Pyrobiom Énergies investit 7,2 millions $ pour la production de biocombustibles

L’entreprise Pyrobiom Énergies, dont le siège social est à Thetford Mines, investira 7,2 millions $ pour la construction et l’exploitation d’une unité de transformation de biomasse ligneuse résiduelle. Celle-ci produira de l’huile pyrolytique, du biocharbon et du gaz de synthèse.

Le gouvernement du Québec a confirmé, le lundi 4 juillet, sa participation financière à la hauteur de 3 millions $ dans ce projet de démonstration. Le PDG de Pyrobiom Énergies, une filiale du Groupe Rémabec, Yvon Nadeau, a indiqué que son entreprise s’approvisionnera à partir de l’usine Parent qui appartient à la compagnie forestière Arbec en Mauricie.

«Nous utiliserons de l’écorce afin de la transformer en biocombustible liquide. Il s’agit en fait d’un procédé thermique. Nous avons une énorme fournaise dont la chaleur se situe autour de 600 degrés Celsius. Puisqu’il n’y a pas d’oxygène, le gaz dégagé est récupéré.»

Le projet de démonstration prévoit au cours de la prochaine année la production d’environ 9 millions de litres d’huile pyrolytique et de 1000 tonnes de biocharbon. Selon M. Nadeau, l’unité de transformation sera complètement autonome en énergie, sauf en électricité.

«Une partie du gaz de synthèse obtenu servira à alimenter la fournaise, tandis que l’autre sera transformée en huile pyrolytique. Malgré le fait que l’écorce est chauffée à très haute intensité, il reste toujours un solide, soit un biocharbon qui représente à environ 15 à 20 % du volume du bois. Une certaine quantité de ce produit permettra de sécher l’écorce alors que le restant sera vendu à des industriels», a fait savoir Yvon Nadeau.

Impacts positifs sur l’environnement

L’huile pyrolytique et le biocharbon produits par Pyrobiom Énergies contribueront à réduire les gaz à effet de serre rejetés dans l’environnement. «Il y a de grands consommateurs d’énergie qui, dans leur procédé de fabrication, ont besoin de beaucoup de chaleur. Ils utilisent donc du mazout très polluant, car il contient beaucoup de soufre. Les compagnies achètent ce produit pour se chauffer à bas coût. Notre produit permet de remplacer le mazout utilisé. Je vous dirais que c’est totalement différent, à l’exception des prix qui sont comparables», a renchéri le PDG de l’entreprise thetfordoise.

«La pollution créée par les produits pétroliers est tellement importante. Nous, notre produit est considéré comme étant carboneutre sur le plan mondial. Il n’y a pas d’impacts environnementaux, pas de rejet de produits chimiques. Tout ce qui créé les gaz à effet de serre, dans notre produit, il y en a très peu», a précisé Yvon Nadeau.

Mise en production

Pyrobiom Énergies prévoit démarrer ses activités vers la fin du mois de juillet. Bien que le centre de gestion se trouve dans la région de la Mauricie, le PDG de l’entreprise assure que les décisions seront prises à partir de Thetford Mines. Trois des six actionnaires y sont d’ailleurs originaires. Le projet de démonstration prévoit l’embauche de huit à dix personnes.

Pour Yvon Nadeau, les prochains mois seront déterminants. «La réussite de notre projet permettra de certifier que celui-ci est viable et que ça fonctionne. Par la suite, nous mettrons en place une planification stratégique sur cinq ans visant entre autres la construction d’une usine cinq fois plus grosse. Nous souhaitons également démarrer d’autres usines de 50 millions de litres d’huile pyrolytique ailleurs au Québec», a-t-il conclu.

Quelques données

7,2 millions $ : coût total du projet

3 millions $ : participation financière de Québec

9 millions : quantité de litres d’huile pyrolytique fabriquée par année

1 000 tonnes : quantité de biocharbon produits annuellement

2 tonnes : quantité d’écorces sèches utilisées chaque heure.

15 000 tonnes : quantité d’écorces utilisées par année