Un défi à la hauteur de Lysanne Richard

L’athlète en plongeon de haut vol Lysanne Richard tentera d’effectuer un saut périlleux dans l’eau glacée d’une ancienne mine à ciel ouvert située dans la MRC des Appalaches. Cet exploit, réalisé en compagnie de son ami Yves Milord, devrait avoir lieu le 13 ou le 14 mars prochain.

Les deux acolytes s’exerceront dans un trou percé dans la glace à partir d’une plateforme d’une hauteur de 22 mètres. Ils seront pour l’occasion entourés d’une équipe afin que tout puisse se dérouler de façon sécuritaire. Le lieu choisi demeurera toutefois secret afin d’éviter que des gens s’y présentent à tout moment.

L’athlète de 39 ans s’est pratiquée tout l’été à plonger à partir de cette plateforme d’une hauteur de 22 mètres. (Gracieuseté – Fblphotographe)

En entretien avec le Courrier Frontenac, la Saguenéenne a d’abord confié être constamment guidée par l’envie de vivre un dépassement de soi. L’absence de compétitions en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19 lui a donné le goût de développer d’autres projets. Elle a d’ailleurs plongé dans le Fjord du Saguenay l’automne dernier, en plus de prendre part au festival Montréal en lumière quelques mois plus tôt. « Je me suis rendu compte que ce n’est pas tant le côté compétitif qui m’intéresse. Je trouve qu’il y a beaucoup plus de liberté et de place à la folie et à la création. J’aime proposer du contenu artistique. »

Bien qu’elle pratique ce sport depuis une vingtaine d’années, le saut en eau glacée qu’elle s’apprête à faire représente une épreuve de taille. « Je vous avoue que je suis une personne frileuse, alors je me mets au défi. J’ai déjà plongé en Irlande dans des conditions météo froides et je sais que ça va être pire. Je vous dirais que c’est le côté presque impossible qui m’attire là-dedans. »

Lysanne Richard a eu l’occasion de plonger dans l’eau glacée lors de la fin de semaine de la Saint-Valentin. (Gracieuseté –Fblphotographe)

L’athlète s’est d’ailleurs rendue sur place au cours de la fin de semaine de la Saint-Valentin afin de bien se préparer. Un petit saut d’une hauteur de 3 mètres était prévu. « C’est la première fois que nous allons plonger notre corps dans l’eau glacée. Je vais voir comment mon corps va réagir. Nous voulons aussi apprendre à gérer le trou. Nous serons donc en apprentissage. Le vrai saut aura lieu un mois plus tard », avait-elle expliqué lors de l’entrevue accordée le jeudi 11 février.

Selon elle, le site choisi pour le réaliser est parfait. « Ça nous prenait un endroit comme celui-là. Il s’agit d’une superbe falaise de 22 mètres. Nous sommes dans la nature, l’environnement est contrôlé et l’eau est d’une clarté. C’est magnifique. Nous nous sommes entraînés là tout l’été. »

La femme de 39 ans a souligné que c’est le propriétaire du site qui l’a approchée au départ via ses médias sociaux afin de l’inviter à découvrir l’endroit. « Il regardait les compétitions organisées par Red Bull. Il se demandait si quelqu’un serait partant de plonger dans le puits de la mine. Il m’a vue à la télévision, il m’a contactée et nous avons discuté du projet. Mon équipe et moi sommes allés sur place plusieurs fois pour inspecter les lieux et nous avons convenu que ce serait un très bel endroit, mais qu’il fallait installer une plateforme. Le propriétaire l’a fabriquée et c’est devenu un centre d’entraînement privé. »

L’idée de plonger en hiver s’inscrit, à son avis, dans la suite des choses. « Un moment donné, je me suis réveillée en pleine nuit et je me suis dit que je voudrais faire cela. J’en ai parlé avec l’équipe et tout le monde avait des solutions pour que ça puisse être possible. C’est donc devenu un projet collectif. »

Record Guinness

Lysanne Richard aimerait bien que les deux sauts qui seront effectués ce jour-là soient homologués dans le Livre Guinness des records. « Il existe déjà une catégorie pour le plongeon en haut vol, mais il n’y a jamais personne au monde qui l’a fait dans un trou percé dans la glace. C’est vraiment une nouveauté. Nous ferons la demande, mais nous ne pouvons pas garantir qu’elle sera acceptée. Avant la pandémie, une personne se rendait directement sur place, mais en raison du contexte actuel nous leur ferons parvenir une vidéo. »

Le défi que tentera de relever Lysanne Richard fera d’ailleurs l’objet d’un court métrage documentaire dont la sortie est prévue au printemps. « Je crois que mon sport gagne à être connu. Nous voulons démontrer qu’il y a une façon de le pratiquer adéquatement parce que, malheureusement, il y a encore trop d’accidents dans le milieu un peu partout sur la planète. Je veux aussi propager le message que si nous avons des envies et des projets, c’est nous qui décidons ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, pourvu que nous soyons bien préparés et que la sécurité soit un joueur important », a-t-elle conclu.

La plongeuse Lysanne Richard tentera de faire inscrire son exploit dans le Livre Guinness des records. (Gracieuseté – Daniel Daignault)

Un parcours inspirant

Lysanne Richard a commencé sa carrière en 2000 en participant à des spectacles un peu partout dans le monde, principalement dans le milieu du cirque. En 2015, la mère de trois enfants s’est investie davantage dans sa carrière dans le but de prendre part à des compétitions.

Elle s’est vue décerner le titre d’Athlète féminine de l’année 2016 par la Fédération internationale de natation amateur (FINA), puis l’année suivante, celui de Personnalité féminine de l’année par Plongeon Québec.

Elle a aussi remporté plusieurs compétitions et podiums au Red Bull Cliff Diving. Elle figure depuis 2019 à la deuxième place du classement mondial.

Notons qu’il est possible de suivre le parcours de l’athlète via les réseaux sociaux et son site Internet au www.lysannerichard.com.