Une multinationale acquiert LDetek

L’entreprise LDetek de Thetford Mines, qui se spécialise dans la fabrication d’analyseurs basés sur la chromatographie en phase gazeuse, a été acquise en juin dernier par le groupe Battery Ventures qui possède des bureaux à Boston, San Francisco, Silicon Valley, Israël, Londres et New York.

Elle fait désormais partie de la sous-division américaine Process Sensing Technologies (PST).

LDetek a été lancée en 2009 par Louis Paradis et Dany Gagné. Cette décision d’affaires permettra à l’entreprise de poursuivre sa croissance. «Nous avons été approchés et nous avons trouvé l’opportunité super intéressante puisque cela nous donnait une chance de nous développer de façon mondiale», a mentionné Louis Paradis qui conserve son titre de président.

Sans cette vente, il admet que la progression de l’entreprise, dont le chiffre d’affaires a triplé en trois ans, aurait été plus lente. «En nous associant avec PST, nous pouvons continuer de grandir au lieu de stagner. Autrement, nous aurions été obligés d’investir et de construire des structures dans différentes régions du monde. Nous prévoyons d’ailleurs, pour la prochaine année, une hausse de 25 % de notre chiffre d’affaires», a ajouté M. Paradis.

Son partenaire Dany Gagné, qui conserve également son titre de directeur de la technologie, estime que cette transaction permettra à l’entreprise d’avancer à la vitesse grand V. «Nous avons maintenant accès à des infrastructures et à des ressources au niveau des ventes, des connaissances techniques et du savoir-faire, ainsi qu’à de nouveaux produits et des territoires que l’on ne couvrait pas avant.»

Il faut savoir que 95 % de la clientèle de LDetek provient de l’international. Elle travaille entre autres avec la NASA, Samsung, Apple, Coca-Cola et l’Université Harvard. Depuis quelques années, un bureau situé en Chine lui permet d’offrir le service et la vente. «Le marché chinois est très important pour nous et aussi pour PST. Nous partagerons d’ailleurs l’endroit afin qu’il y ait une force supplémentaire pour tout le groupe là-bas», a dit Louis Paradis.

«Il n’y a aucune intention de déménager les activités et de faire des changements, au contraire, l’acquéreur est intéressé à investir dans la région pour que la compagnie puisse prendre de l’expansion» – Louis Paradis

Tout reste ici

Les anciens propriétaires de LDetek ont été approchés par différents groupes au cours des derniers mois. Le maintien des emplois dans la région faisait partie de leurs priorités.

«Ce qui était important pour nous, c’était de vendre à une société qui garderait le nom de LDetek, les activités à Thetford Mines et les emplois. Ce n’était pas vraiment la direction que les autres groupes préféraient. À court terme, il y aurait eu un déménagement et une restructuration des activités et nous ne voulions pas aller vers là. Le processus a duré presque six mois et nous a permis de déterminer lequel correspondait le mieux avec nos valeurs et notre philosophie d’entreprise», a précisé Dany Gagné.

LDetek est d’ailleurs à la recherche d’employés pour son usine de la rue Monfette. «Actuellement, nous avons une quarantaine de personnes et nous aurons certainement besoin de dix employés supplémentaires cette année», a souligné Louis Paradis.

L’entreprise thetfordoise occupe des espaces sur la rue Monfette depuis 2016. (Courrier Frontenac – Jean-Hugo Savard – Utilisation interdite)

À son avis, la pénurie de main-d’œuvre qui sévit au Québec représente plus ou moins un défi pour l’entreprise. «Nous sommes chanceux parce qu’il n’y a pas nécessairement de pénurie dans la région pour le type d’emploi que nous offrons. Ce sont en effet des postes spécialisés, mais nous avons un certain attrait parce que c’est de la haute technologie dans un environnement propre. De plus, nous avons des clients renommés alors c’est quelque chose d’intéressant. Nous parvenons à avoir de bons curriculum vitae et des gens très qualifiés.»

Expansion possible

L’embauche de nouvelles personnes pourrait éventuellement forcer la compagnie à augmenter sa superficie de production. «En ce moment, nous sommes capables de faire avec ce que nous avons, mais nous prévoyons une planification pour 2020. Nous possédons le terrain qui est quand même assez grand et celui-ci nous permet de prendre de l’expansion sans problème», a affirmé Louis Paradis.

Il reconnaît que ce projet pourrait se réaliser plus rapidement que prévu. «Nous sommes sur la rue Monfette depuis 2016. Nous croyions être bons pour cinq à six ans sans aucune expansion, mais nous nous rendons compte que ça va beaucoup plus vite que nous le pensions. Nous avons commencé à agrandir par l’intérieur, mais il est possible que nous soyons obligés de le faire par l’extérieur. Du moins, nous avons cette opportunité.»