Des moments difficiles pour la Villa Versant du lac

La Villa Versant du lac de Saint-Ferdinand vit des moments très difficiles dans une entente de services de repas groupés avec l’entreprise d’économie sociale Maintien à domicile de l’Érable (MDÉ), et plus particulièrement depuis mai dernier.

Le cabinet de la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, le bureau du député d’Arthabaska, Éric Lefebvre, et la commissaire aux plaintes et à la qualité des services du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), Lucie Lafrenière, ont été informés de la situation tout comme l’organisme communautaire, la Table Action Abus Aînés Mauricie (TAAAM).

« À ce stade-ci, seul le bureau du député Eric Lefebvre nous a contactés afin de nous dire qu’ils sont en pourparlers avec le cabinet de la ministre. Nous souhaitons que nos aînés et cuisinières soient pris en charge le plus rapidement possible », écrit le directeur général de la Villa Versant du lac de Saint-Ferdinand, Réjean Vézina, tout en faisant valoir que la problématique se situe au niveau du manque d’encadrement du programme d’exonération financière pour les services d’aide-domestique (PEFSAD) dans sa structure organisationnelle avec le Réseau de coopération des entreprises d’économie sociale en aide à domicile du Québec (EÉSAD), problématique qui se répète dans plusieurs régions à différents niveaux.

Par voie de communiqué de presse, la direction de la Villa Versant du lac explique que, depuis le 3 septembre dernier, 14 aînés de la Villa Versant du lac de Saint-Ferdinand et six cuisinières et aides-cuisinières sont pris en otages, malgré eux, dans ce conflit entre la Villa Versant du lac, un organisme sans but lucratif (OSBL) d’habitation, et Maintien à domicile de l’Érable (MDÉ), une entreprise d’économie sociale en aide à domicile qui est membre du Réseau de coopération des entreprises d’économie sociale en aide à domicile du Québec (EÉSAD).

La Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) a accordé l’exclusivité au Réseau de coopération des EÉSAD d’un programme d’exonération financière pour les services d’aide-domestique (PEFSAD) qui permet de bénéficier d’une réduction du tarif horaire pour des services à domicile offerts par une entreprise d’économie sociale.

« Le Réseau composé d’une équipe de 40 professionnels, dont trois conseillers juridiques, a accordé un territoire spécifique à chacune des EÉSAD, une centaine au Québec (dont une entente non écrite d’exclusivité territoriale est respectée entre elles) privant ainsi une saine concurrence aux OSBL d’habitation ou à tout autre organisme voulant offrir le service d’aides-domestiques comme la préparation des repas généralement offerts dans les résidences de personnes âgées », mentionne M. Vézina.

Depuis le tout début que la Villa Versant du lac se plaint de la gestion de l’entreprise d’économie sociale MDÉ. Le 20 juin dernier, la Villa Versant du lac a mis en demeure MDÉ ainsi que le Réseau de coopération des EÉSAD pour de la surfacturation inappropriée d’honoraires de préparation de repas non rendus et non admissibles dans le PEFSAD.

Le 18 août dernier, MDÉ a avisé les six cuisinières et aides-cuisinières par écrit d’une fin d’emploi au 21 octobre 2023, soit le délai de deux mois d’avis selon l’entente signée en juillet 2019. Le 30 août dernier, la Villa Versant du lac a refusé à MDÉ de retirer sa mise en demeure. Alors le 1er septembre dernier, moins de deux jours après son refus, la direction de MDÉ avisait la direction de la Villa Versant du lac qu’elle mettait fin à l’entente de service de repas à compter du 3 septembre 2023 et non du 21 octobre 2023.

« Les cuisinières et aides-cuisinières n’ont nullement été avisées au préalable. Ce licenciement ne respecte pas le délai prévu de la Loi sur les normes du travail qui prévoit que l’employeur doit informer ses employés par un préavis écrit. L’objectif étant de permettre aux employés de mieux se préparer à la perte de leur emploi », précise M. Vézina.

« D’ailleurs, MDÉ a demandé l’aide juridique au Réseau suite à cette mise en demeure. MDÉ a procédé à une rétrofacturation pour le mois de juillet de nos usagers afin de leur faire payer la facture d’honoraires destinée à la Villa. Ce qui est une très mauvaise utilisation d’une procuration bancaire, souvent déclarée comme abus aux aînés. Depuis la mise en demeure, nos usagers du service de repas ont été pris en otages en deux occasions », ajoute-t-il. 

Après le long congé de la fête du Travail, le mardi 5 septembre dernier, la Villa du versant du lac a demandé de l’aide d’urgence à la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger.  » Sous l’emprise d’un programme gouvernemental offert en exclusivité à un Réseau ainsi que des territoires partagés à chacune des EÉSAD, avec une exclusivité territoriale non écrite entre elles, le cabinet de la ministre des Aînés, semble impuissant à offrir le PEFSAD à nos aînés depuis le 3 septembre « , d’indiquer M. Vézina.

« Malgré ce licenciement injustifié, les six cuisinières et aides-cuisinières sont nos héroïnes et nous leurs sommes très reconnaissants, car elles ont volontairement accepté de continuer leur horaire de travail en espérant qu’elles seront prises en charge à court terme par une EÉSAD ou par une autre alternative de la ministre et ce, à compter du 3 septembre pour que nos usagers puissent bénéficier du PEFSAD. Sur huit demandes d’offres de services à des EÉSAD, cinq ont refusé et trois n’ont pas répondu », écrit M. Vézina.

« Actuellement, nous avons 13 noms en attente pour un logement, dont trois couples et tous de Saint-Ferdinand. Ils souhaiteraient que des démarches soient faites pour une autre résidence ou un agrandissement à celle-ci. Toutefois, la situation actuelle du fonctionnement du Réseau nous freine dans notre élan de développement futur », conclut M. Vézina.

La Villa Versant du lac fut fondée le 22 novembre 2017 à la suite de l’abandon du projet d’hébergement dans le cadre de la réorganisation de la maison du Sacré-Cœur avec 43 unités dont les balbutiements avaient débuté en juillet 2012. Le 1er juillet 2019, la résidence de 16 unités d’hébergement (initialement en mars 2015, 24 unités étaient prévues), ouvre ses portes à ses premiers locataires.