Philippe Bébin veut pousuivre la croissance de Coalia

Philippe Bébin a pris en décembre les rênes de Coalia, l’un des centres collégiaux de transfert de technologies (CCTT) affiliés au Cégep de Thetford, à la suite de la nomination d’Annie Rochette à titre de directrice générale de l’Observatoire national de l’amiante.

Détenteur d’un doctorat en chimie de l’Université Laval, M. Bébin est à l’emploi de Coalia, anciennement le Centre de technologie minérale et de plasturgie, depuis 2012. Il avait auparavant une douzaine d’années d’expérience en recherche pour le domaine industriel du côté de Québec, mais aussi pour des organismes publics ou gouvernementaux en France et au Maroc. Un an après son arrivée à Thetford Mines, il déposait une demande pour la chaire de recherche sur les matériaux avancés. Ce programme d’une durée de dix ans et qui devait se terminer à la fin mars 2023 a été prolongé d’une année. 

« Cela a permis à Coalia d’être reconnu comme un centre d’importance dans ce secteur. C’est le défi que je m’étais fixé quand nous avons déposé la demande. Nous parlons maintenant de matériaux avancés dans tous les secteurs, que ce soit du côté minéral ou celui de la plasturgie chez Coalia et même chez Kemitek », a indiqué le nouveau directeur général en entretien avec le Courrier Frontenac.

À son arrivée en 2012, ce qui lui a particulièrement plu est la force de l’équipe. « Il y a beaucoup d’expertise complémentaire. Tout le monde travaille en synergie, ce qui n’est pas si évident dans le domaine de la recherche. J’y ai vu un grand potentiel. Puis, nous avons un parc d’équipements que même les milieux universitaires nous envient. Cette combinaison fait en sorte que Coalia a une très belle perspective devant elle. Ce sont aussi les raisons pour lesquelles la direction générale m’intéressait. Je veux contribuer à ce que le centre soit de plus en plus reconnu. »

Son mandat s’inscrit dans une logique de continuité et de consolidation. « Nous nous basons sur l’héritage d’Annie Rochette. Coalia est en très bonne santé. Nous avons beaucoup de contrats et de projets diversifiés. »

OPPORTUNITÉS À SAISIR

Selon Philippe Bébin, les centres collégiaux prennent de plus en plus d’importance, surtout en raison de leur proximité avec le milieu industriel. « Les impacts de nos projets sont rapides et concrets. C’est exactement ce que cherchent les gouvernements. »

Au cours des dernières années, le centre a travaillé sur différents projets, notamment en ce qui a trait à la fabrication additive, aux thermoplastiques, au recyclage des plastiques et à la géométallurgie. Pour Coalia, les minéraux critiques et stratégiques sont de plus en plus des incontournables. « Nous avons déjà des projets en lien avec les résidus miniers amiantés. Ceux-ci représentent une opportunité de développement pour nous ainsi que pour la région. »

L’agrandissement du centre situé au Cégep de Thetford est sur le point d’être terminé après avoir connu du retard en raison du manque de ressources matérielles. Les nouvelles installations lui permettront de continuer sa croissance en allant chercher davantage de contrats. Employant actuellement une quarantaine de personnes, d’autres postes devraient éventuellement s’ajouter dès que tous les laboratoires seront fonctionnels. D’ici cinq ans, Philippe Bébin s’attend à ce que ce nombre grimpe entre 60 et 70. 

« Nos nouvelles installations aideront aussi au niveau de la reconnaissance. Ce n’est pas une mince tâche de faire reconnaitre des CCTT en région éloignée, parce que oui, lorsque nous parlons à des clients potentiels de Montréal, nous sommes en région éloignée! L’enjeu est de les faire venir ici, mais à partir du moment où ils entrent chez nous, qu’ils voient nos installations et qu’ils parlent avec nos experts, il se crée une belle collaboration qui s’établit souvent à long terme. Nous avons plusieurs clients fidèles avec lesquels nous travaillons depuis 10 à 15 ans. »

Enfin, le recrutement de main-d’œuvre, à l’image de plusieurs secteurs, est aussi un enjeu. Le télétravail qui a été développé durant la pandémie pourrait toutefois aider à ce niveau, croit Philippe Bébin. 

À lire – Observatoire national de l’amiante : concertation et développement d’un savoir-faire au cœur de sa mission