Avenir incertain pour l’un des deux arénas
Les citoyens de St-Joseph-de-Coleraine et de la Ville de Disraeli seront éventuellement appelés à se prononcer quant à l’avenir de leurs arénas qui doivent subir d’importants travaux de mise à niveau.
Les élus des deux municipalités font face à un dilemme puisque selon un rapport publié à l’été 2015 par la firme spécialisée Sodem, un seul centre sportif serait suffisant pour desservir l’ensemble de la population du secteur Sud de la MRC des Appalaches.
«Nous sommes dans une situation un peu compliquée où nous avons deux infrastructures situées à 8 km de distance, sans beaucoup de clientèle et des gros investissements à faire comme le changement des systèmes de réfrigération», a mentionné le maire de St-Joseph-de-Coleraine, Gilles Gosselin.
Son aréna, qui date des années ’80, essuie des pertes de plus ou moins 120 000 $ par année et les investissements requis se chiffreraient autour de 1,2 million $ selon certaines estimations. Pour Disraeli, le déficit annuel est d’environ 300 000 $ et les travaux, qui seraient plus importants, pourraient s’élever à 2,7 millions $.
Le rapport de la Sodem, commandée conjointement par St-Joseph-de-Coleraine et la Ville de Disraeli, stipule également que les tarifications applicables aux non-résidents pour ces équipements sont nettement défavorables aux résidents des Municipalités propriétaires qui, principalement par leurs contributions aux taxes municipales, paient des sommes beaucoup plus importantes.
«Nous avons ajusté nos prix à la suite de cela, au moins pour les locations horaires. Nous avons aussi décidé de former un comité pour étudier toute la problématique. C’est sûr que ce rapport n’a pas fait l’affaire de plusieurs parce qu’ils ont pensé que c’était l’aréna de St-Joseph-de-Coleraine qui fermerait. Il y a eu une levée de boucliers. Depuis ce temps-là, il y a un climat où toutes sortes de ragots circulent», a ajouté le maire Gosselin.
St-Joseph-de-Coleraine se retire
Lors de la séance publique du lundi 6 mars, les membres de son conseil ont statué que St-Joseph-de-Coleraine se retirait du comité de travail créé pour analyser différentes solutions, et ce, malgré les réticences émises par le maire.
«J’aurais bien aimé que l’on continue le processus parce que nous aurions pu voir les pistes qui auraient pu être intéressantes pour tout le monde.»
Il faut dire que la Municipalité a droit à une subvention du fédéral de 500 000 $ découlant du Programme d’infrastructure communautaire de Canada 150. Si les citoyens décident de conserver leur aréna, celle-ci devrait alors procéder à un règlement d’emprunt de plus ou moins 700 000 $, et ce, uniquement pour changer le système de réfrigération. De plus, les travaux devraient être complétés d’ici le 30 novembre prochain, ce qui fait en sorte que le temps presse.
Quant à la participation du gouvernement du Québec, aucune demande n’a été formulée à ce jour. «Pour avoir assisté à des colloques concernant les systèmes de réfrigération, dans les principaux critères qui seraient pris en considération pour donner des subventions, il y aurait la proximité des arénas voisins et d’un établissement d’enseignement secondaire. Je crois moins aux chances d’obtenir du financement du provincial», a admis le maire Gilles Gosselin.
Une séance d’information aura lieu le dimanche 2 avril, à 9 h 30, au Centre sportif Odilon-Grenier.
Déception à Disraeli
Le maire de la Ville de Disraeli, Jacques Lessard, s’est dit déçu de la décision du conseil municipal de St-Joseph-de-Coleraine de retirer sa participation dans le comité de travail.
«Je pense que le secret c’est de travailler ensemble. Les citoyens ont une capacité limitée de payer et je crois qu’elle est atteinte. Le but de l’histoire n’est pas de tout amener à Disraeli, mais plutôt de se servir des infrastructures régionales et les mettre à la disposition de tout le monde au plus bas coût possible», a-t-il déclaré.
Son administration attend une réponse du gouvernement du Québec à savoir s’il financera une partie de la mise à niveau de l’aréna de Disraeli. «Les citoyens seront consultés dès que j’obtiendrai le montant de la subvention accordée et les sommes à emprunter. Le conseil va faire une recommandation à la suite d’une consultation populaire parce que cela aura un impact direct sur le compte de taxes», a-t-il ajouté.
Le maire Lessard n’a pas caché son accord avec le résultat du rapport de la Sodem à l’effet que deux centres sportifs dans le secteur Sud de la MRC c’est trop. «C’est la logique de cette firme. Elle n’invente rien. Des arénas dans tous les villages, ça n’existe plus. Avant nous avions de l’argent, ce n’est plus le cas maintenant. Qu’est-ce qu’on fait?»