Le Parti québécois fait le point sur plusieurs enjeux locaux

Les candidats du Parti québécois François-Noël Brault (Chutes-de-la-Chaudière), Michel Forget (Côte-du-Sud), Louise Marchand (Lotbinière-Frontenac) et Pierre-Gilles Morel (Lévis) se sont rassemblés hier après-midi au Parc des Chutes-de-la-Chaudière, à Lévis, afin de faire part des engagements de leur formation politique en matière d’environnement.

C’est sous une discrète surveillance policière, en raison du contexte actuel entourant les actes d’intimidation envers les candidats survenus en province, que s’est déroulé ce point de presse.

« Depuis quatre ans, le gouvernement de François Legault ne s’est pas occupé sérieusement des problèmes environnementaux. Ils ont pelleté les problèmes en avant en évitant d’agir alors que bien souvent des solutions étaient possibles », a lancé, d’entrée de jeu, le candidat hôte de la conférence de presse, François-Noël Brault.

Ainsi, parmi les sujets abordés par les candidats, on retrouve la question du respect des normes environnementales, les options en matière de transport en commun, le dossier de l’érosion des berges, des algues bleues dans les lacs, des gaz de schiste et des haldes minières dans la région de Thetford Mines.

Chutes-de-la-Chaudière

François-Noël Brault rappelle que malgré les nombreuses demandes, les citoyens de Charny et de Saint-Rédempteur, à Lévis, doivent toujours composer avec les odeurs et les émanations de l’usine de Sanimax. Il dénonce aussi le fait que le fleuve Saint-Laurent soit encore utilisé pour des déversements de déchets.

« Les solutions passent par la recherche, le développement, l’innovation et la collaboration avec les universités du Québec. Il y a toujours des solutions quand on en cherche. »

Lotbinière-Frontenac

Pour Louise Marchand, les inquiétudes entourant l’exploitation des gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent ne se sont pas éteintes dans la population. Elle rappelle qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale bien que « certains chefs de partis laissent planer le doute sur le retour des gazières ».

Elle souligne que le parti s’engage à jouer un rôle de chien de garde. « Il veillera à ce que la loi s’applique et que les compagnies ferment sécuritairement les puits sur le territoire de Lotbinière. De plus, le parti s’assurera que les permis de recherche et d’exploitation soient annulés sur tout le territoire. »

Le Parti québécois s’attaquera aussi à la problématique des haldes de résidus miniers qui s’érodent dans la rivière Bécancour. « Nous nous engageons à intervenir pour donner suite aux différentes recommandations et études menées (BAPE et GROBEC) et à commencer les travaux qui s’imposent dès cet automne, non pas à attendre trois années de suivi comme proposé par l’actuel ministre de l’Environnement. »

Côte-du-Sud

De son côté, Michel Forget a ramené à l’avant-scène deux enjeux qui sont non seulement propres à sa circonscription, mais aussi à l’ensemble des régions riveraines du Québec et à celles où l’on retrouve un cours d’eau : l’érosion des berges, les zones inondables ainsi que la prolifération des algues bleues sont au nombre de ses préoccupations.

Le candidat rappelle que l’enrochement est une solution rapide à l’érosion des berges, mais peu adaptée aux changements climatiques. Il souhaite que d’autres solutions soient étudiées en profondeur. Quant aux zones inondables, les règles actuelles ne respectent pas une certaine logique et nuisent au développement économique.

« Le ministère de l’Environnement craint l’émission de nouveaux permis, mais les élus se sont engagés à ce qu’il n’y ait pas de nouvelles constructions. Toutefois, pour une entreprise qui veut s’agrandir et qu’un coin touche la zone inondable du 0 à 20 ans, elle ne peut pas. C’est ce qui arrive aux Industries Desjardins. Elles veulent agrandir, ne le peuvent pas et sont en train de se délocaliser. »

Malgré les apparences, l’enjeu des algues bleues n’est pas réglé. Michel Forget souligne qu’il n’y a plus de suivi régulier des cours d’eau depuis 2017. Actuellement, la responsabilité des signalements incombe aux citoyens et aux communautés, décrie-t-il.

Lévis

Pour sa part, Pierre-Gilles Morel a souligné que le projet de troisième lien présenté par la Coalition avenir Québec, dans sa mouture actuelle, ne connectait pas vraiment les deux centres-villes, mais plutôt leur périphérie en plus de contribuer à l’étalement urbain. Il menace également l’intégrité de terres agricoles.

Pour lui, la proposition de son parti de relier les deux rives avec un train léger est beaucoup plus intéressante. À Lévis, les citoyens pourraient prendre le train à l’une des trois stations : au sud de l’autoroute 20 avec stationnement incitatif, près du Centre des congrès et dans le Vieux-Lévis. Les autobus de la Société de transport de Lévis permettraient une connexion avec le train.

À Québec, il y aurait une station près du Centre des congrès avec une sortie de terre une fois le centre-ville dépassé. Le tout continuerait jusqu’à Expo-Cité et le parcours serait pensé en fonction des lignes du tramway de Québec.

« Il est important de mentionner que toutes les propositions sont tributaires d’études de faisabilité. Le Parti s’engage à faire confiance aux experts pour présenter le meilleur projet à la population. Il sera bonifié d’études qui démontrent réellement l’intérêt de le faire passer à cet endroit », a-t-il expliqué.

Le projet pourrait voir le jour dans un horizon de 10 à 11 ans.