Un besoin qui viendra combler des lacunes

Malgré tous les efforts déjà effectués dans la région afin d’encourager l’entrepreneuriat et ses résultats à ce niveau, des propriétaires de commerces voient d’un bon œil la venue d’un nouvel incubateur d’entreprises afin de faciliter les démarches au démarrage.

Ayant été enchantée par le projet dès son annonce la semaine dernière, Nancy Houle du Salon Boutique Crazy à Thetford Mines affirme être déçue de ne pas avoir pu profiter d’un tel service lorsqu’elle a ouvert son commerce avec sa partenaire Isabelle Lessard.  

«Quand nous avons monté notre projet, je trouvais que nous n’avions aucune aide extérieure. C’est vraiment difficile de savoir quoi faire, quelle démarche suivre. Nous y sommes allées avec les conseils de certaines personnes que nous avons rencontrées. Nous l’avons fait par nous-mêmes, mais ce n’était pas toujours facile», soutient-elle.

Même son de cloche du côté de Lynn Gosselin du Studio Infinity Photo Design à East Broughton. «J’ai pu avoir un peu de cours au Tremplin, mais c’est certain que je serais sautée sur l’occasion. L’accompagnement que j’ai reçu était quand même minimal et j’aurais aimé avoir plus d’aide extérieure», précise-t-elle.

Pour Carl Pomerleau de GlowSign Technologies à Sainte-Clotilde, il s’agit d’une bonne nouvelle pour la région. Bien conscient des besoins d’un entrepreneur en ayant démarré lui-même trois entreprises, il ne peut que confirmer qu’un plus grand soutien sera le bienvenu. «Personnellement, j’ai tout fait "sur le tas". J’ai quand même eu un peu d’aide de la communauté d’affaires à Sainte-Clotilde, mais un plus grand appui sera sûrement bénéfique pour les nouveaux entrepreneurs», dit-il.

L’importance de persévérer

Lynn Gosselin affirme que cet outil pourrait donner la poussée nécessaire à plusieurs afin de se lancer en affaires. «En sachant qu’il y a ce service, quelques-uns seront certainement tentés de foncer au lieu de se décourager.»

Nancy Houle ne croit pas que l’incubateur poussera plus de gens à se lancer en affaires, mais elle est certaine que cela les aidera à persévérer. «Quelqu’un qui doute beaucoup de nature va se décourager très vite. Seulement s’en aller à la Caisse pour un emprunt, ce n’était pas facile. Avec le soutien offert, je crois que les nouveaux entrepreneurs auront plus tendance à continuer dans leurs démarches.»

Des utilisatrices probables

Lynn Gosselin et Nancy Houle ont affirmé être très intéressées à utiliser l’incubateur afin de faire avancer leurs entreprises respectives. «S’il peut y avoir des formations afin de m’améliorer, c’est sûr que j’essayerai d’en faire partie. J’ai quand même encore des croutes à manger dans ce domaine», lance Lynn Gosselin. Quant à elle, Nancy Houle suivra ce dossier de très près étant donné qu’il s’agit d’un besoin qui était criant dans la région.

De son côté, Carl Pomerleau souhaiterait faire profiter de son expertise les nouveaux entrepreneurs. «Ce serait intéressant que plus de gens d’affaires donnent de leur temps afin de devenir des mentors pour de nouveaux entrepreneurs. Moi ça m’intéresserait beaucoup de faire ça. Je ne sais pas si ce service sera disponible, mais je crois que ce serait une bonne idée à développer», conclut-il.

Taux de survie des entreprises québécoises

–          Au Québec et au Canada, un peu moins des deux tiers des entreprises survivent deux années après leur création, et près du tiers seulement atteignent la cinquième année.

–          Le taux de survie des entreprises au Québec et au Canada serait donc légèrement inférieur au taux de survie moyen des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

–          Le Québec affiche un recul par rapport au Canada pour le taux de survie des entreprises de cinq employés et plus.

–          On peut associer le faible taux de création d’entreprises au Québec à la faible proportion des 25-34 ans.

–          D’ici 2018, on anticipe le retrait de près de 25 000 entrepreneurs. On évalue que 30 % des propriétaires d’entreprises pourraient se retirer, soit deux fois plus que le taux d’entrée de nouveaux entrepreneurs (16,5 %).

–          Seulement 3 000 entrepreneurs québécois chez les 30-44 ans seront de nouveaux propriétaires d’entreprises d’ici 2018. C’est dix fois moins qu’en Ontario.

(Sources: Statistique Canada et ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec)

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