Un premier investissement de 106 millions $ pour le retour du train entre Vallée-Jonction et Thetford Mines

Le gouvernement du Québec a confirmé lundi matin un premier investissement de 106 millions $ pour la réhabilitation du chemin de fer Québec Central entre Vallée-Jonction et Thetford Mines. La vice-première ministre et ministre des Transports, Geneviève Guilbault, en a fait l’annonce à l’Hôtel du Domaine de Thetford Mines.

« C’est un investissement important pour réellement donner un élan à la réhabilitation du chemin de fer. Le premier tronçon entre Charny et Scott est déjà en fonction, tandis que celui entre Scott et Vallée-Jonction est en cours de réalisation. L’investissement d’aujourd’hui servira à la reconstruction du pont au-dessus de la rivière Chaudière à Vallée-Jonction, ainsi qu’à l’approvisionnement en rails. L’appel d’offres sera lancé jeudi », a mentionné Mme Guilbault.

La vice-première ministre et ministre des Transports, Geneviève Guilbault (Courrier Frontenac – Jean-Hugo Savard)

Elle a d’ailleurs qualifié ce projet de colossal. « Il s’agit d’un tronçon de 58 kilomètres. Il y a 17 ponts à refaire complètement ou partiellement, 130 ponceaux et une quarantaine de passages à niveau. Beaucoup de travail est à prévoir. Ce que nous annonçons aujourd’hui est un début. L’échéancier et le coût total du projet seront connus plus tard. Pour le moment, nous visons une mise en service en 2025. »

Les travaux devraient se mettre en branle au début du mois de juin dans la partie ouest du projet à Vallée-Jonction. « Nous avons dû démanteler l’ancien pont en urgence puisqu’il avait été fortement endommagé par les inondations. Il s’agit de la structure la plus importante et la plus complexe à construire. Il a fallu tenir compte de sa grande portée, de son caractère unique et patrimonial ainsi que de la présence des zones inondables », a expliqué le député de Beauce-Nord, Luc Provençal.

Puisque les infrastructures enjambant les rivières Chaudière et Morency sont situés à seulement 350 mètres de distance l’une de l’autre, les équipes procéderont aux travaux en même temps. « Je tiens à rassurer la population. Le ministère des Transports du Québec (MTQ) tiendra des séances d’information d’ici maximum un mois dans le secteur concerné pour présenter aux citoyens les travaux à venir et les mesures d’atténuation. La population pourra en savoir plus sur certains aménagements à prévoir, dont une descente de bateaux, le stationnement de la gare qui sera revu et la mise en place d’un mémorial », a dit M. Provençal.

Notons qu’une démarche visant à sensibiliser la population sur la sécurité ferroviaire est aussi dans les plans.

Pour la mairesse de Vallée-Jonction, Patricia Drouin, ce projet respecte l’aspect historique et patrimonial de ce secteur. « Il diminue également l’impact environnemental et devient un outil de protection contre les inondations. Je félicite l’équipe du MTQ qui est soucieuse de protéger l’aspect historique du cœur de la municipalité. Elle comprend bien nos besoins. »

Pour la députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, ce projet est important pour la région et très attendu par les entreprises. « Il contribuera grandement à notre développement économique ainsi qu’à la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au transport. »

Quant au maire de Thetford Mines, Marc-Alexandre Brousseau, il estime que les revendications du milieu ont été entendues. « Nous demandions que l’ensemble du tronçon se réalise en parallèle et c’est ce qui va se produire. Finalement, la mise en service entre Vallée-Jonction et Thetford Mines aura lieu en même temps. De ce côté, nous sommes contents. »

Les entreprises de la région ont désormais deux ans à patienter avant de voir le train arriver en ville. « Il s’agira d’un outil et d’une option de plus pour leur permettre de réduire leurs coûts et les impacts environnementaux. Elles pourront aussi rejoindre de nouveaux marchés et avoir une meilleure rentabilité », a conclu M. Brousseau.