Médias sociaux: aucune place à l’erreur en 2015

Selon le professeur Thierry Giasson du Département de science politique de l’Université Laval, les médias sociaux sont tellement bien ancrés dans les connaissances et les coutumes des partis politiques que lorsqu’une situation comme celle de VirJiny Provost survient, on ne peut tout simplement pas invoquer l’erreur ou la méconnaissance des choses.

«Nous sommes en 2015, les partis et les candidats savent ce que les médias sociaux peuvent faire à une campagne, à quel point ils peuvent être dommageables», a-t-il observé.

Invité à réagir à la publication d’Infoman, M. Giasson a aussi mentionné qu’une telle histoire démontre bien l’environnement hyper-médiatisé dans lequel les candidats doivent fonctionner. «Cela illustre l’importance que jouent les médias sociaux dans les campagnes. On peut aussi voir l’impact que les traces laissées sur ces sites peuvent avoir sur l’évaluation que les gens vont faire d’un candidat», a-t-il soutenu.

M. Giasson a souligné que ce n’était pas surprenant que cela arrive au Bloc Québécois, étant donné que c’est un parti qui a eu à se reconstruire dans les quatre dernières années et qu’il a eu à trouver rapidement des candidats pour cette élection.

«Le Bloc n’a plus la même grosse équipe ou les mêmes ressources qu’avant. Certains aspects de la validation de candidature n’ont peut-être pas été vérifiés. Dans d’autres partis, il y a habituellement une plus grande vérification, notamment sur les réseaux sociaux. De plus en plus, les partis vont poser des questions à ce sujet aux aspirants candidats. Ils sont très au fait de l’impact que cela peut avoir dans une campagne», a expliqué le directeur du groupe de recherche en communication politique.

Il a toutefois précisé que tous les partis n’ont pas tous les mêmes règles quant à l’utilisation des médias sociaux. «Certains d’entre eux tolèrent une présence plus personnelle, tandis que d’autres balisent leur utilisation.»

Par ailleurs, le professeur croit qu’il est possible que la candidate n’ait pas tout révélé dans son bulletin de candidature ou, faute de temps, les instances du parti n’ont pas pu tout vérifier. M. Giasson ne serait pas surpris que le Bloc demande à VirJiny Provost de retirer sa candidature ou de simplement supprimer ses comptes sur les différents sites de médias sociaux.

Enfin, selon lui, la franchise reste la seule stratégie viable dans ce cas-ci. «Il faut expliquer pourquoi la candidate en fait un tel usage. La stratégie c’est l’ouverture», a-t-il conclu.

Mentionnons que dans les dernières heures, la candidate du Bloc Québécois, VirJiny Provost, a supprimé ses comptes sur plusieurs réseaux sociaux, dont Facebook.

 

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VirJiny Provost est déterminée à faire sa place