Résidus miniers : sensibilisation auprès des candidats à l’élection provinciale

La MRC des Appalaches et le Musée minéralogique et minier de Thetford ont fait vivre aux élus municipaux de la région et à quelques candidats aux prochaines élections provinciales un tour guidé des sites miniers.

Cette visite, qui avait lieu le jeudi 6 septembre, avait pour but de sensibiliser les candidats à la problématique que constitue la réaction des fonctionnaires à la présence des résidus miniers, ce qui est un frein à plusieurs projets de développement et aux activités de nombreuses organisations.

«Tout d’abord, c’est une visite politique, a affirmé le préfet de la MRC des Appalaches, Paul Vachon. Le docteur Lessard a émis une opinion concernant les visites minières, alors ce que l’on dit c’est allons plus loin que cette opinion-là. Si c’est dangereux pour un touriste, est-ce que ça l’est pour un citoyen? Et si ça l’est pour un citoyen, comment se fait-il qu’il n’y ait pas de plan d’évacuation si c’est si grave que ça? Ce que l’on demande, c’est qu’on nous laisse tranquilles et qu’on nous laisse organiser notre industrie touristique.»

(Photo Courrier Frontenac – Claudia Fortier)

Rappelons que l’été dernier, le directeur de santé publique de la région de la Chaudière-Appalaches, Dr Philippe Lessard, avait émis plusieurs recommandations, s’opposant notamment à la réutilisation des résidus et aux visites touristiques sur les sites miniers. Le Musée minéralogique avait donc pris la décision de cesser les visites minières. Les conditions imposées, à savoir l’interdiction aux gens de descendre de l’autobus, de baisser les fenêtres et l’obligation de nettoyer l’autobus à la sortie des sites miniers, compliquaient les choses.

Des coûts très dispendieux

Le maire de Thetford Mines, Marc-Alexandre Brousseau, a également expliqué que la gestion des résidus miniers et les mesures imposées aux promoteurs et aux autorités municipales compromettent des projets et coûtent extrêmement cher aux citoyens. «On vit des situations problématiques qui empêchent le développement de notre région. C’est ça notre combat.»

Il a notamment indiqué en exemple un contrat de voirie qui, à lui seul, implique une facture additionnelle de 198 000 $ pour répondre aux exigences concernant les résidus miniers. «Nous ne demandons pas de repartir l’industrie minière, mais de reconnaître notre passé qui a un impact sur notre présent. Nous nous attendons à un accompagnement politique dans ce dossier», a soutenu M. Brousseau.

Les candidats se prononcent

Lors de la visite du 6 septembre, trois candidats aux prochaines élections provinciales avaient répondu à l’appel, soit Pierre-Luc Daigle du Parti libéral du Québec et Isabelle Lecours de la Coalition avenir Québec dans la circonscription de Lotbinière-Frontenac, ainsi que Gloriane Blais du Parti québécois dans la circonscription de Mégantic.

(Photo Courrier Frontenac – Claudia Fortier)

Pour Pierre-Luc Daigle, il était important pour lui d’être présent parce que le sujet fait partie de l’histoire de la région. «Il y a des messages qui se lancent et je suis très à l’aise avec ça. Je l’ai dit la semaine passée, je veux faire front commun avec la région pour défendre ce genre de dossier. Il faut que les sites miniers puissent servir. Il faut aussi qu’on adapte la façon dont on travaille. Le maire l’a dit, l’hygiène industrielle a évolué au cours des années. On sait comment faire, on est capable de gérer ça. Il faut aussi être capables d’avancer et arrêter de mettre des bâtons dans les roues. Il faut gérer efficacement en avançant.»

De son côté, Isabelle Lecours en était à une deuxième visite sur les sites miniers. «Au début, quand j’ai été nommée par M. Legault, je n’étais pas très familière avec le sujet de l’amiante. Je suis venue faire une visite déjà l’année dernière. J’ai aussi rencontré plusieurs fois le maire de Thetford Mines et le préfet. Là, je suis un peu plus familière avec le sujet. Je sais que c’est un enjeu important pour la région et c’est pour ça que je tenais à être ici aujourd’hui. C’est certain qu’on attend une décision du fédéral, mais je vais travailler pour la région et essayer de pousser ce dossier pour le régler.»

Gloriane Blais tenait quant à elle à être là même si Thetford Mines n’est pas dans son comté. «J’ai à cœur les intérêts de toutes les municipalités de ma circonscription. Depuis 2012, elle inclut Stratford, Beaulac-Garthby, Disraeli (Paroisse), Disraeli (Ville) et Sainte-Praxède. Celles-ci sont liées à Thetford Mines. Le préfet est très communicatif et il a pu nous transmettre des éléments factuels. Des fois, on a reçu des préjugés et cette visite m’a vraiment sensibilisée. Je vais avoir un regard plus ouvert sur le sujet, sans dire qu’il était fermé auparavant. Si moi j’avais des préjugés, peut-être qu’on devrait mieux informer la population. Ça n’a aucun sens qu’on ne puisse pas faire des visites touristiques comme on l’a fait en autobus aujourd’hui», a mentionné la candidate péquiste.