Végétalisation des haldes : en route vers une deuxième phase
Depuis 2015, l’entreprise Englobe qui se spécialise dans les domaines de l’environnement, de l’ingénierie ainsi que dans le traitement des sols et de la biomasse procède à la végétalisation des haldes de l’ancienne mine British-Canadian 1 située dans le secteur Black Lake à Thetford Mines.
Six ans plus tard, les vastes espaces gris ont fait place au vert. « Nous sommes vraiment fiers du travail accompli. Nous sommes rendus à 70 % du projet. Nous avons végétalisé et reboisé 70 hectares sur les 100 qui avaient été autorisés par le ministère de l’Environnement. Nous avons d’ailleurs planté 14 000 épinettes blanches depuis les trois dernières années », a mentionné Daniel Deschênes, directeur régional chez Englobe.
Pour y parvenir, l’entreprise utilise des matières résiduelles fertilisantes comme les boues municipales ou de papetières, du compost, des résidus verts ainsi que des sols biotraités. « Nous nous trouvons à redonner vie à des matériaux destinés à l’enfouissement. Nous faisons une recette certifiée par nos agronomes qui nous permet d’avoir un dosage minimal pour les végétaux. Nous leur donnons ainsi un petit coup de pouce en nutriments pour qu’ils puissent par la suite se développer par eux-mêmes. Nous procédons à la plantation d’arbres deux à trois ans plus tard », a expliqué M. Deschênes.
Le Courrier Frontenac a eu l’occasion de constater les résultats obtenus lors d’une visite des lieux le mardi 13 juillet. « C’est impressionnant. On ne dirait pas que nous sommes sur une mine, s’est exclamé le directeur régional. Quand nous marchons sur le site, nous apercevons les différents types de végétaux utilisés, nous pouvons voir des papillons et d’autres sortes d’insectes. Il y a même du dindon sauvage, des chevreuils ainsi que des orignaux l’automne. Cela nous permet d’avoir une belle biodiversité. »
Une deuxième phase dans les plans
Englobe prévoit compléter les travaux de végétalisation sur le site actuel au plus tard en 2023. Une demande d’autorisation a été formulée auprès du ministère de l’Environnement en vue de mettre en branle une deuxième phase sur le site de la British-Canadian 2 qui se trouve à proximité. « Si nous l’obtenons l’année prochaine, nous allons commencer à préparer le terrain. Nous parlons ici d’une superficie de 130 hectares, alors il s’agit d’un autre projet de végétalisation de dix ans. Je vous dirais que dans la région, il y en a plusieurs que nous pourrions réaliser afin de pouvoir stabiliser les pentes et redonner un plus beau paysage », a dit Daniel Deschênes.
Soulignons que l’entreprise est également active depuis 2016 à la mine Carey dans le secteur de Tring-Jonction. Près de 40 hectares y ont été végétalisés.
Autofinancement
Pour parvenir à réaliser ces travaux, Englobe facture à un coût moindre la récupération des matières provenant de différentes organisations qui, autrement, les enverraient dans les sites d’enfouissement à des prix beaucoup plus élevés. « Nous leur faisons faire des économies de 50 à 60 %. Nous sommes une entreprise privée et nous ne recevons aucune subvention, donc nous nous payons avec les revenus provenant des générateurs », a expliqué Daniel Deschênes.
Notons enfin que l’entreprise prévoit offrir aux citoyens une visite du site, possiblement à l’automne, afin qu’ils puissent constater tout le travail réalisé au cours des dernières années. Celle-ci devait avoir lieu l’an dernier, mais la pandémie de COVID-19 est venue compliquer les choses.
Quelques données intéressantes
– Depuis 2015, près de 700 000 tonnes de matériaux ont été utilisées pour réaliser le projet de végétalisation et de reboisement des haldes minières.
– Englobe a reçu près d’un demi-million de tonnes de sols biotraités afin de fabriquer la couche d’enracinement pour la plantation d’arbres.
– 14 000 épinettes blanches ont été mises en terre depuis les trois dernières années.
– Près de 200 000 tonnes de matières résiduelles fertilisantes telles que du compost, des boues municipales, des boues de papetières, des amendements calciques, des copeaux et des résidus verts ont servi pour le support à la végétation.
– Entre trois et cinq personnes travaillent en permanence sur le site.