Une chienne en cavale attire l’attention à Black Lake

Depuis plus d’un mois, une chienne de race Husky Alaskan est en liberté dans le secteur de Black Lake à Thetford Mines après s’être sauvée de ses maîtres qui venaient tout juste de l’adopter. Plusieurs tentatives ont été mises de l’avant afin de la capturer, mais celles-ci n’ont toujours pas porté fruit. La collaboration des citoyens est demandée afin qu’ils n’interviennent pas. Cependant, certains s’impatientent et compliquent le processus.

Geneviève Duperron de Ge Cherche Charly, un service provincial d’encadrement et de coordination des recherches de chiens perdus, collabore depuis quelques semaines avec les maîtres afin de ramener l’animal chez lui sain et sauf. « Le problème que nous vivons à Black Lake est le même que dans plusieurs dossiers que nous avons pilotés à travers le Québec. Les gens croient à tort qu’ils peuvent l’attraper, mais cela fait juste aggraver la situation. Il y a un manque d’éducation quant à la marche à suivre face à un chien errant. Nous ne divulguons pas publiquement son nom pour que des personnes autres que ses maîtres ne se mettent pas à le crier. Il faut que le lien ne se crée qu’avec ces derniers », a-t-elle expliqué en entretien avec le Courrier Frontenac.

La chienne en question est décrite comme étant très craintive en raison de son passé en errance. Il y a plusieurs choses qui ont été faites pour la ramener. De l’équipement de capture a notamment été installé. « La cage-trappe est encore en place, mais la chienne en a maintenant peur après y être entrée. La porte ne s’était pas refermée assez vite et depuis elle s’en méfie. Il faut y aller en douceur pour réussir à la faire entrer de nouveau. Nous supervisons le tout à l’aide d’une caméra que nous avons installée à proximité. Nous voyons de l’évolution dans son comportement, il a de l’avancement contrairement à ce que plusieurs pourraient croire », a souligné Mme Duperron.

Des affiches ont été installées afin d’informer les citoyens. Les intervenants leur demandent de ne pas tenter quoi que ce soit pour l’attraper, de ne pas aller sur son territoire et de ne pas la nourrir. « La maîtresse de la chienne fait tout ce qu’il y a à faire. Elle est de plus en plus capable de s’en rapprocher, mais pas assez. Il faut comprendre que chaque geste qu’elle pose, juste bouger la main, ça fait en sorte que la chienne recule de deux pas. Les maîtres sont vraiment dévoués et font des tentatives chaque jour. »

Depuis qu’ils ont été en mesure d’identifier le terrier qu’elle s’est creusé, les maîtres ont pu la nourrir régulièrement. Lors des grands froids des dernières semaines, ils lui avaient apporté des couvertures et des bouillottes. La nourriture qu’ils lui donnent a aussi été modifiée durant cette période pour lui apporter plus de chaleur et elle a réussi à survivre.

Le cas de cette chienne n’est pas unique, a indiqué Geneviève Duperron qui, depuis la création de son organisme en 2019, a beaucoup appris sur le mode survie dans lequel l’animal tombe lorsqu’il est en cavale. « Les gens se posent des questions, mais nous ne sommes pas dans une situation dite normale. Le chien vit un choc, il a peur et il retourne à ses instincts primaires. Ce n’est pas comme dans les films où on voit un camion de refuge arriver avec un filet. On nous propose souvent l’idée des fléchettes tranquillisantes. Sans connaître le poids de l’animal, les risques sont trop élevés. Notre mandat est de ramener le chien en vie, mais il n’y a pas de solution miracle. Il faut que les maîtres soient patients pour gagner sa confiance. »

La Société protectrice des animaux (SPA) de Thetford Mines est au courant du dossier et collabore avec l’organisme ainsi que les propriétaires pour la capture de la chienne. La directrice Marie-Ève Plante déplore elle aussi le fait que des citoyens soient intervenus à quelques reprises, faisant en sorte de compliquer les choses. « Nous avons fait des tentatives avant d’être au courant des démarches et de tous nous regrouper. Ça ne donne rien d’être sur le terrain avec eux puisque nous allons l’effrayer. La maîtresse a déjà fait beaucoup et elle gagne sa confiance de plus en plus », a-t-elle soutenu.

Enfin, le Service de police a confirmé être au courant de la situation. Le dossier de la capture n’est toutefois pas de son ressort.