l’augmentation salariale du maire et des allocations de transition aux élus.

Rappelons qu’à l’automne dernier, deux conseillers, Clément Boudreau et Marco Tanguay, avaient porté plainte contre lui à la suite de son intervention lors de la séance publique du conseil le 1er octobre 2013. Les discussions concernant le traitement des élus remontaient quant à elle à 2011. Le salaire du maire était passé de 54 000 $ à 75 000 $, alors que celui des élus avait été inchangé à la suite de la décision du conseil.

Dans son témoignage à la CMQ, M. Champagne a déclaré que les plaignants avaient caché la vérité à la population en se présentant contre toute augmentation monétaire aux élus lors des élections municipales de 2013. Il a soutenu que ces derniers voulaient en fait obtenir une augmentation pour tous les élus, incluant les conseillers, alors qu’en public, ils disaient le contraire. Il a d’ailleurs présenté en preuve à la CMQ ses notes prises lors des discussions. Celles-ci mentionnent les positions prises par les deux conseillers en commission permanente.

Rejoints par le COURRIER FRONTENAC, messieurs Tanguay et Boudreau ont continué d’affirmer qu’ils ne voulaient pas obtenir une augmentation pour eux-mêmes. Ils croient aussi que M. Champagne a manqué à son code d’éthique puisqu’il a parlé de conversations ayant eu lieu en commission permanente. Ils se disent d’ailleurs satisfaits de la décision de la CMQ.

Une règle non écrite

Dans leur décision rendue le 16 octobre dernier, les juges Martine Savard et Nancy Lavoie de la CMQ déclarent que M. Champagne a clairement divulgué, le 1er octobre 2013, des informations discutées en commission permanente. Elles admettent qu’aucune règle écrite ne régit la confidentialité des discussions lors de ces réunions, mais elles jugent que les règles verbales établies sont suffisantes pour qu’il y ait eu un manque à l’éthique puisqu’elles étaient connues et acceptées de tous.

De plus, selon le jugement, « il ne fait aucun doute que l’intervention de M. Champagne a été faite en période électorale, dans un contexte politique. Il voulait défendre ses idées et attaquer la position de ses adversaires politiques. Il est certain que son intérêt personnel a influencé son indépendance de jugement en ce qui a trait à la confidentialité des délibérations en commission permanente… »